AU-DELA DU TEMPS

Chapitre 45

Il est un peu plus de midi, Louis dort toujours dans la chambre. Après son réveil de cette nuit, il a continué à être malade à plusieurs reprises. Il s'est levé plusieurs fois pour aller s'enfermer à la salle de bain et même l'anti vomitif que je lui ai donné n'a pas réussi à le soulager assez pour qu'il puisse se rendormir paisiblement.

Heureusement, ça fait désormais quelques heures qu'il dort sans être réveillé par la douleur à l'estomac. Je crois que quelque chose ne passe pas. Il n'est pas juste malade comme quelqu'un qui a trop bu, il semble plus malade comme quelqu'un qui a fait une indigestion.

Une tasse de thé en main, je pousse doucement la porte de la chambre. Les rideaux entrouverts laissent filtrer quelques rayons du soleil. J'ai entrouvert les fenêtres en me levant pour que Louis puisse dormir tranquillement sans avoir trop chaud. Son corps est enveloppé dans les draps, son visage enfoncé dans l'oreiller. Allongé sur le ventre, il semble dormir de manière plus paisible que quelques heures plus tôt.

Je m'approche doucement du lit et m'assoit du le rebord du matelas, près de son corps. Son dos nu monte et descend au rythme de sa respiration.

Tendrement, je glisse mes doigts sur son dos, caressant sa peau du bout des doigts. Je m'en veux un peu de le réveiller alors qu'il semble dormir paisiblement, mais il est endormi depuis plusieurs heures maintenant, et il doit se lever s'il veut réussir à se rendormir ce soir. En plus, il a vomi à plusieurs reprises cette nuit et j'aimerai vraiment qu'il boive quelques gorgées de thé pour s'hydrater un peu.

Au début, Louis ne réagit pas trop à mes caresses dans son dos. Il commence à bouger lorsque mes doigts se glissent dans les petits cheveux à l'arrière de son crâne. Je joue doucement avec ses mèches, et son corps remue un peu sous les sensations.

-Mon coeur... Je murmure tout doucement. Il faut te réveiller maintenant.

Un grognement incompréhensible me répond, et je laisse à Louis le temps d'émerger. Lorsque c'est enfin le cas, quelques minutes plus tard, son corps bascule doucement sur le côté, et ses yeux plongent dans les miens lorsque ses paupières papillonnent.

-Comment tu te sens ? Je demande en glissant doucement ma main sur son ventre.

-Mieux, il souffle après quelques secondes de silence. J'ai moins mal au ventre.

Ses mots le soulagement et mon corps s'affaisse un peu. Honnêtement, je crois qu'il commençait vraiment à m'inquiéter.

-Tu n'as plus envie de vomir ?

-Non, pas pour l'instant.

J'acquiesce lentement en laissant le bout de mes doigts dessiner quelques formes abstraites sur la peau de sa hanche.

-Je suis désolé... Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir tant bu... il souffle, honteux.

-Ne t'excuse pas. Et puis non, tu n'as pas tant bu que ça, je pense plutôt que quelque chose a eu du mal à passer. Sûrement le repas et l'alcool mélangés.

Louis réfléchis à mes mots et acquiesce doucement. Sa main se pose doucement sur la mienne sur sa hanche et il glisse ses doigts entre les miens.

-Tu es réveillé depuis longtemps ?

-Quelques heures.

-Mais il est quelle heure ? Il demande, surpris.

-Midi et demi.

Les yeux de Louis s'écarquillent un peu.

-Merde... Je suis désolé. Je viens passer le week-end avec toi et je dors toute la matinée.