Chapitre 22 - Réalité

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Tokyo, Hôtel
Jules

Je suis sorti de la chambre de Mattia à peine quelques secondes après Giada, ne voulant pas supporter encore une fois les remarques pleines de colère de Giuseppa. Alors maintenant que je suis assis sur mon lit, je repense à tout ce qu'il s'est passé, en tenant la bague dans mes mains. Le bijoux est complètement détruit.

Son regard était plein de dégoût, envers moi. Elle s'est donné à moi, et je l'ai jetée. Seulement, elle ne sait pas tout. Elle ne sait pas que je ne peux pas lui dire, et qu'elle serait plus en danger avec moi que si elle était seule. Alors je préfère qu'elle me haïsse mais qu'elle soit en sécurité, plutôt qu'elle soit ici avec nous.

Giuseppa, qui ne s'est pas calmée depuis tout à l'heure, rentre comme une furie dans ma chambre en m'assignant une frappe derrière la tête qui me fais grimacer.

Décidément, c'est ma journée.

- Non mais je peux savoir ce qu'il t'a prit espèce de trou du cul ?! Hurle t-elle en faisant les cents pas dans ma chambre.

Je ne répond rien, conscient de ma connerie, mais surtout, dépourvu de la moindre émotion.

- Réponds-moi quand je te parles Jules !

- Je devais l'éloigner de moi ! Arrête de me faire chier maintenant, crachais-je en allant m'enfermer dans ma salle de bain.

Ma respiration s'accélère, reflétant ma colère, et je soupire une énième fois. Tout s'est passé tellement vite que j'ai encore du mal à tout réaliser. Je suis trop dangereux pour Giada, alors plus elle sera loin de moi, plus elle sera en sécurité.

Je retrouve Antonio une heure plus tard dans sa chambre avec Mattia, Riccardo et Giuseppa pour établir le plan de la journée. L'ambiance est tendue, surtout avec Giuseppa et Mattia. Ces deux-là étaient les plus proches de Giada alors ils m'en veulent forcément de l'avoir dégagée.

- Qu'es-ce qu'on doit faire alors ? Demande Riccardo.

- Sûrement commencer par appeler Giada pour qu'elle nous aide, ah non excusez-moi, Jules l'a virée, crache Mattia en me lançant un regard noir.

Il est appuyé sur le mur, les bras croisés et me scrute depuis que je suis entré dans la pièce. Je ne relève pas sa réflexion et préfère l'ignorer, n'ayant ni l'envie ni la force de dire quelque chose.

- C'est ça, ne dit rien, reprend ce dernier.

Ça en est trop pour moi, je me lève et me rue sur lui, bouillant de colère en attrapant le col de son tee-shirt dans mon poing.

- Ferme ta gueule Mattia !

- Oh putain stop !

Riccardo s'interpose entre nous et me force à lâcher mon meilleur ami, qui me regarde avec la plus grosse dose de haine que je n'ai jamais vu chez lui.

- Ne continue pas à me chercher, le prévenais-je, tu sais ce qui pourrais se passer.

- Tu as déjà commis l'irréparable Jules.

Je ne répond rien et me rassoie. Au fond, je sais très bien qu'il a raison, mais je ne l'admettrais pas devant lui.

Le calme revient peu à peu dans la chambre et j'écoute Antonio d'à peine une oreille, car mes pensées sont plutôt dirigées vers la femme que j'ai jeté comme si de rien était. Je repense à elle, à son corps, à la façon dont elle m'embrassait, à la douceur de ses lèvres et à la chaleur de son corps lorsque nous partagions notre moment d'intimité.

Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant