De tendres caresses

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— Haruchiyo...
— Attendez j'ai presque fini.
— ... Vous êtes vraiment sûr de ce que vous faites ?
— Je suis expert en la matière.
— Vous me faites plus mal qu'autre chose.
— Ça va al-
— Aïe ! Haruchiyo vous avez failli me perforer le crâne, s'écria Rindo en écartant vivement la main de son ami de ses cheveux, qui tenait une longue aiguille entre ses doigts.
— Rindo, c'est impossible.
— Vu la force avec laquelle vous avez tenté de m'enfoncer cette aiguille dans les cheveux, je vous assure que c'est possible.
— Vous préférez que j'enfonce autre chose ailleurs ?
— Comme- Haruchiyo, s'exclama Rindo en rougissant.
— Oh ne faites pas comme si vous étiez choqué, dit son ami en éclatant de rire. Vous étiez bien heureux d'avoir la bouche remplie toute à l'heure.
Rindo ne répondit rien. Il se tourna vers le miroir en face de lui, les jours rouges, et croisa ses bras sur son torse. Haruchiyo sourit avec amusement, il caressa ses cheveux, qu'il essayait tant bien que mal de coiffer depuis quelques minutes, et regarda tendrement le jeune homme.
— Vous êtes adorable lorsque vous rougissez, dit-il en caressant sa joie du dos de son index.
— C'est bien la première fois que l'on me dit ça, en général on ne fait que me dire que je suis trop froid.
— J'aime bien votre froideur, elle vous va à merveille, dit Haruchiyo en souriant.
— C'est un compliment ?
— Je ne vous ferais que des compliments.
Rindo leva les yeux et croisa le regard de son ami dans le miroir. Son cœur s'arrêta dans sa poitrine un instant, comme s'il avait oublié comment battre, et que cela ne lui était plus naturel. Mais lorsqu'il réapprit à fonctionner, il se mit à battre si fort dans sa poitrine que s'en était presque douloureux.
Rindo baissa les yeux. Il se sentait à la fois complètement troublé, et étrangement très heureux. Pourtant Haruchiyo n'avait rien dit de particulier, seulement qu'il ne lui ferait que des compliments. Et c'était normal, Rindo était tout de même son futur roi, il n'allait pas oser se permettre de lui faire des remarques blessantes. Alors ce n'était rien, c'était juste de la politesse, de la gentillesse tout au plus. Et pourtant, cette simple phrase donnait envie au jeune homme de sourire.
Ou bien était-ce le fait qu'il soit en train de le toucher ? Mais Haruchiyo n'était que derrière lui, il touchait seulement ses cheveux avec délicatesse pour tenter de lui faire une coiffure acceptable, rien de plus. Il ne faisait que le coiffer. Ses doigts cheminaient entre ses mèches soyeuses, il ne tirait pas dessus, il les tressaient avec douceur. Et lorsque ses doigts se baissait le long de sa nuque, ils se déposaient imperceptiblement sur sa peau et lui volaient quelques caresses. Il lui jetait de petits coups d'œil à travers le reflet du miroir, accompagner de légers sourires, puis il baissait de nouveau ses yeux sur sa chevelure et garder cette douceur dans le regard.
Rindo n'avait jamais senti autant de tendresse de la part de quelqu'un pour lui, jamais personne ne l'avait regardé ainsi, jamais on avait posé ses yeux sur son visage dans le simple but de le regarder, le contempler. Cela était troublant, mais aussi tellement agréable... C'était peut-être pour cela que Rindo avait envie de sourire. Ou bien parce qu'Haruchiyo était là, enfin là, et qu'il avait rêvé de sa présence tant de fois qu'il arrivait à peine à y croire.
— Rindo, vous détestez vraiment que l'on vous touche, demanda Haruchiyo au bout d'un moment.
— Cela m'irrite facilement, répondit le jeune homme avec surprise. Pourquoi donc ?
— Je meurs d'envie de vous embrasser et de vous caresser. Mais je ne voudrais pas vous agacer, ou bien vous gêner. Peut-être que cela va trop vite pour vous ?
— Pas du tout, assura Rindo en se levant pour se tourner vers son ami. Vous pouvez me toucher autant que vous le voulez.
— Vraiment, sourit Haruchiyo en se penchant vers lui, s'appuyant sur le dossier de la chaise entre eux.
— Tant que vous ne le faites pas devant tout le monde, cela ne pose aucun soucis.
— Et je peux vous toucher où je le désire ?
Rindo contourna la chaise pour se rapprocher de son ami.
— Et où voudriez-vous me toucher ?
— Hmm... sur votre poitrine, dit Haruchiyo en se rapprochant de lui jusqu'à ce que leur torse se frôle. Vos lèvres... votre ventre... vos fesses... et...
Il se rapprocha davantage de lui et posa une main sur sa taille, avant de se pencher vers son visage, un sourire aux lèvres.
— Entre vos jambes..., dit-il dans un murmure près de son oreille.
— Haruchiyo..., murmura Rindo d'une voix troublée par le plaisir qu'il commençait à ressentir.
— Je voudrais... revoir cette extase sur votre visage, vous donner tout le plaisir que vous puissiez ressentir...
   — Mais et la cérémonie...
   — Vous n'aurez qu'à dire que vous étiez malade...
   Rindo échangea regard brillant avec Haruchiyo. Son visage était bien trop proche, et le cœur du prince battait bien trop vite pour qu'il n'espère partir et faire comme si de rien était. Le plaisir renaissait en lui, il avait de nouveau terriblement envie que Haruchiyo l'étreigne et l'embrasse avec passion. Certes il devait absolument retourner à la cérémonie, voir sa famille et sa fiancée mais... En cet instant précis, la seule chose que désirait Rindo était Haruchiyo.
   Le jeune homme se rapprocha un peu plus de son ami et approcha son visage du sien avec espoir, alors que Haruchiyo posait son autre main sur sa taille et caressait ses hanches. Rindo le dévisagea un instant, le regard plein d'envie, puis il défit son propre kimono. Il le fit glisser le long de son corps, et enleva ses bas, se retrouvant entièrement nu devant son ami. Haruchiyo le dévisagea de haut en bas, le regard émerveillé, comme s'il venait de voir la plus belle chose du monde.
   Son regard se posa sur chaque partie de son corps. Son cou à la peau laiteuse, ses épaules bien droites, sa poitrine dont la pointe ressortait par l'excitation, son ventre plat suffisamment dessiné, sa taille fine qui laissait ses hanches ressortir, et son entrejambe, sur lequel ses yeux semblaient rester bloquer un instant.
   Haruchiyo releva lentement les yeux pour les plonger dans ceux de Rindo, et le jeune homme sentit qu'il ne tarderait pas à se faire sauter dessus. Il ne résista pas longtemps à cette vue. Il fondit sur ses lèvres avec passion, l'étreignant de ses bras, et finit par le soulever contre lui. Rindo se laissa faire en souriant contre ses lèvres, il l'enlaça de ses bras et entoura sa taille de ses jambes.
   Le contact de ses lèvres lui avait terriblement manqué, même si ça ne faisait que quelques minutes, rester proche de Haruchiyo sans le toucher, l'embrasser, le regarder avec désir, avait été au bord du supplice. La tentation était trop grande et Rindo n'avait aucune envie d'y résister. C'était comme s'il était fait pour être près de Haruchiyo tant son attirance envers lui était forte, comme s'il était le seul à pouvoir le faire se sentir aussi bien.
   Rindo embrassa langoureusement son partenaire, en reproduisant les mouvements de langue qu'il avait senti lorsque son ami l'avait embrassé tout à l'heure, et approfondit leur baiser en serrant son visage entre ses mains.
   Haruchiyo posa ses mains sur ses fesses en le haussant contre lui, faisant vivement rougir le jeune homme, et les fit soudain reculer dans la pièce. Les deux jeunes hommes tombèrent ensemble sur le lit, Haruchiyo grimpa au-dessus du jeune prince et le fit glisser au fond du lit, au niveau du lit, et défit rapidement son kimono.
   Rindo se releva avec empressement. Il changea de position et monta sur le bassin de Haruchiyo pour l'embrasser furieusement, en bougeant avec sensualité son torse sur le sien, alors que son partenaire tentait tant bien que mal de se dévêtir.
   — Vous êtes bien pressé, dit Haruchiyo en serrant le jeune homme contre lui.
   — Mon désir pour vous est bien trop grand, je n'arrive pas à le contrôler, dit Rindo avec rapidité.
   — C'est terriblement excitant, déclara Haruchiyo avant de le plaquer contre ses oreillers.
   — La vue que vous m'offrez l'est encore plus, dit Rindo en respirant fortement.
   Le jeune homme dévisagea son partenaire de la tête au pied. Haruchiyo était nu à présent, et se tenait à quatre pattes au-dessus de lui. Il avait les jambes ouvertes, et Rindo avait une incroyable vue plongeante sur son torse musclé, ce qui l'excitait bien plus que tout. Le jeune homme leva sa main et caressa son torse, alors que Haruchiyo ouvrait ses jambes pour se placer entre.
   — Vous êtes magnifique, dit-il, le regard brillant.
   Rindo ne répondit pas, il prit le visage de son partenaire entre ses mains et l'embrassa fougueusement. Son corps était de nouveau brûlant, l'atmosphère torride écrasait le jeune homme qui commençait à sentir sa tête tourner, et il se sentait de nouveau partir dans un monde hors du temps, un monde de plaisir que seul le toucher de Haruchiyo pouvait créer.
   Les baisers de son amant lui faisaient déjà perdre la tête, il semblait le toucher à tous les endroits sensibles de son corps, ce qui lui donnait des décharges électriques dans tous les corps.
   — Oh Haruchiyo, gémit le jeune homme en rejetant sa tête en arrière pour que son partenaire vienne embrasser son cou. Continuez ce... oh...
   — Je croyais que je vous avais souillé, demanda Haruchiyo d'un air joueur.
   — Souillez-moi autant que vous le voulez, répliqua Rindo alors que Haruchiyo venait embrasser son torse enfiévré, en descendant dangereusement vers le bas de son ventre. Q-que faites-vous ?
   — Ce que vous avez fait tout-à-l'heure. Ne vous inquiétez pas, vous allez aimer.
   — Oh oui faites-le, gémit Rindo avec excitation.
   Le jeune homme plia ses jambes en les écartant un peu plus. Les mains de Haruchiyo vinrent effleurer avec douceur sa peau nue, il sera l'une de ses cuisses et commença à déposer des baisers dessus, tout en jetant un regard brûlant à Rindo. Ses lèvres parcoururent sa peau devenue sensible sous son toucher, il fit même passer sa langue dessus, et remonta lentement jusqu'à son entrejambe, et l'embrassa doucement. Le souffle de Rindo se coupa durant quelques secondes, un léger gémissement lui échappa et il se cambra de plaisir. La sensation des lèvres humides de Haruchiyo, de sa langue sur cette endroit de son corps, était tout simplement divine, elle était exquise, mais le plaisir qu'il ressentait augmenta d'un coup lorsque Haruchiyo commença à faire entrer son sexe dans sa bouche.
   — Oui..., gémit le jeune homme en s'accrochant aux draps. C-continuez... o-ooohh...
   Soudainement, il comprenait pourquoi Seishu gémissait tant tout à l'heure avec Hajime. Son plaisir était tel que même ses gémissements restaient bloqués dans sa gorge.
   — H-Haruchiyo..., s'écria Rindo en succombant aux vagues de plaisir qui le submergeaient.
   — C'est la première fois que je fais ça, dit Haruchiyo en léchant ses lèvres. Avez-vous aimé ?
   — Aimer est un bien faible mot, dit le prince d'une voix essoufflée.
   — Me voilà rassuré, j'avais peur de mal m'y prendre, dit Haruchiyo en revenant au-dessus de lui.
   Rindo se hissa sur ses coudes et l'embrassa avec envie, il réussit à pousser son partenaire sur le côté et à inverser leur position, il grimpa à califourchon sur son bassin et vint découvrir de ses lèvres son torse qui l'attirait tant.
   — J'ai terriblement envie de vous Rindo, gémit Haruchiyo alors que le prince mordillait sa poitrine.
   — Si vous saviez comme je vous désire aussi... Faites-moi votre Haruchiyo, je ne peux plus attendre...
Son ami ne se fit pas prier. Il le souleva par les cuisses, et entra de nouveau en lui, ce qui fit gémir Rindo de plaisir. C'était bien moins douloureux que tout à l'heure, peut-être car tout était déjà... étiré en lui. En tout cas, ça l'arrangeait, au moins il n'aurait pas à devoir attendre de s'habituer à cette nouvelle sensation.
   Rindo s'appuya sur la poitrine du jeune homme et fit onduler son bassin, ce qui eut pour effet de faire gémir Haruchiyo qui se cambra en dessous de lui, tout en levant ses hanches à toute vitesse contre lui, le martelant de petits coups qui ne cessaient de lui procurer un intense plaisir. Cette position avait l'air d'exciter au maximum son amant, et le voir autant excité alimentait le plaisir de Rindo. Il continua de faire onduler son corps nu sous les yeux de son partenaire, en caressant son corps pour lui donner plus de plaisir, et accéléra la cadence de plus en plus.
   — Rindo, s'exclama Haruchiyo d'une voix aiguë. Caressez-vous !
   Le jeune homme continua de faire onduler son corps sur le bassin de son partenaire et porta ses mains dans ses cheveux. Il défit sa coiffure en secouant la tête pour détacher ses cheveux, sans détacher son regard de Haruchiyo, puis il caressa son cou avec sensualité, en rejetant sa tête en arrière, et passa ensuite ses mains sur son torse en bougeant ses hanches. La cadence s'accéléra, signe que le voir faire cela excitait Haruchiyo, et leurs gémissement se multiplièrent.
   — J-je le f-fais bien ?
   — O-oui ! Oui continuez !
Ses cheveux ébouriffés tombaient en cascade sur sa poitrine bombée, son corps tendu se faisait régulièrement soulevé par de puissants coups de reins, il était cambré dans une position des plus provocantes. Les jambes ouvertes, dessinant une magnifique courbe sur ses hanches, son ventre creusé par l'excitation, la pointe sa poitrine qui brillait à la lueur des bougies, caressée par ses mèches violettes qui se balançaient dans le vide. Ses joues étaient rougie et ses yeux brumés, il peinait à voir quoique ce soit, et même à comprendre ce qu'il se passait, il était perdu entre la réalité brûlante dans laquelle il était plongé, et le septième ciel qu'il ne tarderait pas à rejoindre.
Ses mains passaient toutes seules sur sa peau. Elles dessinaient les contours de sa silhouette en l'étirant, caressaient sa poitrine et plongeaient dans ses cheveux, sous le regard enivré de son amant, qui le fixait avec émerveillement.
   — Ha-Haruchiyo, vous r-resterez avec moi... Hmm... toute la n-nuit, demanda Rindo alors que son plaisir était sur le point d'atteindre son point de paroxysme.
   — Je resterais jusqu'à ce que vous ne vouliez plus me voir !
   — V-vous me le promettez ?!
   — Je vous le promets Rindo !
   Le jeune homme sentit de nouveau quelque chose couler en lui, et s'arrêta de bouger, essoufflé. Il s'appuya sur le torse de son partenaire, paralysé par de puissantes sensations qui traversaient son corps et le brûlaient, et prit de grandes inspirations pour tenter de se calmer. Le souffle lui manquait, mais il retrouvait lentement ses esprits et sentait son extase redescendre.
   — J'adore cette position, dit Haruchiyo avec soulagement.
   — Vraiment, dit Rindo en essuyant son ventre, couvert d'une substance blanche.
   Son ami se redressa et l'embrassa doucement.
   — Assurément, dit-il en caressant ses cuisses.
   — J'aime lorsque vous me regardez avec un désir ardent dans vos yeux, dit Rindo en se blottissant contre lui.
   — Et moi j'aime vous savoir près de moi.
   Rindo sourit joyeusement et embrassa de nouveau son partenaire. Leur baiser était doux, intense, et aussi tendre qu'un sincère baiser d'amour. C'était le sentiment que ressentait Rindo, de l'amour. Son cœur battait vite, bien trop vite, mais ce n'était pas dû à l'effort physique et le profond plaisir qu'il avait ressenti. Chaque fois qu'il avait pensé à lui avant de le rencontrer, son cœur s'était emballé et maintenant qu'il le connaissait...
   Rindo ressentait une trop grande affection pour Haruchiyo et il était forcé de le reconnaître. Jamais il n'aurait désiré un homme ordinaire, jamais il n'aurait accepté d'être touché, embrassé et... Jamais il n'aurait offert sa pureté à quelqu'un qui n'avait aucune importance pour lui. Il avait bel et bien des sentiments envers lui et ne pouvait y échapper. C'était avec amour qu'il l'embrassait, pas seulement avec désir. Et il n'en avait que faire de savoir si ses sentiments étaient réciproques. Tout ce qu'il savait c'était qu'Haruchiyo ressentait un réel désir envers lui, et cela lui suffisait amplement.
   Rindo glissa ses mains derrière sa nuque en enfouissant ses doigts dans ses cheveux, et laissa la langue de son partenaire entrer une fois de plus dans sa bouche. Haruchiyo approfondit leur baiser en commençant à faire bouger ses hanches contre lui.
   — Est-ce normal de ressentir encore de l'envie pour vous, questionna Rindo en relevant le menton pour laisser Haruchiyo embrasser son cou.
   — Je ne sais pas... mais moi aussi je vous veux encore... En avez-vous la force, demanda son partenaire d'une voix sensuelle.
   — Oui, je veux pouvoir vous offrir toute mon énergie. Faites-moi découvrir de nouvelles choses.
   — Vos désirs sont des ordres.
   Haruchiyo souleva le jeune homme et se tourna pour pouvoir le plaquer sur le matelas et s'allonger sur lui. Rindo sourit avec plaisir, il entoura son partenaire de ses bras et caressa ses doux cheveux. Il n'arrivait décidément plus à se détacher de Haruchiyo, c'était comme si son corps s'était éveillé et lancé dans une course effrénée au plaisir. Il ne s'arrêtait plus, et ne comptait pas faire de pause avant de tomber d'épuisement.
   Et son ami non plus ne semblait plus vouloir s'arrêter non plus.
   Ils s'étreignirent longtemps, s'offrant toujours plus l'un à l'autre, enchaînant les baisers et les caresses. Le lit grinça toute la nuit, alors que la buée couvrait les grandes fenêtres de la chambre, et les gémissements ne cessèrent de retentir derrière la porte qui les étouffait. Pour la première fois de sa vie, Rindo eut une nuit très mouvementée.

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