➥ chapitre 4

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Le monde est autant cruelle que chaleureux. Comme le soleil qui empêche la lune de briller. Comme le cœur qui empêche la raison de décider. Comme la haine qui étouffe l'amour. Comme les lois qui entrave la liberté.

La vie est autant vicieuse que agréable. Comme la trahison qui est synonyme d'un cœur brisé. Comme le temps qui efface les souvenirs. Comme le bonheur qui devient de plus en plus rare.

On née tous en admirant les héros. On grandit tous en comprenant les méchants. Parfois, nous devons prendre des décisions qui seront irréversibles, et ce, à tout jamais. Et le résultat de mauvais choix nous conduit la plupart du temps dans un gouffre sans fond.

C'est la raison pour laquelle y/n était attachée à cette chaise, devant une personne portant un badge de policier. Elle était dans un endroit sans aucune issue. Peut-être était-ce l'excuse pour laquelle elle avait envie de raconter son histoire, espérant que quelqu'un comprenne ses mauvais choix. Ses moments sombres et douloureux, brillants et affectueux, elle les chérissait comme les détestait.

Y/n, sur un ton assez agressif, demanda au policier de lui ramener un repas décent. Sous un soupire, Naoto repartit chercher quelque chose de comestible, soulagé de voir qu'elle s'apprêtait enfin à se nourrir.

Naoto - Tiens, dit-il en lui posant l'assiette devant son nez.

- Il faudrait me détacher pour que je puisse manger, exclame t-elle malicieusement.

Il la regarda avec un air hésitant pour finalement la détacher. C'est sur des bruits de mâchement que Naoto se mit à fixer la jeune femme. Et bien qu'elle mangeait, ce tableau qu'il voyait à travers ses yeux était magnifique. C'est alors, sentant son cœur se réprimer, qu'il prononça quelques mots purs mais étouffants.

Naoto - Je suis vraiment désolé...

Sa voix semblait presque inaudible et tremblante, pourtant, y/n avait bien compris. Prise de ressentiment, elle arrêta aussitôt de manger pour ensuite le fixer avec un air impassible. Elle était en colère de voir sa sincérité, de savoir qu'elle pourrait lui pardonner, de comprendre les raison de son agissement.

- Je ne veux pas de tes excuses bidons, répond t-elle sèchement.

Sa salive devenait de plus en plus rare, rendant sa bouche pâteuse. Et comme ci de rien était, Naoto lui demanda de continuer son histoire. Sans en savoir la raison, elle se sentait agacée de voir cet homme aussi indifférent face à sa réponse. Il n'était ni choqué, ni frustré.

- Pourquoi je devrai en dire plus ? exclame t-elle sous un sourire irritée. De toute façon, vous m'avez prise en flagrant délit !

Naoto - Je- Tu as toujours une chance de réduire ta peine, donc tu devrais vraiment coopérer, riposte t-il un peu troublé. Tu ne devrais pas-

Dans sa démarche sincère, il se fit couper par un éclat de rire. Écarquillant ses yeux, ce tableau qui semblait si sublime tout à l'heure venait de dériver vers une couleur plus sombre et plus rugueuse. Comme l'éclair qui suit l'orage, son sang se glaça à l'entente des mots de la jeune femme.

- Aller en prison ne me dérange pas.

Son expression si vide reflétait la véracité de sa déclaration. Et bien qu'il ne voulait pas y croire, son cœur se figea. Sa respiration devenait plus rapide, sa colère plus intense, sa rationalité plus lente. Ne pouvant plus contrôler sa rage, il claqua la table à l'aide de sa main. Le bruit strident et grave de l'entrechoque résonna dans la salle.

Naoto - Arrête de dire ça ! cria t-il, laissant ses sentiments vastes le guider. Tu sais très bien que je n'ai jamais voulu tout ça ! De te voir ici, enchaînée !

A Bloody StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant