- Osamu, il serait temps que tu rentres chez toi.
La voix de Kita lui fit l'effet d'un soufflet. Atsumu reprit tous ses sens. Une migraine pesait de tout son poids sur ses paupières, et il dut se faire violence pour arriver à distinguer, derrière un rideau de cils, la figure aux traits tirés de son jumeau. Sa langue pâteuse l'empêcha d'articuler la première bêtise qui lui venait à l'esprit – à savoir, le creux qu'avaient laissés des froncements de sourcils à répétition sur le faciès d'Osamu. Une main vint lui palper le front. Les sueurs froides cessèrent brusquement, tout comme la migraine.
- On dirait que la fièvre a disparu. Tu m'entends, Atsumu ?
- Oui.
Sa voix mal assurée rassura Kita, qui se détendis un tant soit peu.
- Tu as eu le délire pendant près d'une heure. On était à deux doigts d'appeler les urgences.
- Ah bon ? Répondit distraitement Atsumu.
- Tu parlais de corbeau, de mandarine, de rose pailleté...
- Ah bon ?
Atsumu ne se remémorait rien de tel. Il tapota la compresse cotonneuse qui recouvrait son nez. Il se sentait en phase avec lui-même.
- D'ici une semaine, tu pourras l'enlever.
- Je suis désolé.
Osamu le regardait avec gravité. Atsumu balaya son excuse d'un revers de main.
- Tes flans pendant une semaine, et je n'en souffle pas mot à Maman.
- Marché conclu.
Deux mois plus tard, alors qu'il dégorgeait jusqu'à la dernière gouttes une briquette de lait en compagnie d'Osamu, on le fit appeler à la porte de la salle de classe. Il songea tout d'abord à une déclaration. Mais une touffe de boucles rousses lui firent ravaler avec amertume cette fabulation.
- Atsumu Miya ? Demanda-t-il, les yeux masqués par une frange.
- C'est bien moi.
Le garçon semblait chercher les mots justes.
- Je- tiens.
Il pressa brusquement contre son torse un sac, puis fit mine de s'enfuir. Mais le bras du blond fut animé d'un élan et il saisit celui du rouquin, qui tourna la tête, rencontrant pour la première fois ses yeux noisette. Atsumu en resta sans voix.
- Comment t'appelles-tu ?
- Hinata Shoyo.
Il relâcha son emprise, mais le garçon ne bougea pas.
- C'est moi qui ait renversé mon plateau sur ta chemise.
- Prends des frites la prochaine fois.
Hinata esquissa un sourire. La sonnerie choisit ce moment pour se déclencher et les ramener sur Terre.
- Il faut que j'y aille.
- Oui, bien sur. A bientôt.
- Oui, à bientôt.
Atsumu le regarda niaisement s'éloigner, sans trop savoir pourquoi. Il lui vint alors à l'esprit de regarder le contenu du paquet. Une chemise blanche parfaitement repassée et pliée y logeait. Sur la poche avant était brodé un hibou gris et un chat noir. Atsumu sourit, fixa le cadrant de sa montre, et pria pour qu'il y est encore de nombreuses minutes comme celle-ci.
- Hey Samu, tu ne trouves pas que ça sent le brûlé ?
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🌻 50 nuances d'évanouissement 🌻 || Atsuhina ||
FanfictionAtsumu est une plaie pour tout le monde, et même un univers parallèle ne voudrait pas de lui.