SERGE

CHAPITRE 17

Sur le dos de Méora, Serge et Unwin s'avançaient au trop vers le sud, rencontré Corburn comme leur avait conseillé la gardienne. Le zodiaque dirigeait sa jument sous les conseils de garçons ours qui le guidait comme il pouvait. La carte entre ces mains, il essayait de guider au mieux son ami. Unwin comparait à Serge avait déjà manipulé une carte, il s'était même moqué du zodiaque pour son incompétence à se retrouver. Avant de quitter Mahi, ils se trouvaient vers le nord-est, le rond noir représenté son antre. Trois autres étaient dessinés sur la carte, l'un vers le sud-est sur les terres de Keosla, un autre à son opposé à Enesh et enfin le dernier au nord-ouest sur le sol de Sioderonn. Trois points bien éloignés les un des autres, ce qui voulait dire qu'une longue aventure démarrait pour les deux garçons. Une aventure qu'il savait allait être aussi belle, que terrifiante.

Ce fut après avoir avancé jusqu'à la frontière des deux terres, que le duo décida de s'arrêtait, il y avait une petite grotte pas très profonde qui pourrait leur servir de refuge pour la nuit. Les deux enfants n'avaient pas perdu du temps, ils avaient déposé Méora dans la grotte, pour que celle-ci puisse se reposer un peu, puis ils étaient partis dehors à la recherche de gibier ou encore de petits bois pour faire un feu. Commença une compétition pour savoir qui des deux allait trouver le plus de ressources. Ils cherchèrent chacun de leur côté, mais en gardant une distance pour ne pas perdre l'autre. Ils arrivaient que leurs recherches les mènent au même endroit, créant des petites disputes amicales entre les deux.

Se fut quand la nuit commença à montrer le bout de son nez, qu'ils se retrouvèrent dans leur abri d'une nuit. Serge avait trouvé pas mal de brindilles qui servirait pour le feu, tandis qu'Unwin lui avait plutôt chassé que chercher. Il était revenu avec un écureuil dont la tête peinait à rester attaché au corps. Le zodiaque avait poussé une grimace en voyant l'animal, il n'osa pas, bien que sa curiosité le poussait, à demander à son ami comment il avait eu la pauvre bestiole. Il préféra le remercier sans le regarder, de peur de retomber dans le regard sans vie de la petite bête, que l'enfant sauvage tenait par les pattes arrière, fièrement.

Ils se séparèrent les taches. Le serpentaire commença à préparer son petit tas de feu qu'il allait brûler, tandis que l'autre garçon entamé l'éviscération de la pauvre bestiole. Il ne fallut pas longtemps à celui pour montrer le cadavre vidé à son ami, les mains pleines de sang. La divinité essaya de passer outre, en fermant les yeux et se concentrant sur le bois qui n'attendait cas être brûlé. Unwin l'observa en silence, faisant attention à chacune de ces mimiques tandis que doucement une flamme s'installa et dévora les branchages. Le feu dansant devant eux, ils le fixèrent un moment avant de mettre leur viande à cuire. Le silence s'invita pendant un moment, avant que l'enfant ours ne soupir bruyamment, agacé par ce calme. Il attrapa l'animal et croqua dedans avant de le tendre à son ami, qui fit une grimace avant de l'imiter.

« — Tu... Tu as toujours eu ce pouvoir, débuta-t-il.
— Je crois bien que oui. Avoua Serge en regardant ces mains. Mais je ne l'ai jamais autant utilisé qu'en venant ici. Là -haut, je n'en avais pas besoin.
— C'est comment là-haut ? Ils sont comment les autres zodiaques ?
— Là-haut... C'est lumineux, chaleur, beau mais... Il n'y a pas la même ambiance qu'ici. Les gens sont sensibles, ils n'ont pas peur de pleurer, crier ou encore d'être joyeux. Avec les zodiaques... Il ne faut rien ressentir. Il faut être indifférent, se montrer puissant pour paraître différent de vous, humain. Les zodiaques se désintéressent dès un des autres. C'est pour ça qu'aucun ne vit ensemble. Vous les hommes vivaient ensemble pour survivre, mais vous vous soudez dans certaines situations, les zodiaques eux sont plutôt du genre... À se montrer égoïste. À penser à eux... Mais ils ne sont pas tous comme ça ...
— Tu en es la preuve, le coupa son interlocuteur. Si tu ne pensais qu'à toi, tu ne serais pas.
— C'est vrai. Mais derrière leurs défauts, ce sont des êtres... magnifiques. Ça je ne peux pas le contredire. Ils sont tous grands et majestueux, comparait à moi qui suis petit et ordinaire. Si on m'enlevait mes pouvoirs, je serais comme vous, les hommes.
— Ça, c'est ce que toi, tu penses. Rigola son ami. Tu dégages quelque chose de spécial qui te différencie de tous les hommes. C'est cette chose qui m'a fait m'approcher de toi, la première que nous nous sommes rencontrés. C'était comme un sentiment chaleur qui te dit « n'est crainte »... Peut-être que physiquement, tu ressembles à un enfant comme tous les autres, mais ce qui ressort de ta personne n'est pas comme tout le monde. J'ai vu beaucoup d'hommes... Beaucoup ne dégageait que de la colère, parfois de la haine ou encore la violence... Même du dégoût... »