Chapitre 11 - Angoisse paralysante

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Palerme, Sicile, Italie
Giada

Soudainement prise de vertiges intenses, j'étais maintenant spectatrice de mon malaise. Ma vue se brouilla, des frissons et bouffées de chaleurs s'emparérent de mon corps comme un venin mortel, et l'oxygène commença à manquer à mes poumons. Encore plus quand l'homme qui a essayé de m'ôter la vie fit son apparition, en me lançant un grand sourire.

Comme si de rien n'étais.

Son regard glaçant se planta dans le mien et descendit sur ma gorge, comme s'il voulait admirer son travail, la marque de sa main qui m'empêchait de respirer. Je n'arrive plus à bouger un seul membre de mon corps, comme si mon cerveau n'avait plus aucun lien avec le reste, comme s'il était déconnecté de tout, ne répondant plus à rien.

Il me lâche finalement du regard pour saluer mes parents, et les voir heureux de le voir fait monter en moi une nausée affreuse. Je me reconnecte juste à temps pour filer dans la salle de bain et vomir mes tripes en même temps que mes larmes coulent sur mes joues aux.

Un mélange amer de peur, d'angoisse et de haine fait naître dans mon ventre cette boule, qui me pousse à vomir encore plus, seule dans cette salle de bain. Je lâche un gémissement lorsque je sens ma gorge me brûler, témoignant de cette réalité affreuse.

Je sursaute quand je sens deux mains retirer mes cheveux de mon visage et caresser doucement mon dos.

- Je suis là... je suis là chérie... soupire Isabella en me tendant un mouchoir.

Je m'essuie la bouche avec et le jette avant que mes pleurs ne devinrent de plus en plus bruyant et que mon souffle se coupa de plus en plus fréquemment. La crise d'angoisse est en train de pointer le bout de son nez.

Isabella me tire contre elle en posant une serviette humide sur mon front pour essayer de me calmer par tous les moyens. Ses doigts marquent des petits ronds sur mes bras et j'essaye plus que tout de caler ma respiration sur la sienne pour soulager ma crise.

- Tout va bien, tu n'est pas seule...

Non. Tout ne vas pas bien. Dario est ici, alors non, tout ne vas pas bien...

Mes crises d'angoisse ont débuté il y a environ dix ans. Je n'en ai jamais vraiment su la cause, la raison principale, mais elles ont toujours été trop présentes dans ma vie. Mon père ne l'a jamais su. Ma mère, quant à elle en a été témoin une fois, mais j'avais minimisé la gravité de cette crise en faisant passer ça sur le stress des examens.

Les crises font partie de ma vie, et j'ai juste dû apprendre à vivre avec elles. Comme si elles étaient des colocataires. Des colocataires pas vraiment très sympa, mais une fois qu'elles ont fini de me faire du mal, elles me laisse quelques temps de répit avant de refaire surface.

Je n'ai jamais vraiment su comment les gérer, elles sont toutes différentes et plus ou moins violentes. Des fois, j'ai l'impression qu'elles vont me tuer, me tuer à petit feu. D'autre fois, j'ai l'impression d'arriver à les contrôler, un tout petit peu, mais elles reprennent vite le dessus et finissent par m'achever.

Isabella ne parle plus, elle respire juste en même temps que moi et passe ses mains dans mes cheveux. Je ne saurais dire depuis combien de temps nous sommes ici, sur le carrelage froid de la salle de bain, ni depuis combien de temps ma crise dure, ou à duré. Mes battements cardiaques se sont calmés et je reprend peu à peu conscience de ce qu'il y a autour de moi. La bulle dans laquelle j'étais enfermée s'est doucement réouverte, me laissant revenir à la réalité.

- Il faut que tu ailles dormir, tu es épuisée...

Elle chuchote en passant un gant d'eau froide sur mon front puis en m'aidant à me relever. Je parviens à m'asseoir sur le rebord de la baignoire et fixe le reflet de mon visage dans le miroir, assistant à cette vision troublante. Mon mascara à complètement coulé sous mes yeux, mes cheveux sont en bataille et mon rouge à lèvre à bavé sur les cotés.

Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant