Chapitre 11

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ACE
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— On s'est vus hier, chérie, répliquai-je, un sourire enjôleur aux lèvres.

— C'est vrai, répond-elle. C'était trop court, on devrait... se revoir, toi et moi.

Elle fit un autre pas en avant jusqu'à être si proche que je pouvais humer son odeur. Ses cheveux auburn brillaient intensivement, et ses yeux, eux, plongèrent dans les miens. Par tous les dieux... J'allais mourir de désir avant d'avoir pu lui faire enfiler le collier.

— Tu aimes mon nouveau look ?

Mes yeux se baladaient sur sa robe bien trop courte mais surtout sur ses cheveux noir corbeau. Elle était si belle avec ses cheveux auburn... Que la voir ainsi me perturbait réellement.

— Mouais. Je t'ai connue sous de meilleurs jours.

Ses ongles descendirent le long de mon torse et elle souffla au creux de mon oreille :

— Écarte-toi de mon chemin, Ace.

Son murmure provoqua en moi un délicieux frisson. D'un geste de la main, elle me fit valser à travers la pièce, mon dos heurtant lourdement contre une étagère de livres. Je poussai un grognement en me redressant. Il m'en faudrait plus pour m'abattre.

Je la vis faire la même chose avec Hedwin qui cogna contre un mur. Outch.

Caeta poussa un cri et Leysa s'arrêta devant elle, la considérant enfin.

Après des mois d'absence, des mois sans accorder la moindre importance à sa meilleure amie, Leysa osait enfin poser le regard sur elle.

— Ce n'est pas toi, murmura Caeta.

Un silence tonitruant résonna dans la pièce. Jusqu'à ce que Leysa éclate d'un rire moqueur.

— Je ne te ferai pas de mal, ajouta la fée, si tu te rends.

Cette fois-ci, son rire s'éteignit.

— Me rendre ? Je crois plutôt que tu vas t'écarter toi aussi, si tu ne veux pas finir comme l'autre imbécile dans ton dos.

L'imbécile que j'étais se remettait debout tant bien que mal.

— Je t'en prie, Leysa. Tu t'es sacrifiée pour sauver Ace, mais agir de la sorte... tuer des innocents, cela ne te ressemble pas, cela ne...

— Tu ne sais pas qui je suis ! s'écria Leysa en faisant un pas en avant. Tu n'as jamais su qui j'étais. Et tu ne le sauras jamais.

Elle leva la main. Moi, je croyais halluciner. Caeta pleurait, enfin je l'entendais renifler.

— Je t'ai chérie comme une sœur, souffla la fée avant de reculer.

Quelque chose s'ouvrit en elle. Je vis dans ses yeux une émotion. Et les émotions, c'était la clé pour s'extirper de la magie noire. Mais le combat que menait Leysa était trop grand pour elle et seule, elle n'y arriverait pas.

Elle se referma, et sa fureur se libéra.

Elle fulminait. Sa puissance montait en elle et je retins mon souffle. Non, elle ne tuerait pas Caeta, elle ne lui ferait pas de mal. Il y avait toujours la Leysa d'avant qui sommeillait, quelque part.

The Last Tear | TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant