CHAPITRE 9

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Tenant fermement les rênes, Serge avançait fièrement sur son destrier, avec derrière lui Adhara qui s'amusait à l'embêter. Les deux adultes avaient décidé de continuer leur route plus tôt que prévu après la rencontre que Serge et Adhara avaient faite. Rester près des admirateurs des Abandonnés, était dangereux déjà pour les deux adultes, mais encore plus en compagnie de Serge. Ils avaient donc décidé d'avancer pendant plusieurs jours sans jamais s'arrêter. Serge trouvait ça interminable, mais il ne se plaignait jamais car Adhara et Amias connaissaient bien mieux ce monde que lui, et s' ils disaient qu'il fallait avancer, alors il devait le faire.

Mais en voyant l'enfant endurer énormément sans jamais gémir, Amias décida de faire une pause dans leur voyage. Il savait qu'un village se trouvait à l'opposé de leur route et celui-ci les ayant déjà accueillis, accepterait avec plaisir de les héberger pour une nuit. Les deux adultes s'étaient mis d'accord, sans mettre l'enfant au courant. Ils voulaient que Serge soit en contact avec d'autres personnes et qu'il découvre d'autres modes de vie. Alors ils avancèrent tous les trois dans cette direction, quand Serge aperçut le village il eut un sourire, croyant pendant un instant que c'était le village d'Emrys, mais il était entouré de sapins tandis que celui qui se présentait sous ses yeux n'avait comme muraille que des montagnes. Il fût déçu, mais ne montra rien, préférant regarder Amias qui arrêta son cheval à quelques pas du village. Adhara l'imita, invitant Serge à quitter le dos de l'animal .

«—Où sommes-nous ? Demanda l'enfant. Je croyais qu'il nous restait encore plusieurs jours de marche ?
—C'est vrai, Débuta Amias. Mais nous, comme les chevaux avons besoin de nous reposer. Donc nous allons faire une petite pause ici d'une nuit. Nous repartirons demain à l'aube.
—Les habitants vont bien vouloir ?
—Nous sommes déjà venus moi et Amias. S'exclama Adhara. Si on agit bien, il n'y a aucune raison qu'on ne soit pas acceptés. Puis c'est seulement pour cette nuit, dès demain nous serons de retour sur la route. »

Serge hocha la tête docilement, regardant Amias partir pour mettre au courant leur venue au chef du village. A peine fut-il parti, qu'Adhara prit le bras du serpentaire et l'emmena avec elle, dans les rues du village, celui-ci accueillant des enfants très jeunes qui jouaient à se courir après. Serge les regarda avec attention, il n'avait pas vu ça dans le village d'Emrys, après tout, à part Emrys et Talia, il n'avait pas vu d'autres enfants.

Il sentait son cœur se serrer en voyant ces petits êtres qui jouaient le sourire aux lèvres. Est-ce qu'il y avait d'autres enfants dans le village d'Emrys ? Où étaient-ils vraiment les deux seuls mineurs du village ? Ils devaient être si heureux d'avoir rencontré Serge... Celui-ci ne voulant pas subir une vague de remords détourna la tête, préférant fixer Adhara qui le traînait toujours. Elle s'arrêta finalement devant un petit préau, où des enfants étaient regroupés devant une belle dame aux cheveux noirs qui leur souriait. Elle était assise en tailleur pour être à leur hauteur et les regardait un par un, les yeux éclatants de bonheur.
Adhara se mit derrière le groupe et fit assoir Serge parmi les autres, elle se baissa pour être à sa hauteur et lui fit tourner la tête vers la femme.

«—Tu vas rester ici, d'accord ? Je reviendrai sûrement avant la fin.
—Où vas-tu ? Demanda précipitamment Serge.
—Je vais voir si je peux négocier des choses utiles, à gauche et à droite.
—Tu vas me laisser seul ici !
—Quoi ? Rigola Adhara. Tu as peur de te faire manger par des mômes ? Ils sont comme toi et s'ils étaient cannibales, ce ne serait sûrement pas toi qu'ils mangeraient. Tu n'as que la peau sur les os. »

Elle se releva sans attendre une réponse de Serge pour s'éloigner de lui, qui scrutait avec attention les personnes autour de lui. C'étaient tous des enfants qui avaient l'air bien plus jeune que Serge. Ils parlaient trop fort et ne pouvaient pas tenir en place, cela commençait à agacer le serpentaire, en plus de le mettre mal à l'aise d'être assis parmi des inconnus.  Il réfléchissa pendant un moment à partir ou non, mais quelqu'un arrêta sa réflexion en s'asseyant à ses côtés.

SERGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant