Le monde d'après - Tome 2 (correction en cours)

Chapitre 16 - souvenirs

Mai 2180.

J'entre dans la cabane, inspectant chaque recoin. Elle n'est pas là, ce qui me laisse du temps avant son arrivée. J'ai conscience que mon plan est foireux et que je risque ma vie. Elle pourrait me liquider et me laisser mourir ici, isolée de tous, dans l'anonymat.

Je ne peux tout simplement pas me résoudre au fait qu'elle n'est pas consciente de ce qui a été fait. Quitte à me faire zigouiller par ses mains, je préfère ça, que de mourir des mains de mon père. Elle doit savoir la vérité, elle doit se souvenir de la réalité, on lui doit bien ça.

J'installe les émetteurs dans chaque coin de mur. Ce sera probablement ma seule issue, tant est que ça fonctionne. Personne ne sait que je suis ici. J'ai mis en place ce plan, durant le mois échoué. Personne n'est au courant du plan exacte.

Il n'y a que Clara qui a su comprendre que je visais Elie et non Gabriel. Elie est clairement notre dernière chance afin de gagner cette guerre.

J'entends des branches craquées et des pas approchés. Elle est sur ses gardes mais elle est venue seule et c'est déjà un bon point pour moi. Même si je ne fais pas le poids contre elle.

- Sors de là ! s'écrit la brune.

- Il va falloir que tu me fasses confiance pour le coup. Ai-je répondu.

Je l'entends grogner. La brune s'avance et pousse la porte, hésitante.

- Ne tente rien, tu ne fais clairement pas le poids.

- J'en ai conscience. Ai-je dis en levant les mains.

Elie pointe son viseur sur ma personne et reste à distance à l'entrée. La combinaison Elie et arme à feu, me fait drôle. Ce n'est vraiment pas le tableau que je préfère.

La brune continue de me fixer. Je pointe du menton mon sac et mes armes sur la table. La brune jette un coup d'œil et reprend son analyse de ma personne.

- Qu'est ce qui m'empêche de t'éclater la cervelle ?

- Rien, tu peux tirer, m'abattre et repartir. Ai-je répondu. Mais, tu ne sauras jamais pourquoi j'ai demandé cette entrevue.

Le regard de la brune reste braqué sur ma personne, le pointeur viseur toujours sur ma poitrine. Elie plisse les yeux, ces derniers changent de couleurs. Je ressens sa présence dans ma tête. Elle cherche une once de fourberie ou un mensonge de ma part, mais ne trouve rien. Puis la brune baisse son arme et ses yeux redeviennent à la normal.

- Pourquoi m'as-tu fais venir ?

- Pourquoi le bout de papier ? ai-je demandé.

Elie me fusille du regard et arme de nouveau son fusil sur ma personne. Je lève de nouveau les mains.

- Ok, ok...

- Parles. Grogne-t-elle.

- Je ne pensais pas que tu viendrais. Ai-je dis la tête basse. Mais, j'ai voulu voir si ton désir de vérité était toujours là. Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre avec ce papier.

Elie baisse l'arme mais la garde bien en main et m'incite à continuer. Lors de notre sortie des mines, Elie m'a donne un bout de papier avec seulement une fréquence radio. Je ne l'ai pas utilisé jusqu'à il y a deux jours.

Aujourd'hui, on en est là. L'une face à l'autre tout aussi perdues. Néanmoins chacune de nous veut des réponses et c'est le but de ce plan foireux.

- Gabriel a dit énormément de chose sur nous, tu le crois, c'est votre vérité et je respecte ça. Mais... n'es-tu pas curieuse de savoir notre vérité ? le pourquoi tout ça, nos objectifs et nos motivations ? qu'est ce qui t'a poussé à nous aider ? et surtout, comprendre pourquoi je te semble si familière ?