A Bloody Story

➥ chapitre 3

Allongée sur un matelas au sol, dorlotée par les douces mains d'une mère affectueuse, y/n écouta les récits des comtes de fées que lui racontait sa génitrice. Des histoires qui parlaient sur la vie d'une princesse, la vie d'une roturière devenue impératrice, la vie d'un chevalier renonçant à son titre pour l'amour.

Les caresses de sa mère sur ses cheveux lui donnait souvent sommeil, la réchauffait souvent malgré l'humidité de la pièce, la rendait heureuse dans les moments les plus difficiles. Du haut de ses 5 ans, y/n ne comprenait pas encore le monde d'où elle venait. C'est alors, avec innocence, qu'elle posa une question si simple mais si déchirante.

- Maman, où est ton prince charmant comme dans les livres ?

Cette question avait déformée le visage de sa mère, gênée de voir que sa fille s'en était rendue compte. Elle prit alors les joues de son enfant bien aimée dans ses mains fines et frêles, pour lui répondre avec un sourire mélancolique et peiné.

Mère - Je n'ai jamais eu de prince.

- Pourquoi ? Il est aussi aller à la guerre ?

Mère - Je n'en ai pas besoin tant que je t'ai toi, répond t-elle en la câlinant.

- Mais tu n'es pas triste d'être avec moi tout le temps ?

Mère - Comment je pourrais être triste alors que tu es un si magnifique ange.

Ce sourire qui ressemblait plus à du chagrin, cette étreinte qui ressemblait plus à une demande d'aide, y/n ne c'était pas rendue compte de tout cela pendant son enfance, et ce fait était l'un de ses plus grands regrets.

C'est alors, sous des souvenirs si fluides et brisants, que Naoto rentra après sa pause. Elle sursauta, étant bien trop pensive, en entendant le bruit strident de la porte claquée. Seulement dix minutes avaient suffit à la jeune femme pour se remémorer ses images qu'elle voulait chérir jusqu'à la fin de sa vie. Sauf que tout est fait pour disparaître un jour, et elle le savait bien plus que quiconque.

Sous les yeux fades d'y/n, le policier s'assoit une nouvelle fois sur cette chaise dur et inconfortable. Il saisit alors un stylo, pour ensuite ouvrir son carnet où y résidaient toute ses notes. D'un ton plutôt calme, Naoto demanda la suite de l'histoire.

Sa pause lui avait permit de rafraîchir ses idées qui étaient entre-mêlées par le regret. Il avait prit le temps d'hydrater sa gorge sèche par ses respirations hasardeuses. Mais ce sentiment d'apaisement et de lucidité n'allait pas tarder à disparaître à nouveau, et il le savait.

- Quelques semaines avaient passés, et je m'étais déjà fait une petite routine.

Le matin, elle se leva pour directement fabriquer de la méthamphétamine jusqu'au midi. Sa courte pause n'était utilisée que pour manger. Après s'être remplie le ventre, elle retourna immédiatement à son travail. C'est seulement la lune bien haute dans le ciel qu'elle rentra chez elle. Elle se lava, mangea, pour ensuite s'endormir. C'était une routine comme les autres, éprouvante mais obligatoire.

Mais ce jour là, sa journée était différente de toute les autres depuis sa venue au Japon. Y/n était actuellement en pleine transaction avec les trafiquants du Texas. Du coin de l'œil, tendant bien l'oreille, elle écouta Mikey gérer les négociations. Ce n'était pas la première fois qu'un évènement de ce genre ce produisait sous ses yeux.

Mikey - Nous pouvons vous fournir que 500 kilos par semaine, dit-il avec son air froid à ses interlocuteurs.

Les hommes du Texas goûta alors la marchandise pour vérifier la qualité du produit, et ils ne furent pas déçu. Y/n savait très bien qu'ils voudraient s'approprier sa marchandise étant donné que c'était la meilleure sur le marché actuel. Confiante, elle avait conseillée à Mikey d'entamer la négociation avec un prix élevé mais abordable puisque son produit est unique, ce qu'il fit.

Une fois la transaction finie, le Bonten reparti dans leurs voitures, direction leur établissement. Assise sur un siège moelleux, elle fixa Hajime qui semblait satisfait de la tournure des évènements. Le silence ce brisa alors par la prise de parole de Mikey.

Mikey - Merci pour ton aide, y/n.

Elle le regarda, pour seulement lui sourire en guise de réponse. Il faut dire qu'elle n'était toujours pas à l'aise avec ses hommes malgré tant de semaines passés. Tournant sa tête en direction la vitre, elle scruta le paysage défilé à toute vitesse sous les bavardages d'Hajime et de Mikey qui débriefait.

Arrivée en ville, au loin, elle repéra une boulangerie traditionnelle de son pays. C'est alors, pressée, qu'elle ordonna au chauffeur de s'arrêter, provoquant un sentiment d'hésitation chez les deux hommes qui étaient avec elle dans la voiture.

Mikey - Gare toi sur le côté, ordonne t-il au chauffeur.

Le conducteur se mit aussitôt au bord de la route, en warning, sans pour autant avoir d'explication. Y/n remercia Mikey, pour finalement sortir de la voiture. Avant de fermer la portière, Hajime demanda où elle allait avec autant d'enthousiasme.

- Je vais juste chercher des Tamales de Dulce, un dessert célèbre au Mexique, répond t-elle souriante.

Mikey - Prends en pour moi aussi. On va t'attendre. Je me demande quel goût ça aura...

Hajime se mit à regarder son boss avec un air suspicieux. Le comportement de celui-ci était différent de ce dont il avait l'habitude. En remarquant ce fait, un sentiment de malaise inonda son cœur, ce qui le poussa à lui demander lui aussi cette spécialité mexicaine qu'y/n voulait absolument.

Elle partit directement en courant vers cette boulangerie, pressée de remanger son dessert préféré, bien qu'il sera différent de celui que faisait sa mère habituellement. Sauf que dans sa course, y/n heurta quelqu'un.

La jeune femme regarda alors ce jeune homme actuellement au sol à cause de l'impact, entouré de plusieurs documents qu'il venait de faire tomber. Y/n s'accroupie pour ensuite l'aider à ramasser les papiers sur le sol, tout en s'excusant.

Voyant l'homme ne rien faire, elle se mit à le regarder. Il s'avérait que l'homme devant elle n'arrêtait pas de fixer sa silhouette. Et c'est sûrement pour cette raison qu'il se mit à parler sans même s'en rendre compte.

Homme - Vous êtes magnifique, annonce t-il bien trop absorbé par la jeune femme.

Y/n arrêta alors de ramasser les quelques documents encore sur le goudron, puis redirigea à nouveau son regard vers l'homme qui venait de la complimenter. En l'observant, elle remarqua que celui-ci était très gêné, sûrement car il venait seulement de se rendre compte des mots qu'il avait déblatéré avant.

Homme - J-Je suis désolé ! exclame t-il embarrassé. Il semblerait que je ne sache pas tenir ma langue !

- Oh euh non, ce n'est pas grave, répond t-elle en lui souriant. Il est plutôt pas mal lui aussi.

Les yeux de l'homme s'écarquilla à la vue de ce magnifique visage scintillant. C'était comme une flamme dans son cœur qui venait de se rallumer. Comme l'horloge qui venait de se remettre en route. Il voulait à tout prix savoir son nom.

Naoto - J-Je m'appelle Naoto, et vous ? demande t-il déterminé.

- Oh, moi c'est y/n. Enchantée.

Les deux finirent de ramasser les quelques documents qui restaient. C'est alors, un peu pressé, que la jeune femme partit à nouveau en direction vers la boulangerie. Sauf que Naoto saisit son poignet, lui demandant de prendre un café ensemble.

À l'entente de cette proposition, y/n ria, ce qui avait mit mal à l'aise Naoto. Elle lui répondit qu'il ne savait vraiment pas comment s'y prendre avec les femmes. C'est alors que l'homme, comprenant qu'elle venait de refuser sa proposition soudaine, demanda son numéro. Sous un sourire, elle lui donna son nouveau numéro, pour finalement repartir. Naoto fut joyeux en voyant la femme s'éloigner. Il espérait la revoir à nouveau.

Les pâtisseries en sa possession, elle ouvra alors la portière de la voiture après quelques minutes d'absences. Un peu essoufflée, elle s'assoit pour que le chauffeur reprenne à nouveau la route. C'est alors qu'elle remarqua les regards persistants d'Hajime. Sans en connaître la raison, elle avait le sentiment qu'il était énervé contre elle. C'est sous un silence pesant et électrique qu'ils arrivèrent enfin à destination.