Alessio
Après la douche, il y a eu le lit -plusieurs fois- et probablement des mains baladeuses sur le chemin. J'avoue que je n'avais pas compté le nombre de capotes utilisées qui jonchaient le sol. La seule chose qu'on avait en tête ce qu'on n'avait que cette précieuse soirée avant longtemps.
Les jours qui ont suivi, mon corps m'a bien rappelé ce qu'il s'était passé. Je me sentais endolori de toute part à la limite de la nausée. Heureusement que Malt n'a pas eu à voir ça très longtemps, même si il restait aux petits soins. J'ai dû rentrer pour mes médicaments. C'était bien la première fois que j'oubliai de changer mon pod sur le bras. C'est la notification sur mon téléphone relié à la pompe qui m'a remis l'esprit sur le bon chemin. J'avais besoin d'un nouveau régulateur d'insuline tout neuf, et une nouvelle plaquette de médocs car celle que j'avais sur moi touchait à sa fin.
La première chose que j'ai faite en rentrant fut de changer la pompe et la clipser sur ma cuisse pour changer. Par prudence, j'ai tout de même checké en me piquant le doigt si j'avais abusé. Mes signes vitaux n'indiquaient rien de grave, ça aurait pu être pire.
La première nuit tout seul paraissait vide. Un énorme trou sombre. Comme si la place à côté de moi avait été remplacée, dans les draps, par un trou sans fond.
Etait-il possible que je sois accro à mon teddy bear ? Rien que d'y penser, ce surnom me faisait rire.
Je n'ai jamais été aussi cucul dans aucune relation plus que celle-ci. Mes joues chauffaient rien qu'à l'idée de penser à lui.
Il faudrait penser à ce que je consulte.
Le sommeil n'avait pas été simple à trouver. Finalement, la gosse qui courait partout me manquait face à ce silence pesant dans ma chambre. Mes yeux ont fixé le bois du mur d'en face durant un long moment, de manière à ce que les craquelures et les nœuds du bois me donnent des réponses. A force de fixer, j'avais l'impression de voir son visage jusqu'à ce que je cligne des yeux à plusieurs reprises pour reprendre mes esprits.
Je ne savais pas quand est-ce que le sommeil avait finalement pris le dessus, mais apparemment, j'avais dû tomber d'un coup, car je me suis réveillé au-dessus de mes draps au lieu d'être en dessous. Téléphone en main, j'eus le droit à un selfie matinal de la part de Malt accompagné d'un "Tu me manques". Son message datait d'il y a quelques heures déjà.
Bien trop matinal pour moi ce garçon.
J'imaginais qu'il avait fait une petite séance de sport avant que sa sœur ne se réveille. De plus, de ce que j'avais compris Max et Kate revenaient de leurs vacances avec leurs potes aujourd'hui. Trop d'humains dans la même pièce auraient fini par me rendre plus aigri que je ne le suis. Malt n'aurait pas eu une seconde à me consacrer.
C'est mieux comme ça.
En allant sur les réseaux sociaux, dans les stories des quelques personnes de ma promo que je suivais, je remarquai qu'ils affichaient toutes leurs notes de l'année avec le résultat d'admission dans le grade supérieur.
– Et merde... C'est aujourd'hui. J'avais zappé, dis-je pour moi-même en fermant les yeux par dépit.
J'ai attendu que ma sœur se réveille et qu'elle soit un minimum consciente de ses actes et pensées pour qu'elle m'aide à supporter la nouvelle si ce n'était pas bon.
Assis côte à côte dans le canapé, elle me jeta des petits airs étonnés, plein de questionnement, parce que je ne rentrais pas mes identifiants dans le site de l'université.
Je cherchai du réconfort. Je la regardai, puis mon écran, comme ça, en boucle.
Annabelle pinça ses lèvres. Une sorte de pitié, ou je ne sais quel marabout apparut au fond de ses pupilles. Mon regard préférait s'installer sur le bas de son pyjama rose poudré avec des petits cœurs rouges.
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COOPERATION
RomanceMalt Marsh a un avenir brillant. En apparence, tout lui tombe tout cuit dans le bec. À 23 ans, capitaine de son équipe de basket universitaire, tout est calibré pour qu'il s'engage en NBA. Par le passé, il s'est vu refusé d'entrer des équipes profes...