AU-DELA DU TEMPS

Chapitre 51

-J'ai bien réfléchis cette nuit...

Surpris, je relève la tête vers Louis qui mâchouille sa tartine de confiture en fixant sa tasse de café, un peu perdu dans ses pensées. Il n'a pas beaucoup parlé depuis que nous sommes réveillés, et je ne m'attendais pas à l'entendre me dire ça d'un coup.

Je fronce un peu les sourcils et l'interroge du regard, perdu.

Louis sort un peu de ses pensées et relève ses yeux pour croiser les miens. Sa main attrape la mienne par-dessus la table et son pouce se met à caresser doucement ma paume.

-J'ai bien réfléchis à tout ça et tu avais raison, on devrait appeler Liam.

Je fronce les sourcils et repose doucement ma propre tartine près de ma tasse de café, pas sûr de comprendre.

-Pourquoi ?

-Pour qu'il fasse des recherches pour un appartement.

Les mots de Louis mettent quelques secondes à monter jusqu'à mon cerveau, mais la violence du coup de poing que je prends au cœur lorsque c'est le cas me couple le souffle.

C'est une blague ?

Je reste quelques secondes sans voix, les yeux écarquillés. Je ne suis pas certain de comprendre, et le fait qu'il me l'annonce maintenant, alors que nous sommes réveillés depuis seulement vingt minutes ne m'aide pas à réfléchir correctement à la situation. Il me prend de court et je peux sentir le sol se dérober sous mes pieds tant ses mots me surprennent.

-Je pense que c'était une erreure de s'installer ensemble dans mon appartement.

Il continu et le trou béant qu'il venait de créer dans mon cœur continu de s'ouvrir à ses mots. Mes yeux se mettent à piquer alors que mes paupières se bordent de larmes. Je les ferme quelques secondes, je retiens au mieux les larmes qui menacent de s'échapper. Hors de question que je pleure encore une fois, j'ai versé trop de larmes ces dernières heures.

A bout de souffle, je retire brusquement ma main de celle de Louis et me lève pour m'éloigner. Je n'en peux plus. J'ai besoin de prendre l'air. Il ne peut pas soulager mon cœur meurtri hier soir pour me le briser à nouveau ce matin, c'est cruel.

-Attends, il s'exclame en se levant à son tour.

-C'est bon Louis, j'en peux plus, je souffle en plantant mon regard dans le sien. Tu me dis que tu ne regrettes pas de t'être installé avec moi pour m'annoncer que tu veux que je déménage quelques heures plus tard.

Louis se fige face à moi, les sourcils froncés. Il me fixe ainsi quelques secondes avant d'écarquiller les yeux. Il se jette presque sur moi pour écraser ses lèvres contre les miennes dans un baiser brouillon et pressé. J'attrape ses hanches pour me stabiliser, complètement sous le choc. Je ne le comprends plus.

-J'allais dire qu'on devrait demander à Liam de chercher un nouvel appartement pour nous deux, il chuchote contre ma bouche entre deux baisers.

-Quoi ... ?

Les lèvres de Louis relâchent les miennes et son visage se recule de quelques centimètres alors que ses mains restent accrochées à l'arrière de ma nuque.

-J'y ai réfléchi toute la nuit, et je crois que c'est ça notre solution. On a besoin d'un nouvel endroit, un appartement dans lequel on créera un nouveau départ autant l'un que l'autre, un endroit qui symbolisera notre couple et dans lequel je n'aurais pas vécu seul pendant des années. Un appartement dans lequel on emménagerait vraiment ensemble, tous les deux. Je crois qu'on a besoin d'un endroit neutre pour démarrer correctement notre vie à deux.