The Last Tear | TOME 2

Chapitre 7

ACE
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— C'est physiquement impossible que vous soyez liés. Un lien d'âmes sœurs ne se partage qu'entre deux personnes. J'ai des milliers d'années derrière moi et je n'ai jamais vu cela.

Nous approchions des frontières d'Ibesys. Il ne nous restait que quelques centaines de mètres avant de rejoindre l'entrée. Je m'étais légèrement trompé dans ma fabrication de portail et nous avions atteri à la lisière des bois. Ma magie étant trop affaiblie, Caeta avait affirmé que nous pourrions marcher.

— Je suis d'accord, renchérit-elle. Ce n'est pas possible, tu dois te tromper, Reyron.

Il baissa les yeux vers la fée. Elle semblait si minuscule face à lui que cela en devenait ridicule. Helias n'avait pas bronché de tout le chemin. Il était furieux, mais bon. Qu'il reste silencieux, cela valait mieux pour nous tous.

— Je t'assure que c'est possible, grommela Reyron. Es-tu au moins sûr d'être liée à cette crapule ?

— Il n'est pas une crapule ! se plaignit Caeta.

— Il a voulu t'embrasser sans ton consentement. Quel genre d'homme ferait cela ?

Il semblait bien trop préoccupé pour Caeta alors qu'il ne la connaissait même pas.

— Je ressens une connexion entre nous, affirma Reyron. C'est indéniable et ce n'est pas un mensonge. Je suis sûr que tu ressens la même chose.

Il s'arrêta en pleine route, prit la main de Caeta qu'il posa sur son torse. La fée hoqueta alors qu'une alchimie planait entre eux. Ses veines devinrent translucides, celles de Rey aussi. C'étaient comme si leurs deux corps ne faisaient qu'un. C'était aussi terrifiant à voir que magnifique.

Caeta recula, troublée.

— Bon, on ferait mieux d'accélérer le pas. Il fait déjà nuit.

Je pris les devants de la marche alors qu'Hedwin se plaignait dans mon dos.

— Ne peut-on pas tout simplement créer un maudit portail ?

— Je m'en occupe, intervint Caeta.

D'un geste fluide, une magie aux particules émeraudes se déchaîna devant elle. Elle semblait n'avoir aucune difficulté à créer ce portail magique. Je l'enviais secrètement, même si je ne lui dirais jamais.

— En route !

Un après l'autre, nous traversâmes le portail qui nous emmena directement dans un des couloirs du palais d'Ibesys.

— Je croyais qu'ils avaient mis des brouilleurs.

Caeta bredouilla des mots intelligibles. Reyron parla au-dessus d'elle :

— La magie de Caeta est plus puissante que celle d'Ibesys.

J'éclatai de rire et rétorquai :

— C'est impossible. Aucun être magique n'est plus puissant que la magie d'une propre pays.

— Tu serais surpris de découvrir le contraire, répliqua Rey en me fixant intensivement.