CHAPITRE 11

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Après leur petite balade, Adhara et Serge revenaient au village. Directement le serpentaire abandonna son amie pour partir à la recherche de la rousse. Il gambadait fièrement dans le village sur sa jument, qu'il avait finalement choisi de nommer Méora, à la recherche d'Eadlin. Il fit plusieurs fois le tour avant de demander à quelques personnes, mais personne ne l'avait vue, alors Serge décida de sortir légèrement du village, commençant ses recherches autour de celui-ci. Il la trouva finalement, assise contre un grand arbre éloigné, elle écrivait dans un cahier brun. Quand la rousse remarqua la présence du serpentaire elle ferma brutalement le livre. Serge stoppa son animal devant la fille et lui tendit sa main dans un beau sourire. Eadlin n'hésita pas et attrapa celle-ci pour se mettre sur l'équidé. Serge resta un moment intrigué, la main de la fille était gantée, mais ce matin encore elle n'avait rien.

«—Serge, je peux savoir pourquoi tu es venu ?
—Je te cherchais ! Je voulais te remercier pour les vêtements, mais... Est-ce que tu vas bien ?
—J'avais juste besoin d'être seule... Le village est assez mouvementé quand il y a des inconnus, ça en devient très vite étouffant.
—Ne t'inquiète pas Eadlin, tu vas bientôt retrouver ton calme. Nous partons ce soir cette fois-ci.
—Tu nous abandonnes déjà ! S'étonna t-elle.
—J'ai des choses à faire, je ne peux pas m'attarder, puis... Il y a quelqu'un qui m'attend !
—Oh une amoureuse ? S'exclama gaiement la fille.
—Quoi ! S'étrangla Serge. Bien sûr que non ! Je... Fin... Retournons au village, ton grand-père doit te chercher. »

La rousse eut un grand rire, tandis qu'elle se mettait contre le serpentaire, passant ses bras autour de lui pour être certaine de ne pas tomber. Serge se sentit encore plus gêné, il n'osait plus regarder la fille sachant très bien que ses joues devaient être écarlates. Alors voulant écourter ce moment, il se mit au galop vers le village, trouvant sur le chemin Amias et le chef du village ensemble. Serge fit s'arrêter son destrier juste à côté de ceux-ci, laissant la fille descendre et se diriger vers son grand-père qu'elle enlaça. Amias regarda avec un grand sourire Serge, qui n'avait toujours pas perdu ses couleurs sur ses joues, pour ensuite se mettre à rire doucement en s'approchant de lui.

«—Ça te dit d'aller pêcher ? Lui demanda son ami.
—Pêcher ? Fut intrigué Serge. Qu'est-ce que c'est ?
—C'est comme la chasse, mais ce ne sont pas nous qui venons aux proies. Ce sont elles qui viennent à nous.
—Hmm... Ça m'a l'air bien moins atroce que la chasse... J'aimerais bien essayer !
—Hé bien, commença le chef de village. Tu peux suivre le petit groupe de pêcheurs là-bas. Ils sont en train de se préparer pour partir. Je ne pense pas que ta présence les gênera. »

Serge regarda avec attention le groupe que pointait le chef. C'était principalement de jeunes hommes, qui posaient sur le dos de leurs chevaux de nombreux matériels. Le serpentaire, voulant l'accord d'Amias, se tourna légèrement vers celui-ci qui hocha la tête, l'incitant à participer. Serge ne perdit pas un instant et se dirigea au trot vers le groupe. Il se présenta très rapidement, leur expliquant sa venue, qui fut très vite acceptée et suivit le groupe, se tournant néanmoins vers le vieil homme pour lui faire un signe de main.

Pendant tout le trajet, l'enfant était resté en arrière, écoutant avec attention le groupe qui parlait entre eux. Ils ne voulaient peut-être pas faire connaissance avec un étranger qui allait bientôt partir, ce que le serpentaire acceptait. Il se disait même que s' il était parti plus tôt, peut-être que la douleur dans son cœur pour Emrys serait moins forte, mais jamais il n'aurait ressenti ce feu dans son cœur.

Serge sortit très vite de ses songes, arrivant devant un petit lac qui survivait à la glace. Le groupe s'arrêta et commença à s'installer devant le regard interrogateur de l'enfant. Un des hommes le voyant observer sans un mot, se dirigea vers lui, le faisant descendre de son destrier pour lui expliquer l'utilité de tout le matériel. Le serpentaire regarda avec attention la canne à pêche que tenait l'homme. Celui-ci voyant l'attirance du garçon sur son objet, lui mit en main, le faisant se diriger vers le bord du lac pour lui faire un petit cours d'utilisation. Il ne fallut pas longtemps à Serge pour comprendre le fonctionnement et commencer son activité, mais il fallut un moment à celui-ci pour comprendre que le poisson ne venait pas directement.

SERGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant