Chapitre 27

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Voldemort attira leur attention en claquant la langue, ses yeux brillants d'une lueur presque surnaturelle. Il affichait un sourire effrayant, carnassier.
— Miss Evans, je vous suggère de rester... à l'écart du monde magique avec votre fils. Et comme je me sens d'humeur généreuse, je peux vous proposer de faire croire à votre mort. Ainsi ce vieux fou de Dumbledore n'essaiera pas de vous récupérer.

Lily resta silencieuse un instant, puis elle soupira en haussant les épaules.
— Je préfère autant éviter de dissimuler la vérité. Ils penseront ce qu'ils voudront de ma disparition... je m'en moque.

Voldemort hocha la tête, conciliant.
— Dans ce cas, quelques années à l'étranger pour me trouver des soutiens si la guerre dure trop longtemps seront mon cadeau de mariage. Sinon vous serez libre de choisir où vous voulez vous établir.

Puisque Severus restait silencieux, encore sous le choc, Lily fronça les sourcils.
— Des soutiens ? Vous voulez dire recruter des Mangemorts pour vous ?

Voldemort ricana, ne semblant pas vexé par la grimace de Lily. Il haussa les épaules.
— Disons que je vois un peu plus grand. Sans cette prophétie, Dumbledore se trouve privé de l'élu, de son garçon miracle. Ce vieux fou est l'ultime obstacle qui m'empêche de prendre la tête du monde magique. Sans lui... mes projets vont enfin se concrétiser et je prévois de cultiver d'agréables relations internationales.


Lily vacilla un bref instant, comme si elle comprenait soudain les conséquences de son geste. Cependant, sa décision était prise et elle ne voulait pas trahir sa parole. Elle chuchota, incertaine.
— Vous comptez continuer les attaques ? Tuer encore et encore ?

Le mage noir se leva tranquillement, et avança, en la fixant. La surplombant, il leva la main et passa un doigt glacé sur sa joue, la faisant frissonner de crainte.
— Ce serait contre-productif... Il y aura des morts bien évidemment. Les opposants, ceux qui s'entêtent à vouloir me combattre. Mais je n'aurais plus à attaquer à l'aveugle. Rassurée, ma chère ?

Lily prit une inspiration tremblante et baissa la tête, avant de murmurer.
— Ce n'est pas comme si vous écoutiez mes suggestions.

Voldemort eut un rire amusé et hocha la tête.
— Effectivement.


Lily recula d'un pas et Severus l'attrapa pour l'enlacer. Il croisa le regard moqueur du mage noir et il baissa aussitôt les yeux en signe de soumission, essayant de cacher à quel point il tenait à la jeune femme près de lui.
Voldemort retourna s'installer dans son siège et il se tapota lentement les lèvres de l'index.
— Très cher Lucius... Que dirais-tu d'utiliser ta position au conseil d'Administration de Poudlard pour mettre en évidence l'alcoolisme de cette prophétesse ? Ou son manque flagrant de compétences ?

L'homme se mordilla la lèvre, le front plissé, puis il s'inclina légèrement.
— Maître, si je peux me permettre, je pourrais peut-être imposer un contrôle en passant par le ministre. Ainsi, personne ne pourrait m'accuser de vouloir discréditer une fois encore Dumbledore. Ce sera plus... officiel.

Voldemort hocha la tête, satisfait.
— Parfait. Tu me tiendras au courant de l'évolution de cette mission. Severus... je te laisse tranquille pour que tu puisses préparer tes noces. Profites-en pour quitter ton poste à Poudlard, au passage, je n'ai plus besoin d'un espion auprès de ce vieil imbécile.

Godric's Hollow - fin octobre 1981


En arrivant à Godric's Hollow, Dumbledore regarda autour de lui en se lissant la barbe, inquiet. Habituellement, il avait toujours un pincement au cœur en revenant dans sa ville natale, envahi par des souvenirs doux-amers. Cet endroit était éternellement lié à la mort de sa petite sœur, après tout. Ainsi qu'à sa rencontre avec Gellert... et à leur séparation.
Cette fois pourtant, il n'eut pas la moindre pensée pour le passé.

Il était bien trop inquiet, avec l'impression persistante que quelque chose n'allait pas.

Il avait fait le tour de l'Ordre du Phénix, s'assurant que tout était en ordre. Et maintenant, il lui restait à visiter sa pièce maîtresse... L'enfant des Potter, sur qui reposait l'ensemble de ses plans.

Il marcha tranquillement jusqu'à la maison des Potter, regardant autour de lui, s'assurant qu'il n'y avait pas le moindre mouvement inhabituel. En arrivant à proximité de la maison du couple, il vit un rideau bouger à l'une des fenêtres.

Il marqua un temps d'arrêt, puis il inclina lentement la tête, en direction de la fenêtre sombre. Il n'y eut plus le moindre mouvement et il pensa que la vieille Tourdesac avait cessé de l'épier. Au moins, s'il voulait savoir qui venait rôder dans le coin, il lui suffisait de venir lui parler. Il était certain qu'elle ne manquait pas le moindre passage dans le petit village, comme autrefois.

Il avança jusqu'à la maison des Potter et la contempla attentivement. Tout était silencieux et la demeure était plongée dans l'obscurité. Ça ne l'empêcha pas de frapper à la porte, voulant la certitude que son pressentiment n'était qu'une crainte absurde.


James Potter lui ouvrit la porte et le dévisagea, les yeux injectés de sang.

Dumbledore fronça les sourcils et entra, saluant l'homme et regarda autour de lui, avec la sensation qu'il y avait un gros problème.
James semblait épuisé et puisqu'il avait été mis en congés forcés pour sa propre sécurité, ce n'était pas parce qu'il faisait plus d'heures supplémentaires au Ministère.

La maison habituellement parfaitement ordonnée était en désordre. L'évier de la cuisine était empli de vaisselle sale et il y avait quelques bouteilles vides de whisky pur feu qui traînaient ça et là.

Repoussant ses craintes, Dumbledore adressa un léger sourire à James.
— Bonsoir mon ami. Je venais voir comment vous alliez, ta petite famille et toi.

James marmonna une vague réponse, en évitant le regard du vieil homme, visiblement mal à l'aise.
Les doigts glacés de la peur s'insinuèrent sous la peau de Dumbledore. Le vieil homme avança brusquement et attrapa vivement le poignet de James, montrant que l'âge ne l'avait pas privé de ses réflexes.

Il sentit l'Auror se tendre et Dumbledore demanda, pressant.
— Où est ton fils, mon garçon ?

James se crispa avant de lâcher, amer.
— Je ne sais pas.

Dumbledore secoua lentement la tête. Il attrapa l'Auror par les épaules, l'obligeant à lui faire face, et il lui fallut toute sa maîtrise pour ne pas le secouer. Il fronça le nez en sentant l'alcool dans l'haleine de James et en voyant de plus près ses yeux injectés de sang.
— Où est le gamin, James ?

Avec une moue boudeuse digne d'un enfant de six ans, James lui répondit finalement dans un souffle.
— Lily m'a quitté.

Le choix de LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant