Chapitre 33

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Dumbledore vacilla, surpris et souffrant de la coupure qu'il avait à l'épaule. Voldemort lança un Experlliamus à son tour, contré par le vieil homme. Une fois encore, un des Mangemorts lança un bouclier pour s'assurer que personne dans le public ne serait blessé.
Certains Aurors semblèrent hésiter, puis arrêtèrent de se battre, visiblement perplexes. Ils furent désarmés et ligotés avant d'être poussés parmi les civils, afin d'être aux premières loges pour assister à la suite des évènements.


Dumbledore lança plusieurs sorts, donc un inflammare qui passa près de lui, brûlant légèrement sa manche. Furieux, le mage noir résista à l'envie de répliquer par un Doloris. L'impardonnable restait dans ses favoris, mais il avait conscience qu'il ne devait pas l'utiliser dans ce combat. Surtout pas en public.
L'important était de laisser croire aux sorciers qu'ils avaient été trompés sur son compte, juste assez pour qu'ils cessent de soutenir Dumbledore... Juste assez pour le laisser prendre le monde magique en toute impunité.

Devant ses réactions inhabituelles, Dumbledore fronçait les sourcils et commettait des erreurs. Il semblait moins puissant qu'à son habitude, comme s'il ne maîtrisait plus du tout l'art du duel.

C'était particulièrement délectable et Voldemort profita d'un instant d'inattention du vieil homme pour s'approcher et murmurer de nouveau sa question, sa baguette pointée droit vers son cœur.
— Tu te demandes ce qui se passe, pas vrai vieil homme ?

Dumbledore déglutit et il recula d'un pas, comme s'il voulait ignorer les petits jeux de son vis-à-vis. Cependant, la graine du doute était plantée et il perdait sa concentration, commettant des erreurs grossières, regardant autour de lui comme pour essayer de trouver le piège.
Pour la première fois depuis l'émergence de Voldemort, Dumbledore était en difficulté et il n'arrivait pas à contrer son ancien élève...


Un impedimenta rageur entrava Dumbledore, qui bascula immédiatement et tomba lourdement au sol. Sa baguette lui échappa et roula sur les pavés, sous ses yeux impuissants.
Le directeur de Poudlard haleta, horrifié, et il se débattit, alors que Voldemort approchait lentement, l'air terriblement calme et bien trop souriant.

Lorsqu'il le surplomba, le mage noir ricana.
— Veux-tu savoir à quel moment tu as perdu, vieux fou ?

Dumbledore se débattit vainement, ses yeux bleus pleins de fureur, avant de cracher.
— Tu vas peut-être me tuer, Tom, mais il reste l'enfant de la prophétie. Le garçon va grandir et un jour, il te tuera. Ses parents feront de lui mon successeur et il attaquera en mon nom !

Voldemort éclata de rire, un rire grinçant et effrayant, puis il se pencha vers le directeur de Poudlard, ses yeux rouge luisant de contentement. Il murmura de façon à n'être entendu que de lui.
— Et sais-tu où est ton petit prodige exactement, vieil homme ?

Dumbledore hoqueta et il écarquilla les yeux. Un frisson glacé glissa le long de son échine alors que le poison du doute s'infiltrait en lui. Il secoua la tête, niant l'évidence.
— Non. Tu mens. Le petit est en sécurité. Loin de toi. Il est caché du monde magique pour être protégé !


Jouant avec sa baguette, Voldemort regarda autour d'eux. Les Aurors avaient été maîtrisés. Ceux qui s'étaient rendus étaient ligotés, les autres gisaient morts sur le sol. Ses Mangemorts tenaient la foule à l'écart, assez pour lui donner un peu d'intimité, nécessaire pour donner le coup de grâce à Dumbledore avant de l'envoyer en enfer.
Tous observaient la scène, dans un silence de mort.

Voldemort hocha la tête, satisfait d'être si près de la victoire, et il se pencha vers Dumbledore. Il chuchota, avec un rictus moqueur et les yeux brillant plus que jamais.
— Un jour, une jeune femme inquiète pour son bébé est venue me voir. Elle m'a promis tout ce que je voulais à la seule condition que son bébé, ce petit garçon si spécial, soit en sécurité. Qu'il ne soit pas blessé de ma main, qu'il soit protégé de ton influence. Vois-tu, j'ai hésité. Je pouvais le tuer et éliminer la menace de cette prophétie ou... Ou accorder à cette femme ce qu'elle voulait en échange de son allégeance.


Dumbledore hoqueta, blême. Il secoua la tête, effaré avant de hurler, d'un air dément.
— Tu mens ! Tu mens, elle n'est qu'une née moldue ! Tu n'as pas pu l'écouter !

Voldemort ricana.
— Comme ta mère Kendra ? J'ai fait mes petites recherches moi aussi, vieux fou. Evans est une sorcière très douée. Elle aime apprendre également. Et elle est d'accord pour respecter les traditions magiques.

Le mage noir s'éloigna d'un pas et parla plus fort, de façon à être entendu de tous.
— Tu as perdu, Dumbledore. Tu ne pourras pas faire d'un bébé ton petit soldat. Tu ne pourras pas le sacrifier en l'envoyant face à moi, espérant réaliser la prophétie d'une alcoolique notoire ! L'enfant est sous ma protection, il grandira sereinement, loin de toi et de tes principes stupides.

Il y eut une vague de murmures scandalisés, alors que les sorciers commentaient ses paroles. D'un coup, Dumbledore n'était plus si blanc, et l'opinion publique se retournait contre lui en découvrant qu'il voulait se servir d'un enfant.

Voldemort réprima un sourire satisfait en pensant que Lucius et Rockwood étaient d'excellents stratèges. S'il avait été seul, il aurait laissé échapper un rire de joie en pensant que lui, l'orphelin mal aimé, avait su s'entourer d'hommes de valeur.

Dumbledore commença à protester, à rappeler toutes les morts provoquées par ses Mangemorts, à rappeler qu'il était la cause d'une guerre, mais Voldemort lança négligemment un silencio avant de répondre tranquillement, un rictus amusé aux lèvres.
— Il faut être au moins deux pour une guerre, directeur. Je n'ai fait que défendre mon point de vue, rien de plus. Maintenant que j'ai éliminé la menace que tu représentes, je n'ai plus besoin d'attaquer aveuglément pour montrer aux sorciers à quel point tu es... dangereux. Maintenant, ils sont en sécurité...

Inutile de préciser à tous ces moutons que leur sécurité n'avait jamais été son objectif premier... mieux valait tranquillement savourer la douce ironie de la situation présente.

Une fois encore, la foule murmura, visiblement indécise. Mais l'immobilité des Mangemorts et les boucliers lancés pour protéger les civils suffisaient à les faire changer d'avis. D'un coup, ils doutaient, se souvenaient des actes de certains proches de Dumbledore, comme ce vieux Fol'Oeil qui n'hésitait pas à s'attaquer à ceux qu'il imaginait « sombres ». Il ne respectait ni les vieilles familles ni les traditions, perdu dans sa soif de vengeance après avoir perdu sa jambe et son œil dans une attaque. Que ce soit une attaque de Mangemort n'était qu'un détail trivial... après tout, qui s'en souviendrait maintenant que la guerre prenait fin ?

Le choix de LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant