CHAPITRE 12

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Il n'aurait jamais pensé que cette scène se passerait pour lui. Jamais Serge n'aurait pensé finir en cage, comme dans ce cauchemar... Il était assis en plein milieu de sa minuscule prison, ne pouvant à peine bouger. L'obligeant à regarder toujours devant lui, les soldats qui ne lui accordaient plus un seul regard, mais un mot : « monstre ». Après avoir consumé de ces flammes le corps de Edelyne, Serge s'était évanoui. Son pouvoir qui se mélangeait à la haine et la tristesse, lui mangeait sa force mais aussi son être.

A son réveil il fut étonné de se retrouver sur un lit, les pieds et les mains liés. A ce moment, Serge ne se souvenait à peine de la veille, alors il s'était mis à hurler de toutes ses forces, mais lorsqu'il leva les yeux vers ces liens, il s'arrêta. Sa main était découverte, laissant à l'air, sa chair qui laissait échapper quelques petites fumées. En voyant son membre, il se souvint de tout, mais surtout de la force indomptable qu'il avait eue à ce moment précis. Ce n'était plus Serge qui contrôlait ses pouvoirs, mais ceux-ci qui le contrôlaient, car même avec la plus grande des volontés, Serge ne pouvait s'arrêter de s'enflammer lui, mais aussi l'environnement autour. La rage et la tristesse qui brûlait son cœur étaient bien trop fortes pour être contenues... La flamme de la colère était bel et bien éteinte, mais seul dans sa cage celle de la peine gisait toujours.

Le village entier s'était réuni le soir même de cet événement, le bouche à oreille se développant très vite, tout le monde savait la nouvelle : Serge avait tué la fille du chef, qui avait rencontré un Abandonné... Eadlin était morte. Tout le peuple fut choqué, cette enfant aussi frêle gardait en lui un pouvoir dangereux, qu'il ne désirait pas avoir avec qu'eux. Il eut un énorme débat où Amias essaya corps et âme de défendre Serge des nombreuses propositions d'abattements, qu'il avait sur sa tête. Le chef village envahi par la tristesse, ne voulait pas décrocher cette idée de ces pensées, pour lui mais aussi pour de nombreuses personnes, il fallait que Serge paie de sa vie.

Ce fut finalement Adhara qui trouva un compromis. Serge allait avoir la vie sauve, le village l'autorisait à se revitaliser dans une cellule pendant deux jours. Après cela, le serpentaire devait quitter le village, seul et ne plus jamais revenir. Les deux adultes pour préserver la vie de l'enfant avaient abandonné leur liberté, car pour gagner le débat , Adhara avait promis de faire partie des soldats, si et seulement si, Serge pouvait avoir la vie sauvait. Amias ne pouvant abandonner le dernier membre de sa famille, décida de suivre sa belle-fille dans son choix. Ils abandonnèrent alors leurs ambitions pour reposer celles-ci sur le héros, qui devait sauver ce monde.

C'est ainsi que Serge s'était retrouvé dans sa minuscule prison, attendant avec impatience mais aussi avec inquiétude, l'heure de sa libération. Il allait devoir continuer seul et cela l'inquiétait. Il ne connaissait rien de ce monde. Il ne savait même pas où il se trouvait et bientôt, il allait être relâché, dans cette nature inconnue. L'enfant soupira, regardant avec attention le dernier soldat, qui s'avançait vers sa cage. Il était éloigné du groupe, qui avait continué sa route. Plus le guerrier s'avançait, plus Serge pouvait mettre un visage sur la personne, la voyant s'approcher de plus en plus, le serpentaire se releva dans sa cage.

«—Adhara, hurla-t-il. Adhara !
—Chut Serge, chuchota la femme en se mettant face aux barreaux. Pas si fort ! Je ne suis pas censé te parler.
—Désolé... Je ne veux pas te créer plus de problèmes...
—Ne te soucis pas de ça Serge. Des ennuis j'en ai plein, donc un peu plus, un peu moins, je ne vois pas vraiment la différence, soupira-t-elle. Je n'ai pas beaucoup de temps, s' ils voient que je ne suis pas à ma place, je vais... Elle marqua subitement une pause, se raclant la gorge. Je... Je suis venu te donner ceci. »

Dans ces derniers mots, elle sortit de derrière son dos un cahier brun que l'enfant avait déjà vu. Elle le fit passer entre les barreaux de la cellule pour le mettre dans la paume brûlée de Serge. Celui l'observant avec attention, essaya de se souvenir où il avait pu l'apercevoir. Ce fut en l'ouvrant légèrement qu'il se souvient, c'était le livre qu'avait Eadlin...

SERGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant