CHAPITRE 20

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Serge se laissa finalement tomber contre la glace, mais quelqu'un le rattrapa avant que ces genoux claquent contre le froid. Aussitôt, il leva les yeux, reconnaissant les cheveux rouges qui lui avait sauvé la vie il y a quelques secondes, pour prendre sa sauveuse entre ces bras. Elle eut un hoquet de surprise, mais participa à cet enlacement. Mais leur étreinte ne dura que quelques minutes, la terre se mit d'un coup à trembler, pour se fissurer non loin du duo. D'un coup une énorme baleine blanche percuta la glace et s'envola quelques instants dans les airs pour atterrir un peu plus loin. Serge trouvait ce moment magnifique, il n'avait jamais vu de baleine, encore moins une blanche. Le mammifère se remontra, mais cette fois-ci, elle choisira de s'échouer sur lui, mais elle s'arrêta dans les airs. Une tornade d'eau l'encercla, dévorant l'animal pour faire apparaître un grand homme au sol. Il avait les cheveux blancs aux pointes bleus, qui faisaient un rappel à ces yeux. Il était si élégant, il était habillé comme un prince, brillant de mille feux. Le zodiaque aurait voulu le regarder un moment, mais quelqu'un s'interposa. Une femme aux courts cheveux rouge écarta ces bras devant le serpentaire, le protégeant.

« — Va-t'en femme. Lui ordonna l'homme. Ce ne sont pas tes affaires !
— Je connais ce garçon ! Et je t'interdis de lui faire ça Corburn ! Hurla-t-elle.
— Je n'allais pas le tuer, rigola-t-il cyniquement. Toute façon, je ne peux pas. C'est un zodiaque. Un lâche. Claqua-t-il. Je voulais juste savoir combien de temps, il mettrait à s'en rendre compte. Mais tu as tout gâché ! Sale sorcière !
— Et j'en suis ravie. Tu connais mon plaisir à détruire tes plans.
— J'aurais dû t'envoyer dans les limbes ! Comme les autres âmes innocentes qui ont perdu leurs vies bien trop vite !
— Tu aurais dû oui. Mais tu ne l'as pas fait et aujourd'hui c'est trop tard pour le faire. Je te suis trop précieuse. »

Elle avait claqué cette phrase comme une injure, avant de se tourner vers le zodiaque et prendre son visage entre ces mains. C'était Eadlin comme il pensait, mais elle n'avait plus son visage d'enfant. C'était devenu une femme, une très belle femme. Des larmes coulèrent sur les joues du garçon, il avait face à lui, l'âme de la fille qu'il avait tué. S'il l'avait laissé en vie, si elle n'avait jamais croisé Serge, si elle n'était jamais sortie du village, Eadlin serait devenue la femme la plus convoitée de ces terres.

« — Pourquoi... Comment... Eadlin... Bafouilla-t-il.
— Tous va bien Serge, chuchota-t-elle. Tu as réussi à sortir de l'illusion de ce monstre. Tu es de retour dans la réalité.
— Mais toi, tu n'es pas réel ? Je... Je t'ai tué ?
— Quoi ! Aboya l'homme. Tu protèges ton tueur ! Eadlin, tu es folle !
— Il m'a sauvé, lui hurla-t-elle. J'étais devenu une Abandonnée et il m'a libéré de ce fardeau ! Alors... Souffla-t-elle plus calmement. Oui, je ne suis pas réel. Je ne suis plus qu'une âme qui vit grâce au bon vouloir de Ce... Gardien.
— Pourquoi j'ai la vague impression que le mot « gardien » dans ta bouche veut plutôt dire « faquin » ? »

Elle bouffa en posant sa main sur sa bouche, regardant avec moquerie le gardien qui s'énervait. Eadlin jouait avec ces nerfs, elle savait où toucher pour l'énerver, c'était comme si elle le connaissait par cœur.

« — Vous... Vous connaissez ? Osa-t-il demander.
— Malheureusement. Gémissa la rousse.
— C'est ma femme. Ajouta froidement le gardien. »

La rousse lui lança un mauvais regard tandis qu'il haussa les épaules. Il se tourna brusquement pour taper férocement du pied contre la glace, la brisant. Serge le regarda détruire un morceau qui parti au fin fond de l'océan. Corburn se pencha un peu et eut un sourire satisfait, mais en sentant le regard du zodiaque, il se tourna vers lui, l'air mauvais. Il fit un mouvement de main et de l'eau tomba sur la tête du garçon, le trempant de la tête aux pieds. Eadlin hurla après son homme, qui éclatait de rire.

« — Tu n'es qu'un monstre Corburn ! S'énerva-t-elle.
— Non. Je suis juste sans cœur avec ceux qui ont abandonné leur peuple, femme. Répond-il le plus simplement.
— Je n'ai rien abandonné ! Aboya Serge. La preuve, je suis ici !
— Tu es le Serpentaire. Le signe oubliait, celui délaissé par son groupe. Le zodiaque qu'on a nommé ainsi, car il faisait de la peine! Tu dois savoir Serge, grinça-t-il en prononçant son prénom. On ne peut rien abandonner, quand nous le sommes déjà.
— Corburn ! S'écria Eadlin. Comment oses-tu le critiquer ! Se sont grâce à eux, que tu es un gardien aujourd'hui !
— Il ne fait pas partie d'eux, il en a juste le titre. Puis ne me fait pas croire que toi Eadlin ça ne t'énerve pas. Nous vivons dans le froid depuis des décennies. Chaque année, nous avons, TOUS ! Tous les gens de ce pauvre monde, on envoyait une lettre aux zodiaques ! Et c'est après des décennies, des millions d'hommes, de femmes, mais aussi enfants morts à cause du froid. Mort à cause des Abandonnés, comme toi ! Et c'est maintenant qu'ils réagissent ? Et qui il nous envoie ? L'exclu ? Le rejeté ? »

SERGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant