The Last Tear | TOME 2

Prologue

LEYSA
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La mort peut venir frapper à ma porte, je suis prête.

Je n'avais jamais attendu de mourir, je n'avais jamais demandé à vivre et pourtant, j'étais là, j'existais bel et bien. J'ouvrais les yeux chaque matin pour les refermer chaque soir. Chaque jour était une déception. Chaque minute, une douce souffrance. La faucheuse ne m'avait toujours pas rendu visite. J'aurais aimé me dire que j'avais tout fait pour combattre le mal, mais je n'avais absolument rien fait. Je l'avais accueilli en moi comme les océans subissent les tempêtes.

Deux mois s'étaient écoulés. J'avais compté les jours, j'avais attendu patiemment que mon cœur s'extirpe de cette magie noire. Mais rien n'avait marché. Je m'étais refermée sur moi-même. On ne m'avait pas rendu visite. On m'avait laissée seule, baignant dans ma douleur, dans ces hurlements qui m'arrachaient les poumons chaque nuit. La magie noire n'était pas seulement un peu de noirceur dans la poitrine. C'était tout ce qui l'accompagnait. Si elle était facile à utiliser, l'accepter dans mon corps était une chose plus compliquée.

D'ailleurs, mon corps la rejetait. Quand je ne passais pas mes journées à vomir, je peinais à respirer ou même à me tenir debout. J'avais sûrement menti. Je sentais que je luttais, mais mon combat était inefficace. L'ennemi était plus fort, plus tenace que mon mental. Parfois, je pensais à Ace et le poids dans ma poitrine se relâchait doucement. Puis tout me revenait comme une déferlante de torture en pleine gorge. Les ténèbres me voulaient, et elles étaient à deux doigts de m'avoir.

Caeta me manquait terriblement. En remontant le temps pour la sauver elle, Helias et Hedwin, j'avais utilisé une trop forte magie. J'avais laissé ma fureur exploser, ma tristesse me noyer les veines, et c'est ce qui aura causé ma perte. Vereya me l'avait dit. Une fois le cœur atteint, c'est fichu. Je suis fichue. Mais c'est pour la bonne cause. C'est ce que je me répétais en permanence. Caeta et son âme sœur vivraient, c'était la plus belle chose que je pouvais lui offrir.

Maintenant, il ne me restait plus qu'à dépérir lentement.

Lentement, je revins doucement à la réalité. Je me mis à tousser, les poumons comprimés. J'eus du mal à marcher jusqu'à la salle de trône. Je me tenais contre les murs, m'appuyant sur la pierre. J'avais ordonné aux gardes de ne pas me suivre, et s'ils avaient protesté au début, ils s'étaient rapidement rendus compte de mon état.

Je passai les portes, la sueur dégoulinant sur mon front, le moral au plus bas. En à peine deux secondes, je m'écroulai au sol. Je n'avais jamais ressenti un aussi grand malaise dans mon corps.

Les larmes roulaient sur mes joues sans que je me sente triste pour autant. J'étais juste désespérée. J'étais la seule capable de me sauver et je n'y arrivais pas.

Je n'entendis pas les fenêtres se briser. Enfin, si, mais je crois bien que je ne fis pas attention. Lorsque je relevai les yeux, je poussai un soupir las.

La Mort venait enfin.

— Si tu n'acceptes pas la magie noire, elle te tuera en premier. Tes cellules mourront une à une, ton système immunitaire s'affaiblira. Tu finiras par mourir dans d'atroces souffrances.

Un homme me faisait face. Le teint grisonnant, les cheveux poivre et sel plaqués en arrière, il était d'une grande beauté, même si ses yeux brillaient d'une lueur maléfique. Il avait atteint un âge considérable et les rides déformaient ses traits masculins.