Le jeune homme releva la tête et croisa son reflet dans le miroir. Il se dévisagea de haut en bas, ses yeux détaillants ses vêtements avec attention. Il portait un pantalon droit, sombre, une large chemise blanche couvrait son torse, ses manches étaient retroussées jusqu'à ses coudes. Un corset pour homme enfermait sa chemise. Il était doré, et dessus était cousue au fil d'or de grandes arabesques. Ses cheveux violets avaient été laissés détacher pour une fois, cependant ils avaient été ondulés légèrement, et tombaient à présent gracieusement autour de son visage. Son visage n'était que peu maquillé, seulement par une fine poudre blanche.
Rindo finit par se détourner de son reflet et enfila un long manteau noir. Il était assez élégant, son visage suffisamment mis en valeur, et ses vêtements tous impeccablement lisses. Ça devrait suffire, enfin il l'espérait. Bien sûr, son apparence était bien moins marquante que lors de la cérémonie, il portait une tenue bien plus décontractée et moins impressionnante, mais il n'en restait pas moins séduisant. Il le fallait, Rindo n'avait pas envie de décevoir Haruchiyo en le revoyant.
Il allait enfin pouvoir le revoir, après plusieurs jours de séparation. Rindo avait dû rester au palais royal, sans aucune autorisation de sortie et de visite, afin de se rétablir de son soi-disant mal-être. Sa famille avait été assez inquiète, si bien que Ran, avait prolongé son séjour ici pour rester auprès de Rindo. Il fallait dire que Rindo était un très bon acteur, Et Seishu un très bon menteur. Et puis, heureusement que ses parents lui accordaient beaucoup d'attention et ne l'avaient forcé à rien.
Rindo n'avait donc reçu aucun reproche pour ne pas s'être montré à la cérémonie, mais d'un autre côté, il n'avait rien pu faire de toute la semaine. Il n'avait cessé de penser à Haruchiyo, en se demandant ce qu'il pouvait bien faire chez Hajime, et si lui aussi il pensait à lui. Il avait même fini par envoyer Seishu chercher des nouvelles chez les Kokonoi, signe qu'il commençait vraiment à désespérer.
Mais heureusement, Seishu était revenu avec de très bonnes nouvelles (et aussi très heureux, comme à chaque fois qu'il voyait Hajime). Il avait ramené un livre pour Rindo, offert par Haruchiyo lui-même, dans lequel le jeune homme avait seulement marqué « J'ai hâte de vous revoir pour que vous cessiez de hanter mes pensées, et j'espère que vôtre délicieux corps guérit de mes caresses ».
Rindo n'avait pas pu s'empêcher de sourire en voyant ce mot, surtout que Haruchiyo avait délicatement parfumé la page de son parfum. Le livre reposait à présent sur la table de chevet de Rindo, c'était à peine s'il dormait avec pour avoir l'impression d'être avec son ami. Une seule soirée avait suffi à le faire devenir addict au jeune homme, s'en était presque inquiétant. Rindo pensait tellement à lui que ça en devenait maladif, il en oubliait tous ses autres problèmes. Par exemple, son problème principal, Senju.
Il n'était même pas marié qu'il avait déjà commis un adultère. En plus de cela avec un homme. Et ce n'était pas comme s'il avait « simplement » embrassé quelqu'un d'autre, ou éventuellement touché, non. Il était allé jusqu'à perdre sa virginité, il s'était laissé prendre toute une nuit ! Et pas seulement une fois ! Il avait recommencé encore et encore !
Le pire était que Rindo ne se sentait pas le moins du monde coupable. Il savait que cela ne se faisait pas, mais il n'en avait que faire, et il mourrait d'envie de pouvoir recommencer. C'était la première fois qu'il pensait à ce genre de chose, qu'il cherchait du plaisir, et qu'il rêvait d'un homme, ou juste de quelqu'un qu'il l'embrasse. Chaque fois qu'il repensait à sa nuit passée avec Haruchiyo, il se sentait excité et ne savait pas du tout quoi faire. Il avait bien essayé de lui-même se satisfaire (surtout qu'Izana avait pris un malin plaisir à lui expliquer comment procéder, ce qui avait été d'une extrêmement gênant), mais c'était bien moins intéressant que de le faire avec Haruchiyo. Se toucher soi-même était moins excitant, même en pensant à l'homme qu'il désirait, alors ça n'avait pas d'intérêt pour Rindo.
Le jeune homme sortit de sa chambre. Il allait enfin pouvoir aller chez les Kokonoi, alors il était très pressé et ne comptait pas perdre de temps. Et puis, ses autres amis seraient aussi là, Manjiro, Keisuke, et peut-être d'autres aussi.
— Oh, bonjour Rindo, dit Senju en le croisant dans le couloir. Vous semblez aller beaucoup mieux.
— En effet, je me sens beaucoup mieux. Et vous, comment vous portez-vous ?
— Je vais bien, merci. Il me semble que mon frère voulez s'entretenir avec vous.
Rindo serra la mâchoire. Évidemment, il avait réussi à fuir Takeomi, le frère de sa fiancée, depuis plus d'une semaine, c'était normal qu'il veuille le voir. Takeomi n'arrêtait pas de le suivre à la trace, il surveillait ses moindres faits et gestes pour être sûr qu'il respectait ses devoirs. Il devait probablement le détester, et si jamais il apprenait ce qu'avait fait Rindo... Il l'exécuterait sur le champ. Rindo allait soigneusement l'éviter.
— J'irai le voir, mentit le jeune homme en souriant.
— Bien. À ce soir alors, dit simplement Senju avant de partir.
Rindo la regarda s'en aller avec étonnement. Elle avait l'air de ne se préoccuper nullement de lui, comme s'il n'était pas son fiancé, seulement une personne avec qui elle habitait. Cela n'était pas une si mauvaise chose, au moins elle n'était pas non plus amoureuse de Rindo et il n'aurait pas de problème de ce côté là. Chacun vivait sa vie de son côté.
Le jeune homme reprit donc sa marche et descendit dans le hall.
— Seishu, tu es déjà là, dit Rindo en se dépêchant de descendre l'escalier.
Seishu, qui se tenait sagement près des portes du palais, se tourna devant lui et s'inclina à son arrivée.
— Sir, dit-il en guise de bonjour.
— Que dois-je faire pour que tu m'appelles par mon nom, demanda Rindo en arrivant près de lui.
— J'ai bien peur que rien ne suffise pour me faire appeler par votre nom. Êtes-vous prêt à partir ?
— Je suis prêt depuis le lever du soleil, soupira Rindo. Je vais enfin pouvoir respirer de l'air frais.
Et voir Haruchiyo, ce qui était bien plus important. Cependant, il ne pouvait pas le dire devant les habituels gardes qui l'entouraient.
— Allons-y alors, dit Seishu avec un petit sourire.
Rindo lui rendit son sourire en essayant de contenir sa joie. Les gardes du palais ouvrirent les portes du palais et les deux jeunes hommes s'empressèrent de sortir, avant de monter dans le carrosse arrêté devant le palais.
Rindo devait vraiment s'empêcher de sourire bêtement, surtout lorsqu'il verrait Haruchiyo. Il n'avait pas envie d'avoir l'air éperdument amoureux et désespéré, même s'il l'était probablement. Il ne voulait pas qu'Haruchiyo soit pris de pitié pour lui, ou qu'il se sente obligé de l'aimer en retour. En plus simple, il ne voulait pas le faire fuir.
— Qui sera présent, demanda Rindo à l'adresse de son ami.
— Vos amis Hajime, et Haruchiyo évidemment, Manjiro sera présent, ainsi que Keisuke. Izana sera également là, il est déjà parti. Je n'ai pas été informé des autres invités.
Rindo acquiesça et tourna la tête vers la fenêtre.
— Souhaitez-vous que j'effectue des courses pour vous en ville, demanda soudain Seishu.
— Comment cela ?
— Je vais me rendre en ville pour récupérer de nouvelles toilettes et également aller à la rencontre de-
— Seishu tu dois rester avec moi enfin, s'exclama Rindo.
— R-rester avec vous ?
— Tu n'es pas l'un de mes servants enfin !
— Mais je... je ne suis pas...
— Tu ne peux pas partir !
— Mais je l'ai toujours fait...
— Je n'ai jamais compris pourquoi tu t'en allais !
— Mais... je suis pas de votre rang ni de celui de-
— Tu es de la famille royale ! C'est le rang le plus élevé enfin, dit Rindo. Et il faut que tu vois Hajime !
— C'est donc cela, dit Seishu avec un petit sourire.
— Comment cela ?
— Vous voulez que je reste pour que je sois avec Hajime.
— Évidemment ! Tu l'aimes non ?!
— Sir, Hajime est fiancé, rappela Seishu. L'amour n'efface pas les devoirs.
Rindo leva les yeux au ciel, puis il se pencha vers son ami et lui prit les mains.
— Aucunes femmes ne sera présentes, annonça-t-il à voix basse.
— Sir enfin, s'exclama Seishu en rougissant. Vous faites fausse route sur notre relation !
— Tiens donc.
— Je sais que ce n'est... Ce n'est pas le genre de chose qui se fait, mais notre relation n'est que purement charnelle, dit Seishu en rougissant.
Rindo dévisagea son ami, à la fois moqueur et indigné. Il était en train de se moquer de lui n'est-ce pas ?
— Tu m'as dit que tu l'aimais, dit Rindo en levant les sourcils.
— Et c'est le cas ! Mais Hajime ne ressent aucun sentiments pour moi, je doute même de notre amitié.
— J'espère que tu plaisantes. Tu crois vraiment qu'il a chastement attendu six mois et s'est fiancé à une femme qui ne lui plaît absolument pas, juste pour posséder ton corps ??
— Il ne fait que me désirer, dit son ami en baissant les yeux. Il est fiancé et ne se laisserait jamais tomber amoureux d'un autre, encore moins d'un simple bourgeois comme moi...
— Seishu tu n'es pas un bourgeois ! Tu ne l'as été qu'à ta naissance, mais dès l'instant où tu as été choisi pour être mon ami, tu es entré dans la famille royale. Ton rang est supérieur à celui de tous les autres nobles, et même à celui d'Hajime !
— Vraiment ?
— Je te le répète depuis des années, dit Rindo avec un sourire. Hajime t'aime, Haruchiyo me l'a dit et j'ai bien vu les regards qu'il vous portait. Avec tout ce qu'il fait pour toi, tu ne peux pas dire qu'il ne t'aime pas.
— Ce n'est pas moi qu'il aime, c'est simplement mon corps et je me suis fait à cette idée. J'aime qu'il apprécie autant mon corps, c'est un honneur.
— Comment peut-il aimer seulement ton corps, dit Rindo sans comprendre.
Seishu lui lança un regard gêné. Il se tourna pour vérifier que le cochet ne les écoutait pas et se pencha vers lui.
— Il n'aime pas ma personne, seulement mon corps. Il aime...
— Quoi donc, dit Rindo en fronçant les sourcils.
— Il aime me voir nu, murmura Seishu, les joues toutes rouges. M'entendre gémir, me... toucher, m'embrasser. Me voir faire des choses... Et le plaisir que l'on peut se donner...
— Enfin, qu'est-ce que tu racontes ??
Son ami s'écarta et se redressa.
— C'est une relation charnelle. Je vous l'ai dit.
Rindo ne sût pas quoi répondre, mais il n'y croyait pas un mot. Il avait bien vu comment son ami le regardait, et comment il l'avait serré contre lui. C'était impossible que ça ne soit qu'une relation charnelle, Hajime aimait Seishu. On attendait pas six mois pour une simple relation charnelle.
— Et vous devriez vous attendre à ce genre de relation avec Haruchiyo, finit par dire Seishu.
— Comment cela ?
— Vous ne pouvez pas aimer Haruchiyo, vous êtes fiancé.
— Et donc ? Les devoirs n'effacent pas l'amour.
— Aimer un homme avec lequel vous ne pourrez être ne vous fera que du mal, dit simplement Seishu.
— Et toi donc, tu aimes Hajime !
— Ma situation est différente, je ne suis pas l'héritier du trône. Et je ne serais pas obligé de me séparer de Hajime.
— Et pourquoi donc ?
— Il ne vivra pas avec son épouse, elle partira vivre ailleurs et il sera libre de voir autant de personne qu'il le souhaite. Vous ne pouvez pas agir de la même façon, le futur roi doit être avec sa reine.
Rindo préféra ne rien répondre. Il le savait déjà tout ça de toute façon, il savait bien qu'un roi devait être avec sa reine, ils ne pouvaient vivre séparés. Ce n'était pas comme pour les comtes, les ducs ou encore les marquis. Eux pouvaient se permettre de se marier et de ne pas vivre avec leur femme, cela laissait libre cour à des relations hors mariage et à plus de liberté. Il n'était pas rare que des époux se séparent pour vivre leur vie de leur côté, il n'y avait pas de problème tant que l'homme entretenait la femme. À vrai dire, Rindo n'était pas surpris que Hajime ne compte pas habiter avec sa femme, il s'y attendait, mais il doutait du fait que sa femme soit d'accord avec cela. Elle avait l'air très amoureuse de lui, et devait se douter qu'il ne comptait pas lui être fidèle après leur mariage, ce serait étonnant qu'elle ne fasse rien.
En tout cas, une chose était sûre, Rindo n'allait pas pouvoir se séparer de sa femme. Il allait devoir rester avec Senju... Comment allait-il faire avec Haruchiyo ? Enfin, il ne fallait pas aller trop vite non plus. Haruchiyo n'avait peut-être pas envie de poursuivre leur relation, ni quoi que ce soit d'autre. Si c'était le cas, ce n'était pas grave, tant qu'il acceptait d'être l'ami de Rindo, cela lui convenait. Le jeune homme avait tant rêvé de le rencontrer, maintenant qu'il le connaissait, il ne voulait plus le laisser s'échapper.
— Seishu, demanda Rindo en continuant de regarder par la fenêtre, alors que la bâtisse de Hajime apparaissait. Comment sait-on que l'on nous aime ?
— Je ne le sais pas Sir, répondit son ami. Peut-être lorsque l'on nous donne de l'attention ? Lorsqu'on se préoccupe de nous et qu'on cherche notre bonheur ?
— Penses-tu que Haruchiyo pourrait m'aimer ?
— Je ne le connais pas, je ne saurais vous dire. Mais... je ne crois pas en l'amour réciproque.
— Vraiment ? Pourtant tu as bien vu mon frère et sa femme non ? Et mes parents ?
— Oui, je me suis mal exprimé. Deux personnes peuvent s'aimer, mais il y en aura toujours un qui aimera plus que l'autre.
— Je n'y crois pas, dit Rindo. Ran et Yuzuha s'aiment autant l'un que l'autre.
— Ce n'est que mon avis Sir, dit Seishu sur le ton d'excuse.
— Bien sûr. Mais je te trouve étrangement fermé à tout cela.
— Je ne sais pas... ce n'est qu'une constation, dans toutes mes relations j'ai toujours été celui qui aime le plus.
— Ce n'est qu'une impression, comment peux-tu savoir à quel point moi je t'aime, ou à quel point Hajime t'aime ?
— Cela me semble évident, je ne suis qu'un noble sans aucun titre à l'origine, dit Seishu en détournant les yeux.
Rindo claqua sa langue contre son palais avec agacement.
— Et bien tu seras surpris de savoir que le titre n'apporte pas l'amour. Pour moi tu es mon meilleur ami, peu importe quel est ton titre, dit Rindo avec un sourire.
Seishu sourit d'un air touché mais n'ajouta rien. Le carrosse finit par s'arrêter, un garde vint ouvrir la portière et Rindo sortit en premier.
— Ah ! Notre cher héritier du trône daigne enfin quitter son palais, s'exclama Hajime en apparaissant soudain devant eux. Je commençais à croire que vous étiez mourant.
— Je suis aussi ravi de vous revoir Hajime, dit Rindo en avançant vers lui.
— Sir, Seishu, dit son ami en s'inclinant devant eux. Vous semblez en parfaite forme.
— Je me sens parfaitement bien, et Seishu s'est aussi rétabli.
— Vous étiez malade, s'inquiéta soudain Hajime.
— Oh euh non...
— Si, un terrible mal de hanches l'a pris juste après la cérémonie et d'étranges tâches sont apparues sur son corps, mais ne vous en faites pas, à présent il va beaucoup mieux, dit Rindo avec un sourire malicieux. Ce n'était qu'un étrange mal être qui n'a pas duré.
Une expression décontenancée passa sur le visage de son ami alors qu'il rougissait, et Seishu détourne les yeux avec gêne.
— C'est... étrange en effet...
— Oui, c'est drôle, je l'avais déjà vu dans cet état et bizarrement, cette maladie le prend dès que vous êtes proche de lui, dit Rindo en levant les sourcils.
— Oh euh...
Hajime lança un regard perdu à Seishu, mais celui-ci continua de soigneusement éviter son regard. Il n'avait pas du le prévenir que Rindo était au courant pour leur relation. C'était assez drôle, il allait se faire un plaisir d'embêter ses amis avec cela.
— Bien, alors où sont les autres, questionna-t-il en s'avança sur le chemin qui menait à la demeure des Kokonoi.
— Déjà tous arrivés, vous êtes le dernier.
— J'aime me faire désirer.
— Évidemment. Nous sommes dans le jardin, en pleine partie de criquet.
— Oh j'adore le criquet !
— C'est bien pour cela que nous avons choisi ce jeu. Seishu vous restez, demanda Hajime en se tournant vers lui.
— Oui, il semblerait que je sois toujours invité à rester en votre compagnie, répondit celui-ci en lançant un coup d'œil à Rindo.
— Votre présence me fait très plaisir, dit Hajime.
Rindo n'écouta pas la suite de leur conversation et se hâta vers le jardin. Ses amis devaient être derrière la bâtisse, il ne les voyait pas d'ici. Le jeune homme contourna rapidement la maison en empruntant les petits sentiers de graviers qui permettaient de circuler, et vit alors ses amis apparaître.
Ils étaient bien plus nombreux que ce qu'il avait imaginé. Keisuke était présent, Manjiro aussi, il était venu avec le fiancé de sa sœur (ce qui n'étonnait pas Rindo vu les rumeurs qu'il avait entendu sur eux). Izana était également ici, en compagnie d'un homme que Rindo ne connaissait pas, et Shuji était aussi présent. Et bien, il y en avait du monde ici.
Le jeune homme s'approcha et chercha Haruchiyo des yeux, avant de le trouver près de Manjiro. Il était habillé de la même façon que Rindo, tous comme les autres en réalité, mais ce qui surpris le jeune homme fut sa coiffure. Ses cheveux étaient courts à présent, ils lui arrivaient au niveau de la nuque. Ou peut-être les avait-il toujours eu courts. En tout cas il était encore plus beau comme ça.
Rindo se retint de foncer sur lui tel un hystérique en pleine folie, et s'avança simplement vers ses amis en essayant de paraître naturel.
— Et bien, je vois que vous ne nous avez pas attendu pour commencer la partie, dit-il pour annoncer sa présence.
— Il faut dire que preniez tellement de temps à venir, répliqua Keisuke en frappant avec son cricket une balle.
— Nous nous sommes dit que vous n'auriez aucun problème à rattraper votre retard, ajouta Izana en s'inclinant pour le saluer.
— Vous n'aviez qu'à arriver à l'heure, dit Shuji en guise de bonjour.
— Oh Seishu vous restez aussi, s'exclama Manjiro avec joie.
— Oui je vais un peu rester, dit celui-ci en arrivant à son tour.
— Il me semble que vous ne connaissez pas tout le monde, dit Hajime. Manjiro est venu accompagné de Ken, le fiancé de sa chère sœur. Rindo vous deviez le rencontrer lors de la cérémonie royale mais vous êtes malheureusement tombé malade.
— C'est un honneur de vous rencontrer, dit Ken en se baissant devant lui.
— Je suis heureux de vous rencontrer, j'ai entendu de nombreuses choses à votre sujet.
— Les rumeurs vont bon train dans cette ville, dit Manjiro avec un sourire entendu.
— Je ne vous le fais pas dire.
— Voici également Kakucho, je vous en avais déjà parlé, dit Izana.
— Je vous ai aperçu à la cérémonie, se souvint Rindo.
— Oui j'étais présent, dit Kakucho en s'inclinant à son tour.
— Et je ne me souviens plus si vous aviez pu voir mon cousin, Haruchiyo, dit Keisuke en fronçant les sourcils.
— Nous avons pu passer un moment ensemble en effet, dit Haruchiyo en souriant à Rindo.
— Un très agréable moment, ajouta Rindo. Je suis ravi de vous revoir.
— Le plaisir est partagé, dit Haruchiyo en penchant la tête.
— Parfait, maintenant que les présentations sont faites, nous pouvons maintenant reprendre la partie. Prenez un cricket et une balle, nous ne sommes pas très avancés vous pourrez nous rejoindre sans problème.
— Cela m'étonnerait, je suis un excellent joueur et aucun de vous ne peut me dépasser, dit fièrement Manjiro.
— Encore faudrait-il que vous soyez en tête, je vous signale que j'ai deux anneaux d'avance, dit remarquer Shuji.
— Alors là vous pouvez rêver, je ne suis pas venu ici pour perdre, dit Rindo en saisissant un cricket.
— Je ne sais pas jouer, dit Seishu avec gêne.
— Oh c'est très simple, vous prenez un cricket, une balle, et vous tapez dedans pour la faire passer sous un anneau, expliqua Izana en faisant une démonstration. Le but est de passer sous le plus d'anneaux possible en premier.
— Je vois, cela ne doit pas être compliqué, dit Seishu.
— C'est même très simple, ne t'inquiètes pas, assura Rindo.
— Vous n'avez qu'à essayer, dit Ken.
Seishu s'avança et posa une balle au sol. Hajime s'approcha soudain de lui, il le prit par la taille et l'entoura de ses bras, afin de bien le positionner. Enfin... il avait plus l'air de le serrer contre lui. Seishu se laissa faire et se colla de lui-même à son « ami », bien que des rougeurs soient apparues sur ses joues.
— Comme cela, dit-il en plaçant bien Seishu.
— D'accord.
Rindo échangea un regard entendu avec Haruchiyo. Ils n'étaient vraiment pas discrets.
— Mon cher n'oubliez pas votre fiancée, s'exclama Manjiro sur le ton de la plaisanterie.
— Je ne fais que lui montrer une position.
— Je suis sûr que vous adorerez lui montrer tout un tas de position.
— Les mêmes positions que vous réalisez avec Ken, répliqua Keisuke en riant.
— Oh je ne vois pas de quoi vous parlez, peut-être pouvez-vous m'éclairer, il semblerait que vous vous y connaissez dans ce domaine, surtout en matière de rapport buccales, répliqua Manjiro d'un ton vif.
— C'est très bas cela, je pense que vous connaissez bien plus de chose que moi étant donné que vous avez partagé votre lit avec Ken !
— Vous n'avez aucune preuve de cela !
— Est-ce normal que je ne comprenne rien à cet échange, murmura Haruchiyo en se penchant vers Rindo.
Le jeune homme frissonna en sentant la présence de son ami près de lui, et son souffle caresser sa joue.
— C'est ce dont je vous avais parlé lors de la cérémonie. Des rumeurs circulent et racontent que Manjiro et Ken auraient eu une relation ensemble, expliqua Rindo à voix basse. Shinichiro, le frère aîné de Manjiro, les aurait surpris dans le même lit. Chifuyu, quant à lui, aurait apparement fait... beaucoup de choses avec sa bouche avec Keisuke.
— Oh je vois... les mêmes choses que nous, demanda Haruchiyo en se rapprochant du jeune homme.
Rindo sourit.
— C'est cela oui, dit-il avec une lueur d'amusement dans le regard.
— Mais ne sont-ils pas fiancés ?
— Tout le monde ici est fiancé mon cher ami, s'exclama Hajime en lâchant Seishu.
— Suis-je un pauvre paysan peut-être, lança Shuji en haussant les sourcils. Je vous signale que je ne suis pas fiancé.
— Vous êtes un paysan dans l'âme, affirma Hajime.
— Qu'attendez-vous pour vous trouver une femme, demanda Izana en frappant dans sa balle.
— J'attends de trouver une femme digne de moi, dit Shuji en l'imitant. Les plus intéressantes sont déjà prises en plus de cela, je songe sincèrement à rester seul.
— Si vous voulez, je peux partager ma fiancée, dit Rindo avec sérieux.
— Les princesses ont trop de responsabilités, elles ne m'intéressent pas.
— Je suis sûr que vous préférez les amants de toute façon, dit Keisuke.
— Comme à peu près tout le monde ici, dit discrètement Seishu.
— Désolé, mais je préfère l'originalité à la banalité. Je n'aime que les femmes, assura Shuji d'un ton solennel.
— Et c'est original, demanda Haruchiyo avec étonnement. Aimer le sexe opposé est la norme.
— Qui ici aime les femmes ?
Shuji parcourut du regard les jeunes hommes, tandis que tout le monde gardait le silence en regardant ailleurs, faisant mine d'être très occupé. Rindo trouva un soudain intérêt à son cricket, qui fixa avec curiosité ; Seishu fut subitement fasciné par la pelouse verte des jardins ; Hajime leva les yeux au ciel comme si les oiseaux qui y volaient le passionnait ; Keisuke choisit ce moment-là pour se recoiffer ; Haruchiyo frappa dans une balle pour faire diversion ; Izana sembla soudain captivé par ses ongles ; Ken se tourna vers la maison des Kokonoi pour l'analyser comme s'il la découvrait ; Manjiro fit mine de ne rien avoir entendu, et Kakucho se contenta de ricaner silencieusement face à ces attitudes.
— C'est bien ce que je disais, conclut Shuji avec satisfaction. Je suis le seul original ici.
— Vous n'avez juste pas trouver d'amant convenable, répliqua aussitôt Manjiro.
— Les meilleurs sont déjà pris, dit fièrement Hajime.
— Les amants se partagent, dit Keisuke avec indifférence.
— Ah non, certainement pas, dit Seishu.
— Un amant, c'est précieux, dit Haruchiyo avec sagesse.
— Je confirme, dit Rindo en souriant.
— Un amant n'a aucun devoir envers nous, il peut aller avec qui il désire, dit Ken en haussant les épaules.
— Moi j'ai plusieurs amant, déclara Keisuke.
— Il faut se faire plaisir dans la vie, ajouta Manjiro.
— En tout cas, c'est un plaisir que certain ne connaîtrons pas, n'est-ce pas Shuji, taquina Ken.
— Je préfère être seul plutôt que de partager mon lit avec des personnes qui ne me méritent pas.
— Je voulais avoir une relation avec lui, mais il m'a mis à la porte de son domaine, soupira Keisuke.
— Quel malheur, commenta Hajime.
— Vous avez une vie si dur, ajouta Rindo.
— Enfin Shuji, une relation avec Keisuke ne se refuse pas, s'exclama Manjiro.
— Étant donné que Keisuke n'est pas une femme, je ne prendrais guère la peine de poser mes magnifiques yeux sur lui.
— Voyez comme il est méchant, dit Keisuke d'un air faussement blessé.
— En plus de cela, vous vouliez être mon amant juste car j'ai les cheveux noir et les yeux dorés.
— Et alors, demanda Haruchiyo sans comprendre.
— Ce sont des caractéristiques qui lui plaisent beaucoup.
— Je ne vois pas de quoi vous parlez, nia Keisuke.
— Personnellement je préfère les personnes blondes, dit Ken d'une voix pensive.
— Vous préférez les blonds mais vous trompez votre femme, qui est blonde, fit remarquer Shuji en haussant les sourcils.
— Je vous laisserais volontiers ma place, mais il est un peu tard pour annuler les fiançailles.
— Quand je pense qu'Emma était sur la liste de prétendantes...
— Vous vouliez épouser Emma, comprit Kakucho avec surprise.
— C'était une possibilité, j'aurais été tranquille avec elle, dit Shuji d'un air penseur. Elle n'a pas l'air dur à vivre, elle n'aurait sûrement pas été collante.
— Premier arrivé, premier servi, dit Haruchiyo.
— J'en trouverais une plus belle et plus riche qu'elle.
— Impossible, Emma est la plus belle femme du royaume, dit fièrement Manjiro.
— Je trouve Yuzuha bien plus belle, dit Izana.
— Toutes les femmes sont belles, dit simplement Rindo.
— Sauf la mienne, ajouta Hajime, ce qui fit exploser rire ses amis.
— Vous n'avez aucun cœur, dit Seishu en riant.
— Seishu, il faut dire la vérité. À mes yeux, ma fiancée est particulièrement laide. J'ai l'impression que tous les défauts sont réunis en elle...
— Vous la trouvez laide parce qu'elle n'est pas blonde aux yeux bleus, avec une brûlure au visage, demanda innocemment Rindo.
— Comment cela, questionna son ami en rougissant.
— Laissez tomber.
— Toutes les femmes sont peut-être belles, mais Emma est la plus belle, reprit Manjiro.
— Elle est la moins désagréable, répliqua Keisuke.
— De ce que j'ai vu, elle était plutôt belle, accorda Haruchiyo.
— Elle est ravissante, dit Seishu.
— Elle à la plus grosse poitrine...
Tout le monde se tut et dévisagea Shuji, qui venait de dire cela comme si de rien était.
— ... Suis-je le seul à l'avoir remarquer ?
— Oh mon dieu, dit Keisuke.
— Pourquoi regardez-vous la poitrine de ma sœur ?!
— Arrêtez de regarder la poitrine de ma fiancée !
— Il n'y a pas que sa poitrine que j'ai regardé, dit Shuji avec amusement.
— Pardon, s'écria Manjiro, s'apprêtant à se ruer sur le jeune homme.
— Manjiro calmez-vous, dit Ken en le retenant.
— Oh je vous en prie, je regarde les poitrines de tout le monde, dit Shuji pour se défendre. Je dis juste qu'Emma a la plus belle, c'est un compliment.
— Ne posez plus les yeux sur ma soeur !
— ... Voulez-vous que je pose autre chose sur elle ?
— Vous n'allez rien poser du tout, s'écria Manjiro d'un air outré.
— Oh mais c'était une plaisanterie !
— Cet homme n'a aucune limite, dit Izana en riant.
— A-t-il le droit de dire de telles choses devant Manjiro et Ken, demanda Haruchiyo en se penchant vers Rindo.
— Shuji est de nature très moqueuse, expliqua Rindo. Il est difficile de savoir ce qu'il pense réellement, il n'a peut-être même jamais regardé Emma.
— Oh je vois.
— Rindo c'est à vous de jouer, dit Seishu.
Rindo s'écarta à contrecœur de son ami, et partit jouer à son tour.
— Et vous alors, êtes vous fiancé Haruchiyo, demanda curieusement Izana.
— Non, je suis toujours seul mais la famille de Hajime s'entête à me trouver quelqu'un, soupira Haruchiyo. Cela fait presque une semaine qu'il y a un défilé incessant de jeune femme à courtiser ici...
Rindo frappa dans sa balle et loupa complètement son coup, avant d'écarquiller les yeux. Qu'est-ce qu'il venait d'entendre ? La famille de son ami souhaitait marier Haruchiyo ?!────── ༻♔༺ ───────
Hanma c'est un génie incompris, c'est le meilleur de ce chapitre je veux rien entendre. C'était tout pour moi, voilà zoubi zoubi
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Épistolaire
FanfictionRindo et Haruchiyo ne se sont jamais vus, et à vrai dire, Rindo n'a pas la moindre idée de ce à quoi Haruchiyo ressemble, tandis que Haruchiyo n'a qu'une vague idée de l'apparence de son futur roi. Pourtant, ils se connaissent par cœur. C'est au fil...