The Last Tear | TOME 2

Chapitre 13

ACE
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— C'était du bon boulot, Niam.

Il me souriait, mais cela ne remonta pas jusqu'à ses yeux. Au contraire, il paraissait triste, presque apeuré, comme s'il craignait que Leysa ne le tue dans son sommeil.

Le plan avait été ingénieux du début à la fin. Nous avions remplacé les perles luisantes par de plus grosses de couleur rouge et bleu. Ainsi, Leysa ne s'était pas doutée de la supercherie.

Utiliser Niam était le meilleur choix. Il n'avait pas à se sentir coupable du succès de cette mission.

— Elle redeviendra comme avant ?

Je hochai lentement la tête. Nous ne connaissions pas encore les effets de ce collier mais Olga avait été très claire. Le mal serait contenu dans les perles du collier, qui la protègeraient.

— Et elle n'aura aucun souvenir du mal qu'elle a commis, alors attention à ne pas trop en dévoiler.

La porte s'ouvrit brusquement dans son dos et je relevai vivement la tête. Caeta s'avança, les joues rouges, l'air désabusé.

Elle avait surtout l'air énervé. Niam s'éclipsa discrètement. Prenant place en face de moi, Rey se tenait à la porte et ne savait pas quoi faire. Entrer ou partir ? Alors que visiblement, une dispute avait éclaté entre eux.

Il s'en alla, sans un dernier regard pour la fée. Moi, je relevai les yeux vers elle.

— Un problème ? Tu peux m'en parler, tu sais.

— En parler à un meurtrier dans ton genre ? Non merci.

Aoutch. Quelle mouche l'avait piquée depuis la dernière fois ? Je décidai de la fermer pour une fois, la laissant elle et ses pensées occupées.

Un silence s'écoula. Je m'amusais à fabriquer des petites étoiles de mes doigts, lassé de ces nouveaux pouvoirs. Autrefois, on maîtrisait l'art de la nuit, des étoiles et des ténèbres. Quand Arkana n'était devenue que le sombre reflet d'elle-même, les deux premiers champs avaient été éliminés. Et maintenant, ils revenaient à moi.

— Je suis désolée, soupira Caeta. C'est seulement que... C'est compliqué avec Reyron.

— Compliqué dans quel sens ? Du genre impossible ou du genre possible à résoudre ?

— Du genre impossible.

Je la voyais au bord des larmes. Elle se redressa et hésita. Pouvait-elle se confier à quelqu'un comme moi ? C'était la question que je lisais dans ses yeux. Et pourtant, je la vis prendre une grande inspiration.

— Tu sais, j'ai toujours apprécié Helias. Mais je n'ai jamais ressenti... Le feu d'artifice. Les papillons, ou toutes les autres choses qui vont avec. L'autre soir, il m'a embrassée. Et je ne voulais pas, je ne ressentais rien pour lui, je me suis même demandé ce qui clochait chez moi.

Elle fondit en larmes. D'un coup d'un seul.

— Mince alors ! Helias est mon âme sœur et je suis incapable de l'aimer. Je me suis bercée d'illusions, Ace. J'ai toujours pensé... J'ai toujours cru que les âmes sœurs finiraient leur vie ensemble. Et voilà que Reyron débarque. Tu sais ce qu'il vient de me dire ?