Chapitre 6

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Alessio 

Galahad s'était endormi devant le programme télévisé qu'il avait lui-même lancé. Étant donné l'heure tardive et le voyage qu'il avait eu, ce n'était pas très étonnant. Quant à moi, la piqûre qu'il m'avait octroyée me gardait en éveil en plus des médicaments ingérés par la suite. Le sommeil de mon côté tomberait bien plus tard.

L'ennui commençait à venir. Il n'y avait rien d'intéressant sur les chaînes et la personne avec qui je discutais initialement s'était endormie dans le fauteuil à côté du mien. Au bout de dix minutes de recherche, je finis par éteindre la télévision. Il me fallait quelque chose à faire avant de me retrouver seul avec mes pensées. Je n'avais aucune envie que ça se produise. Ce n'était pas le moment idéal pour déprimer alors que mon ami pouvait se réveiller à tout instant.

Une très mauvaise idée m'avait traversé l'esprit, faire le mur. Certes Galahad n'était pas mon père, il n'avait aucun droit de me dire quoi faire, mais je passais la soirée avec lui. Par principe, ce n'était pas très correct de s'échapper de chez lui sans le prévenir. Avec un peu de chance, il ne s'en rendrait même pas compte avant que je ne revienne.

Sans faire de bruit, je me levai de mon siège sans perdre de vue Gal. Si il se réveillait à ce moment précis, je pouvais dire au revoir à ce que j'avais en tête. Bien heureusement que les escaliers étaient en pierre. Ils ne grinçaient pas. Aucune chance de me faire cramer.

Je sortis de la grande maison sans tarder et remontai la grande rue jusqu'à ce que je ne trouve pas mon chemin sans utiliser mon téléphone. Pour l'idée qui me trottait en tête, il fallait absolument que je retrouve le campus. Je marchai à mon rythme jusqu'au quartier scolaire.

Au lieu de réfléchir correctement, j'avais pris l'issue difficile. Aller à la piscine universitaire en pleine nuit était probablement dans mon top dix des idées les moins préparées à l'avance de ma part. Seulement, je me suis posé la question des portes fermées à quelques mètres de la porte principale de la bâtisse. Bien sûr qu'elle était fermée. Tout humain autre que moi aurait eu la réflexion bien avant d'agir.

Je me retrouvai alors aux alentours de minuit à faire le tour du bâtiment et essayer de forcer toutes les portes. Aucune ouverture pour une personne normale.

Sauf que la normalité, ça ne me connaît pas.

En observant davantage les façades, j'ai remarqué qu'une fenêtre des toilettes - féminine ou masculine, ça je n'en avais pas la moindre idée - était ouverte.

J'ai déplacé une poubelle afin de me retrouver à hauteur. Avec mon corps d'asticot, je me suis glissé dans la fente assez grande pour en mettre deux comme moi. De l'autre côté m'attendaient des lavabos. Comme ma tête arrivait en premier, j'ai placé mes deux mains dans la grande vasque et le reste de mon corps est tombé. Mon corps s'est écrasé sur le sol sans même que je me tape la tête contre la porcelaine.

J'étais entier, c'était le principal. Je m'empressai d'ouvrir la porte des WC et me dirigeai vers la grande porte pour la déverrouiller de l'intérieur.

C'est à ce moment que j'ai envoyé le premier message avec ma localisation à Malt. Je n'étais jamais venu dans cet endroit, alors je découvrais les lieux au passage. Trouver le bassin était plus complexe que prévu. Je suis passée par les vestiaires des hommes pour rejoindre les douches et enfin la partie piscine.

Tout était plongé dans le noir. Seuls les éclairages de la ville se reflétaient dans l'eau grâce aux grandes baies vitrées.

Par instinct, je cherchais un tableau électrique avec des disjoncteurs à remonter. Il était évident qu'un endroit pareil n'avait pas un interrupteur banal. Le poste de maitre nageur fut le premier endroit où je mis les pieds. Mon instinct et ma logique étaient plutôt bons. Le gros tableau électrique indiquait "lumière bassin" sur six boutons que je relevai. Un grésillement de néon m'indiquait que j'avais touché à la bonne chose. Puis, la lumière inonda jusqu'à la petite pièce de surveillance.

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