À la lueur vacillante d'une bougie

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   La pluie tombait violemment sur les fenêtres, elle produisait un bruit de martèlement, un tambourinement régulier brisait le silence matinal, les gouttes d'eau glacée clapotaient sur les vitres, elles ruisselaient le long des pierres jaunies par le temps, et formaient de grandes flaques au pied du palais. La nuit était orageuse, le ciel couvert, froid, les nuages d'encre semblaient si bas qu'ils pouvaient s'effondrer sur le village d'un instant à l'autre, comme inéluctablement attirés par les toits noirs des maisons. Le ciel grondait depuis plusieurs heures, sa colère s'était levée en même temps que la nuit, et la lumière avait disparu si vite qu'elle semblait ne plus jamais pouvoir réapparaître.
Tout était silencieux, l'orage était l'unique mélodie de la nuit. La pluie battante contre les grandes fenêtres, le vent sifflant entre les murs, et les arbres qui se frappaient les uns les autres avec violence, cherchant à s'abattre en premier. Il n'y avait aucun autre bruit, et tout le village était endormi. Presque tout le village.
Rindo n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et Haruchiyo non plus. Ils étaient blottis l'un contre l'autre, enroulés dans les draps de leur lit, et se tenaient avec force sans s'échanger un mot. La nuit devait être entamée depuis plusieurs heures, et pourtant, aucun des deux ne s'étaient encore reposés.
Rindo avait le regard fixé sur la fenêtre de sa chambre. La fenêtre n'était pas cachée par les habituels grands rideaux qui devraient être déployés, alors d'ici il pouvait voir le déluge qui s'abattait sur le pays. Il ne pouvait presque rien voir, il n'y avait aucune source de lumière, la lune s'était réfugiée derrière les nuages, à l'abris de la pluie, et la chambre était plongée dans le noir. Mais même avec ne serait-ce qu'une flamme vacillante d'une bougie, Rindo n'aurait pas réussi voir quoique ce soit.
Il avait beau battre des paupières encore et encore, sa vue restait toujours aussi imprécise, les contours du décor bougeaient d'eux-mêmes, incertains, et tout se confondait. Parfois les détails réapparaissaient et le decor redevenait net, le temps qu'une larme coule, avant qu'une nouvelle n'envahisse ses iris déjà bien humides. Il pleurait en silence, le regard fixé sur un invisible ailleurs, et restait là, immobile, à laisser sa tristesse le consumer. Ses larmes brillaient imperceptiblement dans le noir, elles coulaient dans un scintillement sur son nez et sa tempe, avant de s'écraser sur le torse de son amant, sur lequel sa tête était posée. À force de couler, ses larmes avaient même fini par imprégner sa peau et l'humidifier, mais Haruchiyo ne semblait pas en tenir compte.
Il était légèrement adossé contre la tête du lit, et le tenait contre lui, ses bras fermement serrés sur ses épaules. D'une main il caressait ses cheveux, et de l'autre, du bout des doigts, il effleurait son épaule. Et parfois, lorsqu'il entendait un sanglot étouffé, il penchait son visage vers Rindo et déposait un tendre baiser sur le sommet de sa tête.
— Rindo..., murmura-t-il en caressant sa joue avec le dos de son indexe, comme il avait l'habitude de le faire. Ne pleure pas, nous allons trouver une solution...
Rindo ne répondit rien, incapable de dire quoique ce soit de cohérent. Il allait perdre l'homme qu'il aimait, comment pouvait-il ne pas pleurer ? C'était la dernière nuit qu'on leur accordait, la dernière qu'ils pouvaient passer ensemble. C'était les derniers instants, les derniers baisers et caresses, les dernières étreintes, les derniers sourires, les dernières paroles. Les dernières heures où Rindo pouvait être blotti contre le cœur de Haruchiyo, en sécurité dans ses bras chaleureux. C'était les derniers adieux.
Demain, ou plutôt aujourd'hui, au lever du soleil, Haruchiyo devrait partir et alors, il ne reviendrait plus jamais. Au lever du soleil, Rindo verrait éclater devant ses yeux larmoyants la plus belle histoire d'amour qu'il ne puisse jamais vivre. Haruchiyo allait partir, il allait le laisser, et tout sera fini. Bien sûr, ils se recroiseraient forcément, Haruchiyo avait une demeure ici à présent alors ils se verraient aux cérémonies ou aux salons. Mais tout sera différent désormais. Ils ne pourront plus s'échanger de sourires complices, se dévorer des yeux en parcourant chaque centimètre carrés de leur corps, s'imaginer nu dans un lit, se caresser imperceptiblement, et glisser des phrases pleines de sous-entendus. Ils ne se retrouveront plus dans la bibliothèque pour lire, et ne s'échangeront plus de baisers plein de désir. Haruchiyo ne se jètera plus sauvagement sur Rindo en le plaquant contre les étagères pour le faire sien, lui arracher ses vêtements et lui griffer la peau, le faire gémir jusqu'à ne plus avoir de souffle.
Il ne le regarderait plus avec amour, les yeux brillants, comme s'il ne voyait que Rindo, que rien d'autre n'existait. C'était toujours comme cela qu'il le regardait. Haruchiyo lui offrait les regards les plus doux, et Rindo ne se sentait jamais aussi bien que dans ses yeux. Il avait l'impression d'être une merveille, la personne la plus belle sur terre, la plus somptueuse, pour recevoir un regard si amoureux de Haruchiyo.
C'était étrange, car ils ne se connaissaient en personne que depuis un mois, et pourtant, Rindo avait l'impression de le connaître depuis des années. Il était tombé amoureux à travers ses lettres, et le rencontrer en personne avait confirmé son amour. Ils s'étaient tout de suite aimés, c'était même au-delà de l'amour, ils étaient fou l'un de l'autre. Et c'était de loin la plus belle sensation que Rindo n'ait jamais ressentie.
Se sentir aimé par quelqu'un, avoir cette merveilleuse impression d'être unique aux yeux de quelqu'un, avoir le cœur qui s'accélère en présence de Haruchiyo, sourire sans raison lorsqu'il s'endormait en pensant à lui. S'endormir dans ses bras, enveloppé dans la douce chaleur de son corps, lui prendre la main pour marcher, ses tendres baisers sur son front, sa façon de caresser sa joue avec le dos de son index, et lorsqu'il mettait sa main au creux de ses reins pour avancer... Parler avec lui jusqu'à s'écrouler de fatigue. Lire et perdre son esprit avec le sien. Réfléchir, débattre, imaginer un monde nouveau avec lui. Arpenter les interminables couloirs de la bibliothèque en prenant des livres au hasard pour juger leur couverture. Contempler le plafond d'angelots et essayer de compter le nombre de personnages. Et s'étreindre secrètement dans les endroits les plus surprenants, avec insouciance, sans même avoir peur d'être vu...
Rindo aimait plus que tout cela, il était tombé amoureux de chaque petit détail de sa relation avec Haruchiyo, et cela avait pris toute la place dans sa vie. Il s'était offert à son amant sans aucune retenue, comme s'il avait fait un grand saut dans le vide sans aucune hésitation, il avait tout donné à Haruchiyo. Il ne l'avait pas fait qu'un peu, il ne l'aimait pas d'une façon mesurée. Non, son amour le dépassait totalement, il le contrôlait et sa passion n'avait aucune limite. Il aimait Haruchiyo, et lui avait tout donné.
Il lui avait offert son lit, son esprit, son corps, son cœur, et Haruchiyo avait fait de même. Il avait fait plus encore, il avait fait de Rindo un homme nouveau. Il lui avait offert une nouvelle vision du monde, et des fantaisies dans sa vie déjà toute tracée. Il lui avait appris à connaître son corps, à savoir qu'il pouvait ressentir du plaisir, et comment le faire. Il lui avait appris à se connaître, à partager ses sentiments, et à devenir acteur de sa vie.
Haruchiyo avait transformé Rindo, et Rindo ne pouvait plus vivre sans lui. Maintenant qu'il avait appris à vivre dans ses bras, il ne pouvait plus s'en détacher, il ne pouvait plus s'imaginer reprendre une vie normale et regarder Haruchiyo comme s'il n'était qu'un inconnu, un ami tout au plus.
Il ne le pouvait pas...
— Je ne veux pas te perdre, murmura le jeune homme d'une voix tremblante.
— Tu ne me perdras pas, je te le promets.
— On doit arrêter de se voir...
— Takeomi ne m'empêchera pas de t'aimer, dit Haruchiyo d'un air déterminé.
— Si, il le fait déjà, murmura Rindo.
— Je viendrais toujours te voir, nous serons seulement plus discrets.
— Si tu fais ça il fera de ta vie un enfer, il te la détruira...
— Si cela me permet de rester auprès de toi, je l'accepte. Je préfère que ma vie soit un cauchemar à tes côtés, plutôt qu'un agréable rêve loin de toi.
— Mais moi je ne l'accepte pas, dit Rindo en se redressant pour regarder son amant. Je refuse de détruire ta vie.
— Je la détruirai moi-même pour toi s'il le faut. Je pourrais avoir le pays entier contre moi, je n'arrêtais pas de t'aimer, et je ferais tout pour te le montrer, dit Haruchiyo d'un ton catégorique.
— Tu ne peux pas faire cela ! Tu n'as pas le droit de m'aimer, tu te feras tuer pour aimer un homme, s'écria Rindo d'une voix étranglée. Tu ne pourras même pas venir me voir, Takeomi ne me lâchera plus jamais des yeux et je serais en permanence suivi. Tu ne pourras même pas passer les portes du palais, et lors des cérémonies nous ne pourrons pas nous voir car je serais avec Senju ! Notre histoire est finie, nous n'avons aucune chance pour s'aimer, et tu finiras par rencontrer une femme qui te plaira, alors tu m'oublieras et tu pourras enfin avoir une relation publique, et tu seras heureux avec quelqu'un d'autre-
— Rindo, murmura Haruchiyo avec douceur.
Il prit délicatement le visage du jeune homme entre ses mains et le tourna vers lui, les yeux brillants.
— Je trouverais toujours le moyen de te voir. S'il le faut j'escaladerais les murs du palais à mains nues, et je viendrais sous tes fenêtres te faire la cour, mais je te jure que rien ne m'arrêtera. Je n'ai que faire de ce que Takeomi peut m'infliger. Tous les malheurs du monde peuvent s'abattre sur moi, cela ne m'empêchera pas de t'aimer. Rindo, je suis prêt à t'enlever pour t'emmener loin de tout cela, je le ferais s'il le faut.
Haruchiyo sourit avec tendresse et essuya les larmes de Rindo avec de doux gestes.
— Rindo, je t'assure que rien ne changera entre nous. Nous continuerons de nous aimer, je continuerais de t'apporter de nouveaux livres, de t'apprendre de nouvelles choses. Je te regarderais toujours de la même façon, je t'embrasserais toujours de la même façon. Je te ferais l'amour toute la journée, si bien que tu n'auras plus aucune force à la fin de la journée et que Seishu devra te porter pour te ramener à ta chambre.
Rindo ne put s'empêcher de rire faiblement, et Haruchiyo caressa ses cheveux.
— Je ne pourrais plus marcher pendant plusieurs jours si tu faisais cela, dit-il avec un petit sourire.
— Tu n'as pas besoin de marcher, tu es très bien allongé. Et puis tu as de l'entraînement maintenant, tes hanches commencent à être bien solides.
— Il faut dire que tu les as bien renforcé...
— Effectivement. Rindo... Takeomi nous a pris au dépourvu et sur le moment tu n'as pas eu d'autre choix que d'accepter, mais nous allons nous en sortir. Et puis rappelle-toi que Kazutora est là pour nous aider, il trouvera une solution.
   — Il a disparu, il est peut-être même reparti, s'exclama Rindo d'une faible voix.
   — En était-il capable ?
   — S'il lui est arrivé quelque chose, il pourrait fuir en silence... Je ne saurais le dire... Haruchiyo, je ne vois aucune issue pour notre amour, murmura Rindo en baissant les yeux.
   — Rindo, je t'aime, rien ne pourras changer cela.
   — Tu ne peux pas le savoir... À force de ne plus se voir tu m'oublieras, et tu rencontreras de nouvelles personnes avec qui tout est plus simple...
   — Ces personnes ne seront pas toi.
   — Justement...
   — Rindo, dit Haruchiyo en relevant la tête du jeune homme. Je n'aime que toi, et je ne veux aimer que toi. Je me suis épris de toi lorsque nous nous écrivions encore, je me disais que tu étais l'homme le plus merveilleux que je n'eusse jamais rencontré. J'ai d'abord aimé cette façon que tu avais d'écrire, elle est différente des autres. Tu ne t'embarrasses pas avec les grands traits, les arabesques, les courbes. Tu écris simplement, tes lettres sont fines et penchés à la perfection, et tu es toujours très appliqué. 
   — Tu aimes mon écriture ?
   — C'est la première chose que j'ai aimé chez toi. Et puis, j'ai découvert ton esprit. Il est normal que notre futur roi soit très instruit, mais je n'aurais jamais songé que tu étais un littéraire. Tes mots m'ont bercé, tu parlais des livres comme d'une chose absolument incroyable, comme le plus beau cadeau que le ciel puisse nous offrir. J'ai tout de suite vu que tu étais amoureux de la littérature, et je t'ai immédiatement aimé pour cela. J'ai tellement relu tes lettres que je dois les avoir apprise par cœur. Tu ne parlais pas souvent de ta vie, mais chaque détail que tu glissais subtilement me faisaient t'aimer davantage.
   — Je n'aime pas parler de moi.
   — J'adore que tu le fasses pourtant... J'ai commencé à penser à toi régulièrement dans la journée, je voulais constamment t'écrire des lettres, et à un moment, j'ai fini par comprendre que je t'aimais vraiment. C'était avant que l'on se rencontre. Tu hantais mes pensées, à tel point que j'en oubliais mes amis et mes devoirs. Je voulais te voir, te parler, voir comment tu te comportais, et pouvoir te toucher. Je voulais t'aimer, te le dire, te le montrer... Rindo tu es l'homme le plus incroyable que je connaisse et je veux que tu sois mon homme, je veux que tu sois mien pour l'éternité.
   — Je le serais, murmura alors Rindo d'une voix fragile.
   Les deux jeunes hommes se regardèrent longuement, hypnotisés l'un par l'autre, avant que Haruchiyo ne se penche vers Rindo et ne dépose ses lèvres sur les siennes.
   C'était un baiser d'amour, le dernier peut-être. Leurs lèvres s'effleuraient, se caressaient, comme si elles se découvraient et que leur histoire naissait à peine. Comme si c'était leur tout premier baiser, encore un peu timide, et que leur corps ne se connaissait pas encore. Les doigts de Haruchiyo, posés sur les joues de Rindo, le touchaient avec délicatesse. Seule la pulpe de ses doigts le caressait, comme si c'était de la porcelaine particulièrement fragile, qu'il ne fallait abîmer.
   Rindo avait beau avoir embrassé Haruchiyo des dizaine de fois, à chaque fois il ressentait la même chose. Son cœur s'accélérait et son corps se réchauffait, il se sentait bien, si bien qu'il pouvait presque oublier tous ses problèmes, et il ne pouvait plus penser qu'aux lèvres de son amant. C'était une délicieuse sensation, et il ne voulait pas la voir disparaître.
   Rindo s'écarta légèrement de son amant et les deux jeunes hommes se dévisagèrent.
   — Déshabille-toi, murmura Haruchiyo, à quelques centimètres de ses lèvres.
   Rindo tira sur le ruban qui nouait son kimono pour défaire son nœud et le laissa tomber sur le côté, avant d'ouvrir son kimono, dévoilant son corps nu, à peine visible dans le noir. Haruchiyo alluma alors une bougie pour pouvoir l'observer, alors que le jeune homme jetait son kimono au sol, et se déshabilla à son tour.
   — Fais-moi l'amour toute la nuit, susurra Rindo en montant à califourchon sur son bassin.
   — Je te ferais gémir si fort que même Takeomi nous entendra, dit Haruchiyo en lui lançant un regard brûlant.
Il n'en fallut pas plus à Rindo pour sentir son excitation naître. D'une main, il saisit la nuque de son amant, et de l'autre, il s'appuya sur sa cuisse, alors que Haruchiyo l'empoignait par la taille. Il écarta les jambes, le dos cambré et le torse bombé, et commença à doucement faire bouger son bassin sur le sien. Ce simple mouvement suffit à faire naître des rougeurs sur leurs joues, chaque coup de reins faisait se caresser leur ventre et leur entrejambe, et des décharges électriques se rependaient dans son corps. Haruchiyo vint embrasser la peau de Rindo, il le provoqua d'abord en caressant sa poitrine, les lèvres au creux de son cou, et suçota sa peau pour y faire volontairement apparaître des taches violettes. C'était la toute première fois qu'il faisait cela, d'habitude Rindo ne l'autorisait à lui faire cela qu'entre les jambes, sur le ventre ou encore sur la poitrine, mais pas sur sa gorge. C'était bien trop visible, il ne pouvait pas se permettre d'apparaître en public avec des taches dans le cou. Mais à présent, cela n'avait plus aucune importance à ses yeux, il voulait que tout le monde sache que son corps appartenait à Haruchiyo, qu'il n'aimait que lui.
Alors il laissa son amant couvrir sa gorge de son amour, ses lèvres passèrent et repassèrent sur sa peau laiteuse, affamées, et le dévorèrent sans retenue. Rindo pouvait sentir que Haruchiyo était déjà prêt à le faire sien, son membre était passé entre ses jambes et se frottait contre ses fesses dans de petits va-et-vient, et Rindo sentait qu'il devait se préparer à ce qu'il vienne en lui sans prévenir.
Mais Haruchiyo ne venait pas, et il se contenait d'embrasser Rindo et de le caresser avec envie.
— Fais-moi tiens, gémit Rindo avec impatience.
— Tu es encore trop maître de toi-même, murmura Haruchiyo d'un ton joueur. Je veux que tu sois submerger par tes émotions, pour que tu puisses crier mon nom quand je te ferais mien.
— C-comment...
Rindo n'eut pas le temps de comprendre ce que Haruchiyo voulait, il se retrouva soudain plaquer sur ses draps, son amant s'empara du ruban de son kimono, et il attacha ses poignets à la tête du lit avant qu'il n'ait le temps de réagir.
— Non..., gémit Rindo en essayant de se libérer.
— C'est juste pour mieux t'échauffer, dit Haruchiyo en glissant sa main entre ses jambes.
Rindo ouvrit la bouche pour protester, mais deux doigts le pénétrèrent soudain et seul un gémissement aigu lui échappa. Haruchiyo sourit de satisfaction, il appuya sur ses doigts pour les enfoncer davantage, et se pencha sur sa poitrine pour s'en prendre à ses tétons.
— Ah ! Non ne fais pas cela, gémit Rindo en se tordant de plaisir. P-pas la poitrine !
Pour toute réponse, Haruchiyo ajouta un troisième doigt en lui et suça ses tétons avec plus de vigueur. Rindo gémit de plaisir et se cambra tellement que son bassin se décollait presque du lit. Ce n'était pas juste de faire cela, il n'avait aucune chance de résister. Haruchiyo avait très bien compris que sa poitrine était son point le plus sensible, et s'en servir pour le torturer de plaisir n'était pas du jeu. Rindo savait très bien qu'il n'allait pas tenir longtemps comme cela, son amant connaissait son corps par cœur, et au moindre signe de faiblesse, il saurait exactement quoi faire pour le rendre fou.
Rindo était à sa merci la plus totale, il ne pouvait pas s'échapper et reprendre le dessus, Haruchiyo allait faire ce qu'il voulait de lui...
— Haru..., soupira le jeune homme d'une voix tremblante. Cela ne se fait pas...
— Tu adores cela, dit Haruchiyo en léchant sa poitrine.
— Détache moi, gémit Rindo en rougissant de plaisir.
— Je n'en ai pas fini avec toi.
— Ooohhh... p-pas ma poitrine, pas ma poitrine, Haruchiyo a-arrête, s'exclama Rindo en sentant son orgasme arriver. Je ne tiens plus !
Haruchiyo ne l'écouta et continua de sucer ses tétons, lui donnant de petit coups de langue, et appuya sur sa prostate avec plus d'intensité. Rindo se paralysa de plaisir et haleta, ses yeux se fermèrent d'eux-mêmes alors qu'une brusque vague de chaleur le submergeait, et son souffle se coupa. Haruchiyo accéléra ses mouvements de doigts pour continuer de toucher sa prostate sans répit, il couvrit de baiser sa poitrine rougie et brillante de salive, tout en laissant son regard parcourir le corps tremblant de Rindo.
— Oh oui, gémit le jeune homme en sentant sa délivrance arriver. Continue !
Son corps brûlant fut parcourut d'un délicieux spasme et se figea, Rindo ouvrit la bouche en fronçant les sourcils, la tête rejetée en arrière, et il sentit quelque chose couler sur son ventre.
— C'est cela que j'aime le plus chez toi Rindo, dit Haruchiyo en détachant ses poignets. C'est t'envoyer tout droit au paradis.
Rindo ne réussit qu'à soupirer de soulagement, et jeta un regard vitreux à son amant, qui grimpa sur lui pour sentir son corps contre le sien.
— Ne me dis pas que tu es déjà fatigué, susurra Haruchiyo en écartant ses jambes.
— Je reprends juste mes esprits, soupira Rindo avec un sourire.
— Inutile de les reprendre, je vais rapidement te renvoyer au septième ciel.
— Fais ce que tu veux de moi, déclara Rindo.
— Je ne te ferais que du bien, mon amour.
Rindo sourit et Haruchiyo vint s'asseoir entre ses jambes. Il souleva son bassin pour le mettre sur ses cuisses, leva l'une de ses jambes et la mis sur son épaule, avant de lentement entrer en lui. Rindo soupira de bien être, il se cambra un peu plus, enfonçant sa tête dans son oreiller, et ferma de nouveau les yeux. Tout son corps s'était détendu tant la sensation de pénétration lui était agréable, et il sentait qu'il en était de même pour Haruchiyo.
— Ne bouge pas, murmura Haruchiyo en caressant son torse d'une main. Je veux voir ton corps s'agiter de plaisir.
— Veux-tu que je me caresse, murmura Rindo en serrant ses poings sur les draps de son lit.
— Cela... ne me déplairait pas...
Rindo entrouvrit ses yeux et lança un regard brumeux à Haruchiyo, qui avait commencé à lui donner de légers coups de reins. Il ne semblait attendre que cela, que Rindo caresse lui-même son corps et se fasse perdre la raison, qu'il se donne du plaisir sous son regard brûlant. Rindo savait qu'il adorait cela. Lorsque Haruchiyo était particulièrement excité et qu'il voulait perdre le contrôle, il faisait Rindo sien en le prenant dans une position où il pouvait admirer son corps, et il lui demandait de se caresser.
   Rindo aimait bien cela, savoir que son amant avait un véritable fantasme sur son corps lui plaisait beaucoup, et il adorait voir le regard de Haruchiyo devenir fou lorsqu'il se touchait.
   — Caresse-toi, supplia Haruchiyo en lui donnant des coups de reins plus intenses.
   Rindo gémit de plaisir. Il leva fébrilement sa main gauche et commença à caresser son entrejambe brûlant, et serra son oreiller dans sa main de libre. Haruchiyo le regarda faire avec fascination, cela dû lui plaire car ses coups de hanches devinrent plus forts, plus profonds, et aussi plus rapides. Ils soulevaient complètement le torse de Rindo et l'agitaient de bas en haut, leur corps dansaient ensemble sur une mélodie de gémissements.
   Rindo était brûlant, fiévreux, ses joues toutes rouges. Il parvenait à peine à respirer, il avait l'impression que sa peau était sur le point de s'évaporer tant il avait chaud, comme si des braises ardentes étaient parsemées sur lui et faisaient fondre sa peau. Des perles de sueurs coulaient le long de ses cuisses et aux creux de ses reins, ses mains moites trempaient le drap de l'oreiller, sa peau glissait contre celle de son amant, et de la buée couvrait les vitres de la chambre.
   Le regard de Rindo était plongé dans celui de Haruchiyo. Il ne voyait presque rien, tout était imprécis et flou, et son esprit basculait entre le conscient et l'inconscient tellement son plaisir était fort, mais il continuait de s'accrocher au regard de son amant. L'azur de ses yeux ressortait dans l'obscurité, il brillait et effaçait tout ce qu'il y avait autour. Rindo ne voyait plus que ses yeux, ses magnifiques yeux plein de désir, brumés de luxure, assombris par sa sauvage envie de lui. Et Haruchiyo ne détournait pas les yeux, il semblait complètement hypnotisé par lui. Leur échange de regards devenait presque un jeu, cela serait à qui perdrait le premier.
   Haruchiyo finit par se pencher au-dessus du jeune homme. D'une main il continua de tenir son bassin surélevé, et de l'autre, il s'appuya sur le lit pour s'approcher du visage du jeune homme. Rindo passa une main derrière sa nuque, haletant, et lui jeta un regard plein d'envie. Cette façon qu'ils avaient de se regarder les excitait de plus en plus, ils ne se lâchaient pas du regard, comme s'ils y étaient devenu addict, et cela ne faisait que monter la tension entre eux. Haruchiyo était de plus en plus brusque avec Rindo, il martelait sa prostate avec tant de force que sa tête se mettait à taper contre le sommier du lit, si bien qu'il finit par glisser sa main au sommet de son crâne pour le protéger.
   — Je n-ne... tiens plus, murmura Rindo en hoquetant.
   — Je v-vais jouir en toi, répondit Haruchiyo en posant son front sur le sien.
   — Embrasse-moi !
   Haruchiyo mît fin à leur échange de regard et plaqua ses lèvres sur les siennes pour lui offrir un baiser langoureux. Rindo prit son visage entre ses mains et approfondit aussitôt leur baiser en donnant de grands coups de reins à son amant. Leur langue se rejoignirent pour danser ensemble, et bientôt, Rindo sentit quelque chose couler en lui, alors même qu'il se vidait contre Haruchiyo.
   Haruchiyo se retira de Rindo et s'allongea sur lui, essoufflé.
   — Je t'aime..., murmura Rindo en retrouvant lentement ses esprits.
   — Je t'aime encore plus...
   Haruchiyo embrassa sa poitrine, au niveau de son cœur, et dit :
   — Je t'aime en secret.
   Il se redressa et déposa un baiser sur son front et dit :
   — Je t'aime avec danger.
   Il se baissa légèrement, embrassa son nez et dit :
   — Je t'aime avec passion.
   Puis il se baissa un peu plus, et embrassa doucement ses lèvres avant de murmurer en souriant.
   — Et je t'aimerai pour toujours Rindo.

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J'ai rajouté un bonus à cette fic, mais on est quand même à la fin et il ne reste plus que trois chapitre maintenant 😔
Ça va me manquer, cette histoire était trop cool 🤧

Zoubi zoubi :)

ÉpistolaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant