Chapitre 9 - Contrat

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Palerme, Sicile, Italie
Jules

Une insomnie.

Encore.

Une de plus ou une de moins ne changera pas grand chose, pourtant.

Voir Giada au casino hier soir n'était pas dans mes plans de soirée. Après la réunion avec son père, j'ai deviné qu'elle s'y connaissait en poker, rien qu'en observant son regard intrigué pendant la conversation. Alors je ne l'ai pas perdue de vue une seconde le temps de sa partie, étant par la même occasion hypnotisé par sa façon de jouer. Son assurance est incroyable, comme si elle jouait depuis des années, d'une main de maître.

Pour autant, je ne pensais pas qu'elle gagnerait hier soir, son adversaire ayant une main extrêmement importante, j'étais persuadé qu'elle perdrait la partie, mais cette femme se révèle être pleine de surprise, et très intelligente.

Elle était incroyablement magnifique, sa robe rouge moulant parfaitement son corps, et son regard qui se plantait dans le mien me déclenchait cet électrochoc, cette sensation parcourant doucement ma colonne vertébral. J'ai commencé à perdre intérieurement mes moyens lorsqu'elle a planté son regard dans le mien pour ensuite prononcer le mot qui lui a confirmé sa victoire.

J'avais encore plus envie d'elle.

C'est pour cela que j'ai voulu jouer contre elle. Étant un excellant joueur également, je voulais mettre un peu de piment dans ma soirée, histoire de voir lequel de nous deux battra l'autre à ce jeu indomptable.

Mais elle est partie, me laissant comme un con à devoir jouer avec d'autres personnes.

Malgré tout, la réalité m'a vite rattrapé quand j'ai dû me replonger dans cette histoire de marchandise disparue. Non seulement ma cocaïne est perdue je ne sais où dans le monde, mais ce sont des millions d'euros également, que je ne peux pas me permettre de perdre, pas maintenant, ni plus tard. J'ai besoin de me débarrasser de cette drogue et j'ai besoin de mon argent.

Je souffle et sors de mon lit pour aller dans mon bureau, ayant besoin de trouver quelque chose. Un indice. Juste quelque chose qui pourrait m'aider, me donner une piste.

Alors je cherche, jouant avec mon stylo, buvant une, deux, puis trois tasse de café histoire de me maintenir encore plus éveillé que je ne le suis actuellement. Mais je ne trouve rien, aucune trace ni aucun indice. Je n'ai jamais vraiment été très doué pour les recherches, j'ai souvent eu l'habitude de laisser cette partie du travail à d'autres, préférant m'occuper des règlements de comptes, aussi saignant puissent-ils être.

C'est quand un énième soupire s'échappe de mes lèvres que je remarque que le soleil commence à se lever. Il doit être au moins sept heure et demi.

Le stress commence à s'emparer de mon corps quand je sens une boule dans mon ventre se faire une place. Je n'ai pas pris d'anti-stress depuis longtemps et je n'ai pas vraiment l'envie de devoir refaire un traitement. Je descend les escaliers en direction de la cuisine et actionne le bouton marche de la cafetière, m'appuyant sur le plan de travail en jouant avec la petite cuillère.

- Déjà réveillé ?

Je relève la tête vers Francesco qui débarque dans la cuisine, déjà prêt de la tête aux pieds.

- Je n'ai pas vraiment fermé l'œil de la nuit à vrai dire, affirmais-je en reposant mon regard sur la cuillère.

Il s'approche de moi et tapote mon épaule avant d'ouvrir le frigo pour se servir un verre d'eau.

- Arrête de te prendre la tête Jules, on va retrouver la marchandise et tout va s'arranger.

J'apporte la tasse de café à mes lèvres, pour la quatrième fois de la journée, et hoche la tête machinalement, n'étant pas aussi serein que lui.

Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant