AU-DELA DU TEMPS

Chapitre 8

Ce matin, je suis sorti du sommeil par du mouvement contre moi. Je fronce un peu les sourcils, prenant le temps d'analyser ma position. Je suis allongé, et je peux sentir la chaleur d'une couette sur mon corps. Ma position est un peu tordue et mes jambes pendent dans le vide, et pourtant, je me sens bien. J'ai merveilleusement bien dormi.

Les souvenirs remontent un à un en moi. La soirée avec Liam et Louis, les discussions, les bières, les verres de vodka, notre position dans le canapé, les doigts de Louis dans mes cheveux. On s'est endormis dans le canapé, et à en croire ma position, c'est là où je me trouve encore.

Je me force enfin à ouvrir les yeux lorsque j'entends des bruits de pas sur le carrelage, ceux ci se rapprochant du canapé. Mon regard plonge immédiatement dans celui de Louis qui se fige, juste devant moi, une tasse fumante entre les mains.

-Oups, je t'ai réveillé ?

Je le rassure d'un hochement de tête negatif, et Louis, soulagé, reprend ses mouvements et revient s'installer dans le canapé, ses jambes près de ma tête. Il s'assoit en tailleurs et souffle sur son café quelques secondes.

-Tu as bien dormi ? Il demande en m'observant.

-Super bien, je confirme en m'étirant pour me redresser en position assise, à quelques centimètres seulement de lui.

Louis en profite pour tirer un peu la couette sur ses jambes et laisse son corps basculer un peu pour s'appuyer contre mon épaule. J'aime cette proximité qu'il instaure entre nous dès le réveil. Ça paraît si naturel, si facile.

-Ou est Liam? Je demande alors que Louis se saisit de la télécommande pour allumer la télévision.

-Il avait une visite avec des clients tôt ce matin. Il m'a dit qu'il passait faire des courses pour ce midi avant de revenir.

-Et toi tu as bien dormi ? Je demande après quelques secondes, les sourcils froncés. D'après mes souvenirs, tu étais dans une position pas très agréable et ma tête a dû écraser ton ventre toute la nuit.

-J'ai vraiment très bien dormi, il me rassure, un petit sourire aux lèvres.

Je tourne mon visage vers le sien, souriant en retour. Mon souffle se coupe en remarquant à quel point nos visages sont proches. Nos yeux s'accrochent, se verrouillent. Mon coeur s'emballe dans ma poitrine, résonne fort dans mes oreilles. Il y a quelque chose dans son regard qui me fait tourner la tête. Ses yeux si bleus me fixent intensément, me fait trembler les jambes.

Je laisse mon regard glisser sur son visage. Ses longs cils, ses pommettes encore rougies par le sommeil, la très légère barbe sur ses joues et sa mâchoire, ses lèvres...

J'avale difficilement ma salive et sursaute presque en réalisant que je suis en train de fixer sa bouche. Je relève mon regard vers le sien à la hâte, et les quelques secondes qui suivent restent en suspens.

Je me racle la gorge et tournant ma tête pour reposer mon regard sur la télé, mal à l'aise. Mon coeur bat tellement fort que je me surprend à avoir peur qu'il puisse le sentir, l'entendre.

-Je vais aller me faire un café, je bafouille en me redressant.

Louis me regarder me lever. Ses joues ont légèrement rougies. Il acquiesce et m'explique où sont les dosettes à café.

Dans la cuisine, face à la machine entrain de couler, je ferme les yeux quelques secondes et prend une longue inspiration.

Si Louis me plaisait lorsque nous étions adolescents, ce n'était finalement rien comparé à maintenant. Il est magnifique, et mon coeur a beaucoup de mal à battre normalement en sa présence.