Chapitre 32

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Voldemort leva un sourcil intéressé et lui fit signe de continuer. Rockwood dévisagea une fois de plus la née de moldus au milieu de tous ces sang-purs, tenant l'enfant qui avait tout changé sans même le savoir. Il afficha un sourire satisfait et il affirma tranquillement.
— Il suffit de faire croire au monde magique que vous avez mis fin à la guerre grâce à cet enfant. Après tout, il est sous votre protection... et il serait particulièrement délectable que Dumbledore chute à cause de sa propre machination. Un simple bébé innocent qui n'était rien de plus qu'une victime de la folie de Dumbledore.


Il y eut un lourd silence alors que Voldemort réfléchissait soigneusement, fixant le jeune enfant. Il avait accepté de le laisser en vie parce qu'il avait trouvé amusant de faire venir à lui une des fidèles de Dumbledore, une de ses précieuses petites Gryffondor, une née de moldus en plus. Le tout en attirant dans ses filets l'enfant soi-disant destiné à le combattre.

Ce n'était pas une soudaine clémence ou un attendrissement stupide, il avait juste prêté attention aux arguments de Lucius et compris qu'il pouvait prendre le pouvoir autrement, en se servant de son caractère Serpentard : préférer la ruse à l'action.
La docilité de Lily Evans avait été un argument supplémentaire, l'aidant à prendre sa décision. Si elle avait résisté à ses exigences, il n'aurait pas été si conciliant, loin de là. Mais cette femme avait tout accepté pour son enfant et il ne pouvait pas nier qu'il éprouvait une sorte d'admiration pour cet instinct maternel poussé à son paroxysme. Sa propre mère était morte pour le mettre au monde et il s'était toujours demandé comment elle se serait comportée avec lui...

— Pourquoi pas... Il sera toujours temps de changer de stratégie si les choses ne tournent pas comme nous l'espérons. Ici, tout est sous contrôle. Allons donc nous occuper de ce vieux fou !

D'un geste, il rassembla ses Mangemorts.
— Mangemorts ! Nous allons affronter Dumbledore aujourd'hui, sur le chemin de Traverse. Pas de victimes civiles, ripostez uniquement et protégez la population à tout prix ! Obéissez et demain, vous aurez le monde magique sur un plateau !

Il y eut quelques regards incrédules et ses yeux rougeoyèrent, faisant comprendre à ses troupes qu'ils n'avaient pas intérêt à désobéir sous peine de punition sévère. Juste avant de quitter les lieux, il ordonna à Severus de rester en retrait et de garder un œil sur sa toute nouvelle épouse... Mieux valait garder une carte dans sa manche au cas où les choses ne tourneraient pas exactement comme il le voulait.

Chemin de Traverse — samedi 31 octobre 1981


Dumbledore sembla satisfait de voir arriver les Mangemorts, puis Voldemort en personne, alors qu'il s'époumonait en tentant de convaincre la foule qu'ils étaient en grand danger et qu'ils devaient s'unir et se rallier à lui.
Il avait besoin de combattants, de soutiens, d'argent, mais le calme soudain avait endormi la peur des sorciers et ces derniers ne semblaient plus vraiment se préoccuper de leur avenir.

Ainsi, l'arrivée de Voldemort tombait à pic pour illustrer ses propos. Il voyait déjà certains sorciers pâlir, agrippé à leur baguette, et se rapprocher de lui, comme pour implorer sa protection.

Immobile, le directeur de Poudlard se redressa légèrement, prêt à défier le mage noir. Il ne comptait pas se battre avec lui, juste le provoquer un peu, créer le chaos, et accueillir de nouveaux combattants qui lui offriraient leur confiance.

Les yeux rougeoyants de Voldemort effrayèrent plusieurs badauds, cependant, ils ne prirent pas la fuite. Ils étaient regroupés, les yeux écarquillés, curieux, imaginant probablement qu'ils avaient plus de chances de survie en restant en groupe — ou en restant près de Dumbledore.

Le mage noir eut un large sourire, particulièrement effrayant du point de vue de toutes les personnes présentes — aussi bien les sorciers que les Mangemorts — et fit signe à ses troupes de se déployer.
Ils obéirent aussitôt et déployèrent des boucliers autour du public.

Dumbledore sursauta et sembla un bref instant déstabilisé, avant de se reprendre et de tenter d'attaquer Voldemort, d'un simple experlliamus pour commencer. Le mage noir l'évita sans peine, avec un rictus moqueur, laissant filer le sort sans s'en soucier. Un badaud se trouvait sur la trajectoire, juste derrière, mais Dumbledore l'ignora : après tout, c'étaient les risques des batailles. Il s'excuserait ensuite...
Mais un Mangemort — que le directeur identifia comme Lucius Malefoy grâce aux longues mèches blondes, presque blanches — s'interposa et lança un Protego.

Il y eut un silence choqué sur les lieux, alors que tous les yeux étaient tournés vers ce Mangemort. Il reprit tranquillement sa place, tandis que Voldemort s'expliquait, sa voix portant suffisamment pour que tous entendent.
— Contrairement à ce que tu as prétendu, vieux fou, je ne cherche pas à détruire les sorciers ou le monde magique. Je veux juste nous protéger de la menace moldue...

Dumbledore voulut protester et rappeler tous les morts causés par ses raids sanglants, mais Voldemort lança plusieurs sorts, mobilisant sa concentration. Son absence de réponse suffit à déclencher une vague de murmures dans la foule tandis que Voldemort exultait.

L'idée même qu'il était en train de prendre le vieux fou à son propre jeu, que d'ici peu il serait décrit comme un sauveur était délectable, bien plus que le jeu de massacre qu'il avait mené jusqu'à présent.

Finalement, le petit Potter était une bénédiction, bien plus encore depuis qu'il lui appartenait — quoi que puisse en dire sa mère.


Quelques aurors arrivèrent, à peine une poignée. Aussitôt, une partie de ses Mangemorts engagea le combat, sans pitié, alors que le reste d'entre eux protégeaient les spectateurs, n'hésitant pas à prendre des sorts à leur place.

L'ébahissement du directeur de Poudlard était sans prix aux yeux de Voldemort. Ce dernier ne parvenait pas à comprendre ce qui se passait, et il se laissait distraire plus facilement.

Un sort de découpe lui entailla l'épaule et Voldemort éclata d'un rire grinçant, cruel.
— Tu ne comprends pas ce qui se passe, n'est-ce pas vieux fou ?
Dumbledore fronça les sourcils, mais se redressa, essayant de ne pas montrer ses doutes.
— Tom... tu devrais cesser. Tu ne peux pas continuer ainsi, à t'en prendre à des innocents !

Les yeux rouges brillèrent d'amusement et il ricana.
— Innocents ? Tes chiens domestiques sont ceux qui ont attaqué en premier, mes Mangemorts se défendent. La population ne sera pas blessée de ma main... Quant à toi... Tu es loin d'être innocent !

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