Chapitre 2

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LEYSA
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— Plus haut ! Non, pas comme ça, enfin. À droite, à côté de mon portrait.

Les bras croisés, j'observai mon œuvre se mettre en place par ces idiots incapables de remuer le petit doigt. Les deux domestiques tentaient de soulever les banderoles à accrocher, en vain. L'un deux se marcha sur les pieds et s'emmêla avant de presque s'effondrer au sol.

Je pris une grande inspiration en les voyant faire. Ils avaient des gros muscles et étaient incapables d'effectuer le travail correctement ! Dépitée, je comptai jusqu'à dix dans ma tête. Dix secondes de pure délice, où mon impatience grandissait au fur et à mesure que je les voyais être en difficulté.

L'un deux suait à grosses gouttes, comme s'il avait peur de la suite qui l'attendait. Il faisait bien, je commençais à sentir l'agacement noircir mes veines.

Les dix secondes passèrent. Je levai la main et l'un d'eux poussa un cri en relâchant la banderole qui s'écrasa sur les pieds de l'autre.

— Laissez-moi faire, bande d'idiots.

J'agitai mes doigts et la banderole se souleva d'un coup avant d'aller s'accrocher comme par magie, juste à droite de mon magnifique et sublime portrait, expressément fait par l'un des meilleurs peintres du royaume.

Satisfaite, je souriais. Mes ténèbres revinrent à moi avec douceur et je me tournai vers les deux idiots.

— C'était si dur que cela ? Je n'ai pas besoin d'incapables dans votre genre dans mon palais. Du balai !

L'un d'eux hésita. Celui qui suait prit ses jambes à son cou et traversa l'immense salle de fêtes. Je posai mes yeux sur celui qui restait planté là devant moi comme un abricot fraîchement mûri.

— Qu'est-ce que tu attends ? m'impatientai-je.

— Vous... Vous n'allez pas me laisser partir.

Son ton de voix terrifié me donnait envie de dormir.

— Puisque je te le dis !

Ni une ni deux, il s'activa pour rejoindre son collègue qui venait d'atteindre les portes. Un sourire diabolique se dessina sur mes lèvres alors que je levai les mains de nouveau.

Les deux idiots se figèrent en poussant des gémissements avant de tomber à genoux. Leurs visages m'apparurent et un sentiment de bien profond me prit au corps quand je vis leurs gorges nettement tranchées. Par mes lames obscures, et de qualité qui plus est.

C'était du travail de professionnelle, et j'en étais fière.

Mais les deux idiots laissaient maintenant des traces de sang immonde sur le beau marbre de mon palais. Mon sourire s'effaça.

— Lucius !

Mon cri résonna dans toute la pièce où j'étais seule maintenant. Mon conseiller apparut dans la seconde, essoufflé, les yeux arrondis en voyant les deux cadavres devant lui.

Il tenait des papiers dans sa main et son uniforme lui séyait plutôt bien. Je l'avais choisi pour son sérieux et son expérience. Lucius avait la soixantaine mais était digne d'assister sa reine, alors il restait auprès de moi en permanence.

The Last Tear | TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant