La Grèce Antique - Ve siècle av. J-C (Partie 3/3)

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Précédemment : Lexa fuit la guerre entre Athènes et Sparte à bord d'un bateau avec son oncle. Elle s'apprête à débarquer sur l'île de Lesbos, alliée d'Athènes. Klark vit quant à elle à Mytilène. Son père est l'un des notables de l'île et accueille chez lui les aristocrates athéniens en exil.

Après une première rencontre mouvementée, Klark et Lexa finissent par s'entendre. Désormais, elles vont habiter sous le même toit.


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Les semaines passaient ; et le regard que les deux jeunes femmes se portaient, changeait chaque jour un peu plus. Il s'emplissait d'admiration, d'affection et, il fallait bien l'avouer, d'amour. Klark arrivait à faire rêver Lexa et Lexa stimulait l'esprit de Klark. Elles se perdaient dans leurs conversations profondes, tant qu'elles se noyaient dans le regard de l'autre.

Lexa s'acclimatait bien à l'île de Lesbos. Étrangement —ou peut-être pas—, Athènes ne lui manquait pas le moins du monde. Klark lui faisait visiter les environs de fond en comble, du petit ruisseau à la plus haute colline des alentours. Elle lui apprit même à jouer quelques airs sur sa flûte de Pan. Ainsi, les deux adolescentes se rapprochaient et leur sentiment grandissait. Pourtant, bien que leur amitié eût débuté avec la conscience de leur attirance mutuelle. Il ne s'était encore rien passé entre elles. Elles se contentaient d'apprendre à se connaître et de partager de merveilleux instants ensemble, empli de joie, de rires, de taquineries et de chatouilles, de rêves et de philosophie.

Au début, cela leur convenait. Elles avaient besoin de prendre leur temps pour se découvrir. Mais à mesure que le temps passait, cela commençait à leur penser. À toutes les deux. Klark voulait faire le premier pas, mais elle avait peur de brusquer Lexa. Lexa voulait faire le premier pas, mais elle n'avait jamais embrassé personne et elle était morte de trouille à l'idée que la belle blonde ne la rejetât. Elles restaient donc ainsi, face à un mur, bloquées dans cette impasse stupide.

Cependant, un jour, alors qu'elles se promenaient non loin de la crique où elles s'étaient rencontrées, la pluie les surprit. Trempées jusqu'aux os, elles filèrent se réfugier dans une petite grotte dissimulée derrière une cascade. Un coup de tonnerre retentit dans un sourd fracas et Klark sursauta. Lexa vint lui prendre la main et l'encouragea à s'asseoir à ses côtés, à même le sol de la caverne.

Les deux adolescentes tremblotaient de froid, alors que leurs vêtements étaient gorgés d'eau. Toutefois, elles n'osaient pas les retirer ; elles ne savaient ce qu'il pourrait se passer si elles se mettaient complètement nues l'une devant l'autre. Au bout d'un moment, Lexa en eut assez de voir la belle blonde grelotter. Elle craignait qu'elle n'attrapât froid et qu'elle tombât malade. Et l'Athénienne conservait encore un souvenir douloureux de l'épidémie de peste qui l'avait poussée à fuir sa cité. Alors elle entoura Klark de ses bras et la pressa contre elle, avant de ne lui expliquer à voix basse : « Il faut que tu te réchauffes, Klark. Je ne veux pas te perdre. »

Ces paroles eurent un effet mieux qu'escompté sur la blonde. Le froid qui lui saisissait le corps ne fut plus rapidement qu'un lointain souvenir. Son regard s'abandonna à la contemplation de la brune et elle ressentit une douce chaleur se répandre dans ses veines. Lexa avait les cheveux humides ; ils lui collaient au front et quelques gouttelettes ruisselaient le long des saillies de ses pommettes, du creux de ses joues, pour venir soit mourir au coin de ses lèvres pulpeuses, soit rouler sur sa mâchoire fine et élancée. Klark la trouvait magnifique.

De son côté, Lexa sentit son cœur cogner d'un rythme et d'une force crescendo contre sa poitrine. Elle observait les prunelles sombres de la blonde fixer ses propres lèvres ; et cela lui insuffla le désir d'en faire de même. Elle se laissa donc aller à la contemplation des lèvres de la Mytilénienne et soudain, elle fut prise d'une pulsion irrationnelle. Mais quelle importance ? Après tout, comme le dirait deux mille ans plus tard un grand homme : « Le cœur a ses raisons que la raison ignore. »

OS Clexa : Aventures TemporellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant