— Au fond j'ai toujours pensé que Ran serait roi de ce pays, même lorsqu'il s'est marié à Yuzuha, je pensais sincèrement qu'il reviendrait ici avec sa famille et qu'il prendrait la suite de notre père, dit Rindo d'un air pensif. Je me disais, après tout c'est lui le réel héritier, et c'est le fils préféré du peuple car c'est le plus chaleureux. Je dois bien reconnaître que je peux être parfois un peu froid. J'étais persuadé qu'il reviendrait et qu'il se ferait couronner ici-même, et qu'il prendrait la tête du royaume, comme il était prévu depuis longtemps. Mais non. Monsieur a décidé de devenir roi de Corée et de me laisser la charge du gouvernement du Japon. Non mais te rends-tu compte ?!
Le jeune homme baissa les yeux sur le petit enfant qu'il tenait dans ses bras et le regarda d'un air scandalisé. Le bébé, qui était une petite fille, le regardait avec de grands yeux. Elle était enroulée dans de petits langes colorés et un bonnet fait au crochet abritait sa minuscule tête. Ses yeux améthystes paraissaient géants sur son petit visage, ses joues étaient rondes et gonflées, ses lèvres formaient un petit « o », et l'un de ses mains se tenait fermement au kimono de Rindo. Elle ne devait pas comprendre un mot de ce qu'il disait, mais le jeune homme poursuivit.
— À cause de lui je vais devenir roi, alors que je n'ai aucune envie de devenir roi ! Demain je me ferai couronner - autant te dire que je ne suis psychologiquement pas du tout prêt - et père me cédera la place pour le trône. Tu n'as pas idée d'à quel point tout cela est stressant. Je me ferai couronner devant tout mon peuple, tous mes amis ! Et si jamais cela se passe mal, tout le monde sera au courant... Demain je deviendrais roi, j'épouserais ensuite Senju et j'aurais une famille... Tant d'obligations... Nous sommes d'accord pour dire que tout ce qui m'arrive est de la faute de ton papa n'est-ce pas ?
La petite fille le regarda d'un air perdue, avant de lui faire un magnifique sourire et d'essayer d'attraper ses cheveux pour jouer avec.
— Je suis content que nous soyons sur la même longueur d'onde Akemi, dit alors Rindo en voyant que le bébé approuvait ce qu'il racontait. Penses-tu aussi que ton papa n'est qu'un lâche ?
— Apa, répéta la petite Akemi.
— Ah ! Voilà nous sommes d'accord ! Je te souhaite bien du courage ma belle, car vivre avec Ran n'est pas évident du tout. Et puis connaissant ta maman, elle voudra certainement te faire devenir reine. Ne t'inquiète pas, je te soutiendrais dans cette dure épreuve.
— Ama !
— Tu serais une très jolie petite reine, dit Rindo en embrassant de l'enfant.
— Rindo, mais que faites-vous, demanda soudain une voix.
Le jeune homme tourna la tête et vit que Haruchiyo était sorti du palais et se dirigeait à présent vers lui. Rindo s'était installé à la lisière des jardins de son palais, dans un siège suspendu par une chaîne à un arbre, qui lui permettait de se balancer et de se bercer. Il était ici depuis peut-être une heure, à converser tranquillement de ses problèmes existentiels avec sa nièce, qui l'écoutait attentivement sans se plaindre. Au contraire, elle semblait ravie d'être avec lui, elle le regardait avec émerveillement et lui faisait plein de baisers lorsqu'elle le pouvait. Haruchiyo avait de quoi s'inquiéter !
— Je discute d'affaires avec Akemi, dit Rindo en continuant de se balancer.
— Et que vous répond-elle, demanda son amant avec amusement.
— Elle est d'accord avec tout ce que je dis.
— Ran est au courant que vous lui avez dérobé son enfant ?
— Je ne l'ai pas dérobé ! Ran se repose avec Yuzuha et a confié Akemi à Izana, mais Izana est un incapable et il l'a faite pleurer, alors j'ai pris Akemi. Elle ne pleure jamais avec moi, je crois que je suis son préféré.
— Comment ne pas vous avoir pour préféré en même temps, dit alors Haruchiyo en venant s'asseoir près de lui.
Rindo le laissa faire et continua de bercer avec douceur le bébé qu'il tenait dans ses bras. Ce n'était pas la première fois qu'il « enlevait » se nièce, mais pour sa défense, Ran ne lui en voulait jamais et puis cela lui permettait de se reposer un peu. Le pauvre ne devait plus fermer l'œil de la nuit depuis qu'il était devenu père. Et puis Rindo était une personne très responsable, il prenait soin de Akemi, ce n'était pas comme s'il s'en occupait mal (pas comme Taiju, le frère de Yuzuha, qui avait failli faire tomber sa nièce en la prenant dans ses bras, ni Hakkai, qui tenait toujours n'importe comment la petite fille). Rindo était clairement le meilleur de ses oncles, cela ne faisait aucun doute.
Cela faisait environ neuf mois que Ran était devenu père. Yuzuha avait donné la vie à sa première fille le jour où était tombé le printemps, un bel après-midi où le soleil pointait après d'inlassables jours de pluie. C'était juste après l'heure du thé, et l'accouchement avait duré si longtemps que tout le monde était entré dans un état de stress si intense que le roi s'en était évanoui. Rindo lui-même avait eu l'impression de partir vers l'inconscient, mais broyer la main de son amant et de sa meilleure amie dans les siennes lui avait permis de tenir debout. Il se souvenait encore très bien de Yuzuha qui hurlait de douleur depuis sa chambre, cela l'avait un peu traumatisé. Il ne savait même pas comment Ran et Taiju, qui étaient avec elle pour l'encourager, avaient fait pour ne pas s'évanouir. C'était un moment vraiment dur à passer. Mais la suite était peut-être pire en fin de compte.
Senju avait eu la merveilleuse idée de demander à Yuzuha ce qu'elle avait ressentie, et Yuzuha leur avait alors tout décrit dans les moindre détails. Elle leur avait même raconté comment une femme de chambre avait entré une main et un bras en elle pour décoller le placenta, qui n'avait pas été expulsé. Rindo avait failli vomir à ce moment-là, et Senju avait été si dégouté et horrifié qu'elle ne devait plus vouloir d'enfant la pauvre. Mais peu importait. L'accouchement était passé et l'enfant, comme la mère, allaient très bien. C'était une petite fille du nom de Akemi, elle était encore minuscule et ne pesait que huit kilos et demi pour l'instant, mais elle était magnifique. Elle avait les yeux de Ran, les lèvres de Yuzuha, et par chance, la couleur royale du Japon pour sa chevelure, l'améthyste. Tout le monde disait qu'elle était adorable, elle était très joueuse et gaie, un rien la faisait rire, comme par exemple tourner les pages d'un livre ou remuer une cuillère dans son thé. Lorsqu'elle était née, Ran avait fondu en larme, et presque tout le monde l'avait suivi, Izana avait même failli tourner de l'œil lui aussi.
Après sa naissance, Yuzuha avait été très fatigué et Ran avait pris soin d'elle lui-même. Ils avaient demandé à leur famille de s'occuper de leur enfant lorsqu'ils ne le pouvaient pas, préférant que ce soit eux plutôt que des femmes de chambre, et Rindo en avait été ravi. Il avait pratiquement abandonné toutes ses occupations pour prendre soin de sa nièce, il devait même avouer qu'il délaissait même son propre amant. Mais il n'y pouvait rien, Akemi était un petit ange, c'était impossible d'y résister.
Rindo avait donc pris l'habitude de s'occuper de sa nièce. La bercer, dormir avec elle lorsque ses parents voulaient de l'intimité, lui lire des histoires ou même converser avec elle (oui, il aimait bien lui raconter les détails de sa vie comme si elle le comprenait), il adorait faire tout cela. Il était d'ailleurs entré en guerre avec Izana et Hakkai, puisqu'il ne voulait pas partager Akemi avec eux. De toute façon ils n'avaient pas le droit de se plaindre, Rindo était le parrain et c'était lui le futur roi, il faisait ce qu'il voulait. Et puis, Akemi le préférait, c'était évident.
— Je ne sais pas si je dois être jaloux d'elle, dit Haruchiyo d'une voix pensive. Je n'ai jamais eu une vie sexuelle aussi plate que depuis que cette enfant est née.
— Vous exagérez, nous ne faisons par rien non plus, dit Rindo en caressant la joue de sa nièce.
— Vous offrez toute votre attention à Akemi et vous la regardez plus que moi, dit Haruchiyo en feignant la tristesse. Je me sens terriblement seul, j'ai besoin d'amour et de tendresse, je suis un homme triste.
— Oh mon pauvre amour, dit Rindo en relevant la tête pour embrasser avec douceur son amant. Je vous promets que je vous donnerais toute la tendresse dont vous avez besoin.
— Merci, dit Haruchiyo en passant son bras autour de ses épaules.
— Voulez-vous la prendre ?
— Non, j'aime bien vous voir comme cela.
— Comment ?
— Prendre soin d'un enfant, un peu comme un père ou un frère. Vous êtes adorable.
Rindo sourit mais ne répondit rien. Il se blottit contre son amant, qui déposa un baiser au sommet de son crâne en resserrant son bras autour de ses épaules, et continua de caresser sa nièce, qui gazouillait joyeusement contre lui.
— Cela vous donne-t-il envie d'être père, demanda Haruchiyo.
— Un peu, avoua Rindo. Il n'y a pas que des mauvais côtés à avoir un enfant, mais je ne sais pas si je m'en sortirais bien.
— Pourquoi donc ?
— Parce qu'être père ne s'apprend pas, et que je suis le genre de personne qui fait tous les mauvais choix humains. J'ai du mal à m'y prendre avec les autres et quand je vois comment mon père était avec moi... Je n'ai pas vraiment envie d'être comme lui. Il n'a jamais été présent pour moi et j'ai du mal à vraiment le voir comme une figure paternelle. Si j'ai un enfant, je ne veux pas être seulement son géniteur. Je veux être son père.
— Ran non plus n'a appris cela nul part, et pourtant il se débrouille très bien, fit remarquer son amant.
— Oui, mais Ran est mon grand frère. Il a toujours été comme un père pour moi car il s'est toujours occupé de moi, c'est un peu comme un premier entraînement. Moi je ne me suis jamais occupé de personne, je ne sais pas du tout faire cela.
— Alors vous apprendrez, et je suis certain que vous serez un merveilleux père. Et puis vous ne serez pas seul, nous serons là pour vous aider. Vos parents seront toujours là et vous pourrez écrire à votre frère, Seishu vous aidera, il y aura des servantes aussi. Et puis Senju aussi, et moi bien-sûr. Si cela peut vous rassurer, je ne vous laisserais pas être un ignoble père.
Rindo sourit et posa sa tête au creux du cou de Haruchiyo.
— Je voudrais avoir des enfants avec vous, murmura-t-il tristement.
— Oh Rindo..., fit son amant en caressant ses cheveux. Moi aussi j'aimerais, je mourrais pour cela.
— Mais c'est impossible, et vous ne serez jamais père... Cela ne vous dérange pas de savoir que je vais avoir un enfant avec quelqu'un d'autre que vous ?
— Peut-être que cela me rendra un peu triste, je ne sais pas. Mais je me suis fait à cette idée, et je sais qu'il en va de votre devoir. Et puis, je pense que je survivrais à cela, si vous continuez à me donner autant d'amour et que vous ne m'oubliez pas.
— Je vous donnerai toujours tout mon amour enfin. Et si j'ai un enfant, je veux qu'il sache qui vous êtes pour moi, alors ce sera un peu comme s'il avait trois parents.
— Cela me ferait plaisir, dit son amant en posant sa tête sur la sienne. Mais quoiqu'il arrive, que je sois père ou non, et que vous ayez un enfant ou non, je vous aimerai toujours autant.
— Moi je vous aimerai encore plus au fil des années qui passeront, répondit alors Rindo en levant de nouveau son visage pour voler un baiser à Haruchiyo, ce qui eut pour effet de faire gémir Akemi. Oui toi aussi je t'aime.
Rindo sourit à sa nièce et se pencha vers elle pour embrasser le bout de son nez, ce qui rendit immédiatement le sourire à la petite fille.
— Mais c'est mon amoureux, rappela Haruchiyo en lui lançant un regard entendu.
Akemi battit ses paupières un instant, avant de secouer la tête et de s'accrocher plus fermement au kimono de Rindo.
— Comment cela non, s'exclama Haruchiyo d'un air indigné. Si c'est mon amoureux, je l'ai connu avant, et puis vous êtes trop petite, minuscule princesse !
— Elle est surtout de ma famille.
— Oui en plus ! C'est mon homme, pas le vôtre, dit son amant d'un air offensé.
Akemi tendit les bras vers Rindo en gémissant, presque au bord des larmes, et Rindo la fit changer de position pour la relever et la mettre à la verticale.
— Vous la faites pleurer, arrêtez de l'embêter, dit-il en passant sa main sous les fesses du bébé.
— Mais c'est elle qui va me faire pleurer ! Elle nuit à notre amour ! Elle empêche déjà Yuzuha d'embrasser Ran, elle ne va pas aussi nous séparer !
— Haru, elle n'a que neuf mois, évidemment qu'elle ne va pas nous séparer ! C'est ma nièce !
— ... Alors pourquoi passez-vous plus de temps avec elle dans votre lit plutôt que moi ? Vous êtes mon amoureux, pas le sien, dit Haruchiyo en faisant mine d'être au bord des larmes.
Akemi gémit de nouveau et posa sa main sur le visage de Haruchiyo pour le repousser.
— Mais oui ma belle, il dit n'importe quoi, dit Rindo en riant. Haru, les enfants sont nos plus grands rivaux, cela ne sert à rien d'essayer de lutter. Si elle a choisi que Ran et moi devons être ses amoureux, alors nous le serons et ni toi ni Yuzuha ne pourrez rien faire.
— Il y a deux secondes vous disiez que vous m'aimiez...
— L'amour va et vient...
— Vous n'êtes qu'un sans cœur...
— Moi aussi je vous aime mon amour, ria Rindo en embrassant son amant, faisant pleurer Akemi. Ah ! Vous voyez, notre amour lui brise le cœur !
— Cette enfant est un diablotin !
— Oh toi aussi tu désires des petits baisers, dit Rindo en frottant son nez contre celui de sa nièce. Ne t'inquiète pas, c'est toi ma princesse, lui ce n'est qu'un paysan, ne pleure pas pour lui. Viens là ma belle, je vais te ramener dans un endroit calme où il ne pourra venir t'importuner.
— Je vous demande pardon, s'écria Haruchiyo. Vous osez l'embrasser devant moi en plus ?!
— Haru ne criez pas, dit Rindo en se retenant d'exploser de rire. Comment pouvez-vous être jaloux d'un nourrisson ?!
— Je. Ne. Partage. Pas. Mon. Homme.
— Vous êtes désespérant, murmura Rindo en déposant les pieds au sol pour descendre du siège et se relever.
— Elle pleure dès que vous m'embrassez, c'est le début de la fin de notre couple, dit Haruchiyo en l'imitant.
— Elle a neuf mois, rappela le jeune homme en se dirigeant vers son palais, tout en berçant sa nièce.
— Et elle est déjà redoutable. Cela ne fait que neuf mois qu'elle existe et vous la préférez déjà, alors que moi je prends soin de vos hanches depuis bien plus longtemps...
— N'importe quoi, dit Rindo en riant. Ne l'écoute pas Akemi, il ne dit que des sottises.
— Si écoutez-moi Akemi. C'est peut-être vous qui êtes dans ses bras et à qui il donne des baisers pour l'instant, mais c'est avec moi qu'il gémit et qu'il écarte les jambes.
— Haru !
— On fait moins la maligne n'est-ce pas, s'exclama Haruchiyo, qui marchait derrière le jeune homme pour voir le visage de sa rivale et lui parler directement. Vous êtes peut-être princesse mais ne croyez pas que je vais me laisser faire.
— Quel âge avez-vous ?!
— Mon amour, laissez-nous discuter s'il vous plaît. Donc, Akemi, peut-être qu'en journée il s'occupe de vous et il vous offre plein d'étreinte, mais je reste son préféré.
— Je ne sais plus quoi dire...
— Avec vous il dort nu ? Je ne crois pas non, et vous savez pourquoi ? Car ce privilège m'est entièrement réservé. Il m'a dit que son corps lui appartenait, vous l'a-t-il dit aussi ? Je ne pense pas.
— Haru vous pervertissez ses pauvres petites oreilles.
— Mon homme, mon amour, mon territoire, mon futur mari non officiel, mon tout, et pour vous c'est juste votre oncle, continua Haruchiyo alors qu'ils arrivaient devant la chambre de Ran et Yuzuha. Attention, je vous ai à l'œil.
Rindo soupira de désespoir et ne prit pas la peine de répondre, tout comme Akemi, qui se contenta de mâchouiller une mèche de ses cheveux. Le jeune homme colla son oreille à la porte et tenta d'entendre quelque chose, mais aucun bruit ne se faisait entendre. Son frère devait dormir. Il entra alors prudemment dans la chambre, et constata qu'effectivement, les rideaux étaient tirés et son frère dormait paisiblement dans son lit, enlaçant sa femme contre lui.
Il s'approcha à pas de loup du berceau près du lit, mais lorsqu'il essaya de déposer sa nièce dedans, celle-ci gémit et lui donna de petits coups de pied.
— Tu veux être avec ton père et ta mère, murmura Rindo.
Akemi tourna la tête vers le lit de ses parents et gesticula dans leur direction. Rindo souleva donc prudemment la couette du lit et installa sa nièce dessous, en la plaçant du mieux qu'il put dans les bras de sa mère.
— Bonne sieste petite princesse, dit-il en embrassant son front.
Akemi lui fit un petit baiser à son tour, puis le jeune homme se releva et rejoignit son amant, qui l'avait sagement attendu à l'entrée de la chambre. Il sortit silencieusement de la chambre, après avoir fait un dernier petit signe de la main à Akemi qui le regardait avec de grands yeux, et sortit.
— Haru vous êtes consternant, dit-il en fermant la porte de la chambre.
— Mais vous m'aimez ?
— Oui je vous aime, sourit Rindo en prenant le visage de son amant entre ses mains pour l'embrasser.
— ... Plus que Akemi ?
— Ce n'est pas le même amour enfin !
— Donc vous me préférez ?
— Je ne sais pas, qu'avez-vous à m'offrir de plus qu'Akemi, demande le jeune homme en prenant la main de son amant pour le conduire à leurs appartements.
— Et bien, déjà moi je sais parler et penser.
— C'est un point très important effectivement.
— Ensuite je sais marcher, courir, danser.
— Vous ne m'avez jamais fait danser d'ailleurs.
— Je vous ferais danser au clair de lune si vous le souhaitez, dit alors Haruchiyo.
— Cela me plairait beaucoup.
— Alors je le ferai. Je sais vous masser le dos et les épaules, ce qui peut vous apporter un peu de repos après une journée épuisante de travail.
— C'est vrai, dit Rindo en souriant, alors qu'il entrait dans sa chambre.
— Et bien-sûr, je peux vous apporter une dose considérable d'amour... et de plaisir. Je pense avoir déjà fait mes preuves sur ce point là.
— Hmm je ne sais pas, je ne suis pas convaincu.
— Pardon ?! Êtes-vous en train de dire que je suis insatisfaisant ?!
— Je ne sais pas, vous n'avez qu'à me montrer de quoi vous êtes capable, dit Rindo en souriant.
— Je dois donc vous faire mes preuves, comprit Haruchiyo en commençant à le faire reculer avec lui.
— Il semblerait, dit le jeune homme en ouvrant son kimono pour se déshabiller, sans cesser de reculer.
Haruchiyo sourit en voyant qu'il ne portait rien sous son kimono et posa ses mains sur sa taille, en s'approchant de lui avec envie. Rindo passait peut-être beaucoup de temps avec sa nièce, mais il n'avait pas oublié pour autant qu'il avait un homme à séduire et un plaisir à entretenir. Il aimait beaucoup Akemi et adorait s'occuper d'elle, mais cela n'allait certainement pas remplacer ses moments de luxure avec son homme, il avait toujours autant envie de lui.
Haruchiyo fit tomber le jeune homme sur le lit et vint s'allonger sur lui et plaquant ses lèvres sur les siennes, ses mains glissèrent sur ses fesses et les serrèrent pour le remonter contre lui, et Rindo passa ses bras contre ses lèvres. Rester loin de Haruchiyo pendant un certain temps était assez désagréable et frustrant, cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas pu partager de moments intimes. Mais le bon côté de cela était qu'à force de retenir leur plaisir, celui-ci avait grandi et à présent ils ne voulaient plus qu'une chose, se faire l'amour pendant des heures. C'était comme s'ils redécouvraient leur corps, et Rindo prit plaisir à se trémousser avec sensualité contre son amant, en faisant parfaitement ressortir ses formes mises à nues.
— Comment ai-je fait pour résister à ce corps de dieu, murmura Haruchiyo en embrassant son cou.
— J'ai fait de mon mieux pour te le cacher, dit le jeune homme en déshabillant avec empressement son amant.
— Combien de temps puis-je profiter de ton attention, demanda Haruchiyo en suçant sa poitrine.
— Tu as toute la fin de la journée, je suis tout à toi.
— Oh j'aime quand tu dis cela...
— Je sais, par contre n'oublie pas que demain je deviens roi, il faut que je puisse marcher et danser alors ne réduit pas mes hanches en miette.
— Oh tu serais tellement séduisant en roi, gémit Haruchiyo d'une voix suave.
— Cela t'excite de m'imaginer roi, demanda Rindo en se cambrant contre lui.
— Tu n'imagines pas à quel point, et j'adore savoir que je fais l'amour au plus incroyable et magnifique roi. Et que je suis le seul à pouvoir profiter de ce corps de rêve... Enfin, presque le seul.
— Oh non Haru, ne me rappelle pas que je devrais le faire avec Senju, gémit Rindo. Et tu en parles comme si cela ne te dérangeais pas, tu devrais être jaloux !
— Je serais avec toi alors cela ne me pose pas de problème. Étrangement j'ai hâte, je déteste l'idée de te partager en général, mais je dois avouer que l'idée que l'on soit deux à te donner du plaisir... ne me déplaît pas tant. Et peut-être que Senju voudra amener aussi quelqu'un, cela serait amusant.
— Cela serait une orgie, dit Rindo en riant. Et je ne vois pas qui elle voudrait faire venir.
— Vous savez quoi, demanda Haruchiyo en se redressant soudain. Hajime et moi avons envoyé une lettre à Kazutora en faisant croire qu'elle était de la main de Senju, dans laquelle nous lui demandions s'il serait d'accord pour aider Senju avec vous.
— Vous avez fait cela, s'exclama Rindo avec incrédulité. Et qu'a-t-il répondu ?!
— Lui rien, mais Keisuke l'a fait. Il nous a simplement répondu par une phrase, « n'oubliez pas que je possède toujours les poignards de Kazutora et que je sais m'en servir ». Je pense qu'il n'a pas trop apprécié la plaisanterie.
— Vous êtes idiots, dit Rindo en souriant, avant d'attirer de nouveau son amant dans ses bras. Bien, arrêtez de me parler d'autres personnes et occupez vous de moi, je ne veux plus penser qu'à vous et rien qu'à vous.
— Vos désirs sont des ordres mon roi, murmura Haruchiyo avec un regard emprunt de luxure.
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Épistolaire
FanfictionRindo et Haruchiyo ne se sont jamais vus, et à vrai dire, Rindo n'a pas la moindre idée de ce à quoi Haruchiyo ressemble, tandis que Haruchiyo n'a qu'une vague idée de l'apparence de son futur roi. Pourtant, ils se connaissent par cœur. C'est au fil...