Chapitre 16 - Business

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Palerme, Sicile, Italie
Jules

Assis au bord de la piscine, je regarde depuis une bonne heure mes pieds qui valsent dans l'eau. Je ne suis qu'un pauvre con. Un vrai con.

Giada me pousse à bout, et en étant le connard égocentrique que je suis, je veux pousser les limites encore plus loin pour qu'elle sache ce que je ressens à chaque fois. Mais ce soir, j'ai fait tout le contraire. J'ai posé ma main, alors que je savais, je sais que cet endroit est le pire pour elle. Sa marque est à peine partie, et me voilà à gâcher tous les efforts qu'elle fait pour se reconstruire.

J'ai vu ses yeux.

J'ai vu le regard qu'elle m'a porté.

Je lui ai fait peur, je l'ai effrayée.

Je suis resté quelques minutes derrière la porte, à l'écouter pleurer, puis vomir. J'ai voulu aller l'aider, j'ai voulu aller la réconforter, mais finalement, j'en ai avais déjà peut-être trop fait pour ce soir.

***

- Jules ? Mec réveille-toi.

Je grogne et ouvre doucement les yeux, mais les referme aussitôt quand les rayons du soleil me les brûlent. Bordel, j'ai dû m'endormir à coté de la piscine.

- Je te cherchais partout, putain tu vas avoir sacrément mal au dos, rit Mattia.

- Mmh.

Je rouvre les yeux et me redresse en regardant mon meilleur ami s'asseoir sur le transat, sa tasse de café à la main. Contrairement à moi, il à l'air d'avoir plutôt bien dormi. Ses lunettes de soleil sur le nez, il ébouriffe mes cheveux quand je me lève.

- Jules à fait un gros dodo ?

- Non, mais Mattia va faire un gros plongeon dans la piscine si il continue à me casser les couilles dès le réveil, râlais-je en rebroussant chemin jusqu'à la cuisine.

Mattia me suit de près, et la première personne que je cherche à voir dans cette cuisine est Giada. Elle parle avec Giuseppa, lui sourit, mais ses yeux gonflés et cernés me prouvent qu'elle a beaucoup pleuré et très peu dormi. Elle lève les yeux vers moi quand je salue tout le monde, mais n'esquisse aucun sourire, elle me regarde juste, sans aucune émotion.

- Alors la belle au bois dormant, comment Riccardo, le rebord de la piscine est confortable ?

Il pouffe de rire avec Antonio alors que je lève les yeux au ciel.

- Passe-moi le café au lieu de dire des conneries, crachais-je en prenant une tasse.

Les gars ont l'habitude de ma mauvaise humeur matinale, et c'est un peu leur spectacle du matin. Je râle, ils en rigolent et y trouvent un sujet de conversation. Au fond, j'aime bien les voir comme ça, à se moquer de moi, mais ce matin, tout a prit une tournure différente.

Parce que j'ai merdé hier soir.

Je relève les yeux quand Giada se lève pour retourner dans la chambre où elle a passé la nuit, et l'envie de la rejoindre pour lui parler me tente, mais je me stoppe quand Giuseppa se lève également et me fait signe de la suivre sur la terrasse.

Super, les deux sont maintenant devenues super copines et Giada lui a sûrement tout raconté. Elle s'assoit sur un transat et m'invite à faire de même. Je prends place à coté d'elle et lève les yeux vers la fenêtre de la chambre de Giada.

Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant