Tempus Fugit - Tawny Romanoff

Prologue

PDV Tawny 

Vide. Oui, c’est bien cela. Vide. Tawny se sentait vide. Elle ne ressentait plus rien. Ni la peur, ni le chagrin. Ni la colère, ni la haine. Vide. Juste du vide. Un immense vide impossible à combler. Une brise de désespoir, un souffle de détresse, une tempête d’accablement, c’est tout ce qu’elle voulait expulser. Et pourtant. Vide. Pas n’importe quel vide. Ce vide. Le vide. Celui causé par ce monstre des ténèbres, ce colosse de l’ombre...Ce briseur de famille, d’avenir...d’espoir. La mort. La mort est toujours là... Elle vous attire, elle rôde près de vous, resserre son étau autour de votre gorge... La sentez-vous ? Elle est là, elle vous étouffe, prend votre dernier souffle...La mort est là. 

*** 

Il y a un mois, on m’a dit que mon Papa était mort. Qu’il était parti. Qu’il nous avait abandonné, mais que je le reverrai probablement. Dans pas longtemps. Les Hommes sont tous les mêmes. Ils ont tous le même destin. Pourquoi est-ce qu’on est là ? Est-ce qu’on a quelque chose à faire dans cette grande mascarade, cette illusion qu’est la vie ? Parce que oui, cela ne fait aucun doute, la vie n’est qu’une grande illusion. Une machination du Plus Grand. Les Hommes sont tous les mêmes. Nous sommes tous les mêmes.  

A chacun son destin, hein ? Eh bien non, je ne crois pas. Je suis née pour partir. Je ne t’attendrai pas. Je suis née pour faner. Mais n’est-ce pas cela qui fait toute ma beauté ? La temporalité. Je suis née pour mourir. La vie. La vie n’est belle que parce que la mort existe. La vie. La mort. 

Mais qu’est-ce que cela signifie, la mort ?  

Et pourquoi les gens doivent-ils mourir ? 

Je ne veux pas le voir partir lui aussi. Antoschka. Je ne veux pas qu’il parte, qu’il s’efface comme un autre. Et pourtant, je le sais, il ne lui reste plus que quelques jours à vivre... 

*** 

Ça y est, c’est fini. Mon jumeau, ma moitié...Il est parti. Il m’a quittée. Désormais, je suis seule, vraiment seule. Et plus petite que jamais. Je sais que je ne devrais pas faire le mûr, mais, croyez-moi, rien ne peut être pire que la “maison”. Dès demain, je vais commencer des recherches pour retrouver ma Maman et enfin m’échapper de cet enfer.