Chapitre 20

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Bonsoir !


J'avais prévu d'ajouter ce petit commentaire au sujet de cette histoire à la fin, mais compte tenu de certains commentaires ici et là, je le fais tout de suite ;)

En effet, je crois qu'il est nécessaire de rappeler que cette histoire se déroule au début des années 80. Le comportement de James peut sembler brutal ou misogyne (et il l'est), mais pour être moi-même née à cette époque, c'était ainsi que les choses se passaient. La femme avait le rôle de gestion de la maison et des enfants - même si elle travaillait - et l'homme était le décideur du couple.

Ainsi, James n'est pas un monstre : il est juste l'homme de son époque.

Lily se montre bien plus affirmée que les femmes de son époque, mais son besoin de se mettre sous protection au lieu de se défendre seule est aussi lié à la période. Dans les années 80, une femme seule avec un enfant n'était pas vraiment bien vue !

J'ai choisi de respecter la mentalité de cette génération plutôt que d'en faire une héroïne forte et indépendante, parce que je trouvais ça plus réaliste. Elle est assez forte pour changer sa vie afin de protéger son fils, mais elle reste soumise aux diktats de la bienséance de l'époque.

Il y aura probablement d'autres passages qui paraîtront décalés par rapport à notre époque actuelle, mais ce n'est pas un hasard. Si Lily était née dans les années 2000, son comportement et ses réactions auraient été radicalement différents.

Aucun de mes personnages n'a de comportement extrême ou caricaturaux. Je ne voulais pas de méchant identifiable (quoi que ceci peut être débattu au sujet de ce cher Voldemort ou de Dumbledore et son avidité), juste un tas de gens ordinaires essayant de se débrouiller comme ils le pouvaient.

Ceci étant dit, j'espère que vous appréciez l'histoire et je vous laisse avec le chapitre du jour.

Bonne lecture !

Lili





Sirius écarquilla les yeux et hoqueta. Une vague d'inquiétude le balaya et il s'apprêta à demander à James des détails et surtout des nouvelles de Harry, mais son ami lui jeta un regard écoeuré.
— Je sais que tu n'aimais pas Lily. Mais qu'est-ce qui t'empêche de foutre mon mariage en l'air ? Comme ça tu ne serais plus le seul looser des maraudeurs !

Les mots flottèrent entre eux, brutaux. Blême, Sirius se leva, comme dans un état second, les poings serrés. James cligna des yeux et eut brièvement un air horrifié en prenant conscience de ce qu'il venait de dire.

Cependant, Sirius se moquait bien de savoir si James était stressé ou inquiet. Ces quelques mots étaient impardonnables après tout ce qu'ils avaient traversé, tout ce qu'ils avaient vécu.
Il lança son poing en avant, le frappant au visage, sans la moindre pitié.

James vacilla et tomba, la main sur la joue, les yeux écarquillés. Sirius avança pour le surplomber et il lui lança un regard dur.
— Sors de chez moi, James. Sors de chez moi et ne reviens plus jamais. Je n'ai pas vu ta femme, mais si je devais la voir, je ne prendrais même pas la peine de te prévenir. Si c'est ce que tu es devenu, elle a eu raison de te quitter et j'espère qu'elle a eu le bon sens d'emmener mon filleul avec elle.


Lorsqu'il se releva, James était mortellement pâle. Ils se dévisagèrent un long moment, puis James se détourna pour quitter l'appartement, épaules basses, toute sa posture hurlant la défaite.
Sirius ferma les yeux de toutes ses forces pour se retenir de pleurer ou pour ne pas se mettre à vomir, puis lorsque la porte d'entrée se ferma sur James, il attrapa la tasse de thé qu'il n'avait pas encore bue et il la projeta sur la porte avec un grognement de rage.
Il ne prit même pas la peine de nettoyer les dégâts, regardant la tache humide de thé couler le long de la porte. Il rejoignit ensuite sa chambre d'un pas traînant pour se laisser tomber dans son lit, rabattant la couette sur lui.

Il ferma les yeux, espérant se rendormir et tout oublier. Peut-être qu'à son réveil, il découvrirait que ce n'était qu'un cauchemar ou une stupide plaisanterie de mauvais goût. Peut-être que le monde aurait cessé de tourner à l'envers.

Godric's Hollow - dimanche 11 octobre 1981


James tournait nerveusement en rond dans sa maison.
Lily n'était pas revenue. Elle était partie un matin, embarquant son fils avec elle, sans un mot, sans une explication. Depuis, elle n'avait pas donné le moindre signe de vie.

Il n'avait parlé à personne de cette histoire, refusant d'attirer l'attention sur eux. Il se disait que c'était pour protéger Harry, parce que si Voldemort apprenait que Lily se baladait avec son fils sans protection, il attaquerait afin d'éliminer l'élu de la prophétie. Mais il avait surtout honte et il ne voulait pas être regardé avec pitié, comme celui dont la femme l'avait quitté sans un mot.

Il plissa les yeux et regarda autour de lui, notant le désordre qui s'était installé. Lily avait toujours été celle qui prenait soin de la maison, ou qui lui disait quoi faire. Sans elle, il laissait les choses s'accumuler et il découvrait qu'il se moquait bien de l'état de la maison.

Cependant, le soir même, Dumbledore venait en compagnie de Peter pour mettre la maison sous Fidelitas. Il ne voulait certainement pas que les deux hommes lui posent des questions sur l'état de son mariage.
Avec une grimace agacée, il lança quelques sorts pour que le salon et la cuisine soient impeccables.

Il se sentit brièvement furieux contre Lily, qui refusait de comprendre la situation. Il l'aimait, mais elle pouvait se montrer si bornée... Elle ne semblait pas se rendre compte du danger qu'ils courraient et de tout ce qu'il faisait pour mettre sa famille à l'abri... Il n'y avait qu'en entraînant Harry pour qu'il soit apte à se défendre que son fils aurait une chance de s'en sortir. Dumbledore le lui avait assez répété et il avait toute confiance envers le directeur de Poudlard.

James repoussa toute pensée de Lily et de sa fuite, de la façon dont elle était partie sans rien dire, sans même lui laisser un mot. Elle n'avait même pas pris la peine de le rassurer au sujet de Harry !

Lorsque quelqu'un frappa à la porte, James sursauta, en se rendant compte qu'il était resté un long moment plongé dans ses pensées. Avant d'aller ouvrir, il vérifia que tout était en ordre, puis il ferma un instant les yeux pour se forcer à se détendre et à cacher ses inquiétudes.

Baguette en main, il alla ouvrir — après tout, il fallait se montrer particulièrement méfiant en ces temps troublés.
Dumbledore entra avec un large sourire, suivi de Peter, qui regardait autour de lui, évitant visiblement son regard.
— James ! Mon garçon ! Comment vas-tu ?

James invita le directeur à s'installer et lui proposa un thé — qui fut accepté avec joie. En ne voyant personne, Dumbledore eut un léger sourire.
— Je suppose que cette chère Lily s'occupe du petit ?

James parvint à ne pas laisser filtrer le moindre sentiment sur son visage. Il laissa échapper un rire amusé puis secoua la tête.
— Oh non, Lily est partie rendre visite à une amie moldue. Elle m'a fait savoir qu'elle risquait d'y passer la nuit, donc elle ne sera pas des nôtres ce soir.

Dumbledore leva un sourcil, fixant James comme essayant de lire à travers lui. Cependant, James était un sang-pur et ses parents lui avaient enseigné certaines petites choses comme l'occlumentie. Il resta de marbre, avec un léger sourire avenant, refusant d'avouer que quelque chose n'allait pas. Il en allait de sa réputation après tout, il ne laisserait pas Dumbledore penser qu'il n'était pas capable de faire la loi au sein de son propre foyer !

Finalement, le directeur soupira et secoua la tête avec un air navré.
— C'est imprudent, mon garçon. Lily aurait dû rester ici, à l'abri. Cette jeune femme est un peu trop têtue, tu devrais lui rappeler les risques...

James hocha la tête, acceptant la remontrance sans sourciller. Avant qu'il ne puisse dire un mot, Dumbledore reprit avec un large sourire affable.
— Alors, dis-moi... Le garçon a-t-il eu son premier incident de magie ?


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