The Last Tear | TOME 2

Chapitre 1

ACE
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— Il doit bien y avoir une solution !

Furieux, je frappai la table du poing. Ils me fixaient tous comme des idiots sans cerveau. Hedwin mangeait une pomme, Helias me jaugeait mal depuis le début de la réunion et Caeta, elle, paraissait plus apeurée qu'autre chose.

Il n'y avait que Vereya pour m'écouter parler. Et c'était bien là le problème : j'étais le seul à m'exclamer. À croire qu'ils n'avaient pas connu Leysa !

— Inutile de blesser cette pauvre table qui ne t'a rien demandé, lança Hedwin en prenant un croc.

Je le fusillai du regard. Son frère en rajouta une couche en me jetant un regard moqueur :

— Il ne sait que gueuler et se plaindre en permanence, de toute manière. Deux mois qu'il est là et deux mois qu'il n'a que Leysa à la bouche.

Je l'imaginais lui arracher la tête et la donner aux Sgürr. Je me voyais aussi lui découper soigneusement ce qui lui servait d'appareil reproducteur pour le broyer et le jeter dans la mer.

J'allais le massacrer. À la tronçonneuse.

— Peut-être parce que toi, depuis deux mois, tu ne fais que fourrer ta queue dans la jolie petite fée qui se...

Helias se leva d'un seul coup et projeta sa magie sur moi d'un mouvement rageur. J'éclatai de rire en réduisant sa glace en cendre. Quel imbécile.

— Je vais t'égorger.

Ses menaces n'avaient aucune valeur à mes yeux. Pas tant que Leysa n'était pas de retour parmi nous. J'aurais tout le temps de le tuer après ça.

— Avec tes cornets de glace ? Laisse-moi rire.

— Bon, ça suffit, intervint Vereya en se levant à son tour. On va trouver une solution mais avec deux idiots dans votre genre, on n'est pas prêts d'y arriver. Asseyez-vous.

Son ton suffisait à nous faire plier. Je voyais Vereya comme une dangereuse maîtresse d'armes, et aussi comme une armoire à glace. En plusieurs centaines d'années d'amitié, elle m'avait toujours fait secrètement peur.

— Je vote pour laisser tomber, lança de nouveau Helias. On n'a rien pu faire pour lui (et il me designa d'un coup de tête). C'est déjà perdu d'avance pour elle.

La fée, qui avait enfin allumée ses quelques neurones restants, s'exclama :

— Helias ! Si tu avais été dans son cas, Leysa aurait tout fait pour te sauver.

— Ch'est vrai cha, rajouta Hedwin la bouche pleine.

— Et comment est-on supposé l'aider ? Étant donné qu'elle est sûrement en train d'exterminer toute la population dont elle est responsable ? Leysa va devenir une meurtrière, comme ce type.

Si les yeux d'Helias avaient pu me lancer des couteaux, je serais déjà au paradis. Ou en enfer.

Menaçant, je me penchai par-dessus la table, les doigts levés. Son visage devint rouge d'un seul coup alors que le silence régnait dans la pièce.