The Last Tear | TOME 2

Chapitre 9

ACE
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— Mains en l'air !

— J'ai comme une sensation de déjà-vu.

Je levai les yeux vers le type qui venait de me parler. Le patrouilleur braquait son arme sur moi, menaçant. Les portes du palais de Nemeria m'étaient interdites, quel dommage.

Je le jaugeai d'un air mauvais. Les autres restaient derrière moi, sauf Rey qui me dépassa. Il glissa quelques mots au patrouilleur qui le fit entrer à l'intérieur. Moi, on me laissait toujours les mains en l'air.

Quel accueil ! Et j'étais supposé porter ma couronne royal. Quelle utilité quand on me désignait toujours comme une bête noire. Ce qui était logique, soit dit en passant.

— Baissez votre arme, patrouilleur, tonna une voix féminine.

Un sourire se dessina sur mes lèvres. La reine Lianys s'avança et lorsqu'elle me vit, ses yeux se voilèrent de larmes.

— Mais, Votre Majesté, il s'agit de...

— Obéissez, soldat.

Lianys descendit les marches du palais pour me prendre dans ses bras. Je restai quelques secondes surpris de cette marque d'affection avant qu'elle ne recule.

— J'ai toujours su que l'on finirait par te retrouver, Ace. Tu m'as manqué.

Elle me sourit d'un air sincère. Sa peau noire rayonnait sous le ciel étoilé. Ses cheveux formaient une couronne de tresses sur sa tête et ses lèvres, elles, brillaient d'un gloss poudré. Même en pleine nuit, elle demeurait incroyable.

— Entrez, je vous prie. Je n'attendais plus que vous.

Sans un mot, elle nous escorta à l'intérieur. Rey ouvrait la marche, tout en jetant des coups d'œil par-dessus son épaule pour veiller sur Caeta.

Il nous emmena jusqu'à la salle de conseil du palais de Nemeria. Les fenêtres étaient toujours ouvertes, laissant les rideaux blancs voler au gré du vent. Tout était toujours aussi romantique, aussi rosé, comme un baiser fruité.

Le lieu n'avait pas changé d'après mes souvenirs. Que gardais-je même de ces souvenirs ? J'en avais tellement eu qu'il était impossible de se rappeler de tout.

Mais en passant la porte de la salle, je fus projeté des décennies en arrière.

Je passe la porte, le cœur en miettes. J'ai froid, j'ai peur, je suis terrifié, j'ai juste envie de me jeter du haut d'une falaise pour l'avoir vue, elle, la créature de mes rêves.

Lianys lève la tête vers moi, plongée dans d'innombrables dossiers et procédures à signer. Il est tard, elle devrait dormir pourtant. Mais elle est là et quand elle me voit, ses yeux s'illuminent.

— Ace, tout va bien ?

Je m'assois sur un siège en face d'elle. Je peine à reprendre ma respiration. À la minute où je l'ai rencontrée, j'ai traversé Ibesys d'un portail pour me rendre ici.

— Je l'ai vue. Je l'ai rencontrée. Laure. Mon âme sœur. Je l'ai rencontrée, Lianys !

Elle sourit d'un air sincère et se penche pour me prendre la main.