Chapitre 14 - Bad girls do it well

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(NDA : petit besoin d'air 💨)

Palerme, Sicile, Italie
Jules

Encore une fois, je n'ai pas dormi. Même pas baillé.

J'ai passé la soirée et une bonne partie de la nuit à chercher la moindre petite information avec Giada, puis quand elle est partie, Sofia est arrivée. J'ai fini la nuit avec elle, et maintenant qu'elle dort à mes cotés, je ne sais plus quoi faire.

Les rayons du soleil traversent les rideaux et c'est en regardant l'écran de mon téléphone que je vois qu'il est sept heures. J'ai besoin de me changer les idées. Maintenant. Alors je traine mon corps d'un pas nonchalant vers la salle de bain. J'allume la lumière, actionne le robinet de douche et me glisse sous le pommeau en espérant que l'eau froide me maintienne éveillé.

Le pire, c'est que je ressent la fatigue. Je sais que je suis crevé, surtout et principalement mentalement. Mais il est impossible pour moi de dormir, ou alors de passer une nuit où je dors plus de quatre heures.

Quand je ne penses pas à la drogue, je pense à Giada, et ça m'énerve qu'elle ne daigne pas quitter mes pensées. Je pense à elle tout le temps, à chaque putain de moment de la journée.

Comme si tout me ramenait à elle.

En sortant de la douche, j'enroule une serviette autour de ma taille et ouvre légèrement la fenêtre. Pour la énième fois depuis avant-hier, je regarde mon tatouage. Je n'y portais pas autant d'attention, avant. Avant elle.

De Francesco

"Ta réunion est décalée en début d'après-midi"

J'attrape mon téléphone qui vibre à coté du lavabo et soupire en lisant le message de Francesco. De toute façon, je ne me serais pas endormi, autant aller courir. Je file dans le dressing et attrape un tee-shirt et un jogging, avec l'espoir que cette séance me vide assez l'esprit pour que je puisse enfin rattraper quelques heures de sommeil.

- T'es déjà réveillé ? Tu vas où ?

Je me retourne vers Sofia, appuyée sur l'encadrement de la porte, toujours en nuisette. Je passe son corps au peigne fin avec mes yeux, et bien qu'elle soit magnifique, je ne ressens pas cette sensation qui émane en moi quand je regarde Giada de la même façon.

Arrête de penser à elle !

- Je vais courir, j'ai besoin de me détendre.

Elle s'approche de moi en détachant ses cheveux et passe ses mains sur mes biceps. Le reflet de son corps contre le mien dans le miroir ne me procure aucune sensation non plus.

Normal, ce n'est pas Giada.

- Tu sais, je peux me charger de te détendre.

- Non merci.

Je repousse doucement ses mains et sors du dressing en ignorant la déception lisible sur son visage et enfile mes écouteurs, me renfermant complètement dans ma bulle.

Trente minutes, une heure, deux heures, ma fréquence cardiaque est tellement intense que j'ai l'impression que ma cage thoracique va se briser. Le soleil est complètement levé et comme à chaque fois, je me retrouve devant le cimetière. Je n'y suis rentré que quelques fois depuis l'évènement, bizarrement, n'ayant pas envie de faire face à la triste vérité. Sa mort.

Je secoue la tête en passant mes mains sur mon visage, ne voulant pas me remémorer la vision de son corps sans vie étendu devant moi.

Machinalement, je longe les allées du cimetière jusqu'à me retrouver devant sa tombe, chose que j'ai faite qu'une seule fois depuis l'événement.

Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant