CHAPITRE 5

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« —Je peux savoir ce qui vous prenait autant de temps, vous deux ? Demanda la mère D'Emrys, tandis qu'ils entraient dans la demeure.
—Oh? Nous ? Rien rien, siffla Emrys le rouge encore au visage. Hein Serge ?
—Oui oui... Fit Serge en observant son livre avec attention. »

Talia qui était cachée derrière la femme, se montra regardant l'objet que tenait contre lui Serge avant de fixer Emrys qui se chamaillait avec sa mère. Elle gloussa, attirant l'attention de Serge qui leva enfin les yeux de son livre. La fillette lui sourit pour ensuite fuir dans la maison, le serpentaire n'avait pas compris mais il savait que la fille allait lui dire plus tard, bien plus tard.

Serge tourna la tête observant Emrys qui avait fini par échapper les questions de sa mère en partant vers l'escalier qui menait à sa chambre, s'y réfugiant sûrement. La mère soupira, partant en soufflant des « Ce gosse... ». Serge la regarda s'en aller avant de fixer les escaliers. Il ne voulait pas embêter son ami, mais le serpentaire ne voulait pas être seul, alors il prit son courage et monta silencieusement.

Serge n'était jamais rentré dans la chambre d'Emrys car celui-ci lui avait interdit, sous prétexte « que c'était le seul endroit où, il voulait que sa laideur apparaisse ». Emrys ne lui avait jamais montré ce qu'il cachait derrière son écharpe, jamais avant ce bisou posé sur sa joue. Les images de sa peau brûlée lui revenaient en tête, il ne s'attendait pas à ça.

Il s'était imaginé une douzaine de scénarios mais pas que son ami aurait le visage à moitié mangé par des brûlures. Serge comprit alors pourquoi Emrys ne mangeait jamais à table avec sa mère et lui, pourquoi il était toujours vêtu de cette écharpe, même dans la maison. Il avait peut-être honte ou horreur de montrer cela ? Serge se sentit tout d'un coup mal, lui qui contrôlait le feu était ami avec un garçon qui avait été dévoré par des flammes. Comment Emrys faisait-il pour accepter ça ? Pour ne jamais avoir peur ? Pour toujours rester au côté du serpentaire, quand celui-ci utilisait ces pouvoirs ?

Ces questions brûlaient les lèvres de l'enfant, mais il tenait bien trop à son ami pour lui poser ces questions, car il avait peur de le braquer et depuis leur rencontre, jamais ces deux garçons ne s'étaient disputés. Il y avait des chamailleries qui se réglaient très rapidement en rire, mais jamais de dispute très grave. Serge leva les yeux, il était arrivé devant la chambre du blanc où il pouvait entendre du bruit, lui signifiant sa présence. Le serpentaire posa sa paume contre la porte, soupirant pour se donner confiance. Il claqua ses doigts contre la porte, faisant râler Emrys.

«—C'est Serge, souffla le zodiaque.
—Ah... Attends deux secondes ! »

Il y eut un brouhaha énorme derrière la porte, laissant Serge imaginer Emrys à la recherche de son écharpe. Après quelques secondes, le blanc entrouvrit sa porte, sortant de sa tanière vêtu de son écharpe, il se posa contre la porte face à Serge qui avait reculé de quelques pas. Le serpentaire serra contre lui le livre que le blanc lui avait offert, il cherchait désespérément un sujet pour parler avec lui mais il n'avait rien. Alors, il se contenta d'observer son ami dans les yeux , se noyant dans l'éclat de ces pupilles bleues, attendant  patiemment que quelque chose lui vienne en aide.

Comme si elle l'avait entendu, la mère d'Emrys l'appella lui signifiant la présence de sa tante. Serge vit les yeux du blanc briller, avant qu'il ne se mette a courir en attrapant la main du serpentaire, allant vers le rez-de-chaussée. Le trainé se laissa faire, regardant leurs mains avant que celles-ci ne se défassent quand le blanc arriva dans le salon. Serge le regarda s'approcher vers une dame aux cheveux courts bruns qu'il n'avait jamais vu. Elle était assise sur une chaise, le regard tiré par la fatigue mais qui rayonna quand elle vit Emrys.

«—Emrys ! Oh mon grand! Chantonna la femme.
—Isis ! Tu es enfin revenue ! Comment s'est passé ton voyage ? Tu as rencontré des Abandonnés ? Tu as  pu voir le village ? Comment est...
—Serge voyons, rigola le soldat Ossian en le coupant. Tu veux pas laisser ta tante respirer un peu ?
—Ce n'est rien Ossian, souria la femme en posant sa main sur son épaule. C'est Emrys après tout...Le jour où il changera n'est pas prêt d'arriver ! Mon voyage a été incroyable ! Par contre je n'ai rencontré personne, malheureusement. J'aurais bien aimé voir un ou deux Abandonnés... Mais bon... Ils ont dû migrer vers le sud. Le village lui, est encore plus détruit qu'avant, j'ai cherché des indices mais rien du tout. Mais ! Mais j'ai retrouvé certaines affaires à toi ! »

SERGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant