Chapitre 19

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Alessio 

Teddy Bear
Tu es sûr que ça va ?
Ça fait presque trois semaines quand même.

Petit Prince
Je survis.
Je suis quand même content.
Je pensais que ça n'arriverait jamais.

Teddy Bear
Je suis vraiment désolé que ça se passe comme ça.

Petit Prince
Je te jure, ça va.
Je pensais juste qu'on allait rentrer ce week-end.
Extraño tu presencia.*

(*Ta présence me manque)

Teddy Bear
A mi también*
(*A moi aussi)
Allez, lâche ce téléphone et profite de tes vacances.

Je n'ai eu qu'un seul jour de répit depuis que ma mère a subitement décidé de revenir à la maison pour voir ses enfants.

Au moins un parent sur deux, qui avait une bonne raison de revenir à Lynchburg. En réalité, ma mère n'avait pas réellement besoin de se trouver ici pour le travail. Elle assistait majoritairement mon père mais n'avait rien à voir avec les contrats des joueurs qu'il tentait de récupérer pour son compte.

Elle travaillait dans les gros pôles, comme Paris, Los Angeles, New-York et Madrid. Parfois, elle se rendait de nouveau à Athènes, avec Annabelle et moi, pour que nous puissions revoir nos grands-parents. Ce n'était pas arrivé depuis trois ans, jusqu'à ce qu'elle décide de revenir, avec un voyage en tête.

Pour une fois, c'était vraiment une visite faite de bon cœur. Je n'ai jamais serré ma mère dans mes bras aussi fort que le jour où elle est arrivée. Mais il fallait bien qu'il ait un "mais".

Comme à chaque fois qu'elle cherchait à nous faire passer la pilule pour que nous allions dans son sens, le premier jour de son arrivée, elle nous faisait plaisir. Des cadeaux hors de prix, comme cette veste Versace qu'elle m'avait dégotée à Paris. Ou ce sac Chanel qu'elle avait offert à ma sœur. Quelques fois, ce n'était juste par sa présence et son écoute attentive de nos petites vies, mais ça restait ma mère. Si elle était là, c'est qu'il y avait quelque chose derrière, qu'elle nous cachait.

Cette fois, dès qu'elle avait posé les pieds sur le sol de Lynchburg, le soir même nous étions au restaurant. Un endroit très chic. Bourré de gens avec des manières, qui restent toujours à l'écart du reste du peuple. Typiquement le genre d'endroit dans lequel je ne m'y retrouvais qu'avec ma famille, car je ne supportais pas cette bourgeoisie.

Après un long monologue sur le fait qu'on lui manquait énormément. Notre mère avait finalement désamorcé la bombe en appuyant son propos de manière dramatique à propos de nos racines. La Grèce lui manquait et elle avait besoin de vacances. Vacances qu'elle aurait très bien pu prendre seule, mais elle préférait nous voir avec elle. Cette attention n'était pas si mauvaise pour une mère présente une fois sur dix dans l'année pour ses enfants.

Pour Annabelle et moi, c'était bien la première année depuis des lustres que nous étions resté aussi longtemps à un même endroit en ce début de juin. D'habitude, on se débrouillait toujours pour être dans un camp de vacances ou dans une résidence secondaire appartenant à nos parents ou à ceux de la famille de Villon.

Je n'ai pas été très difficile à convaincre. Les moments en famille restaient toujours très précieux à mes yeux et ma mère m'offrait le moyen de vivre quelques jours avec mes grands-parents maternels que j'affectionnais particulièrement, malgré qu'ils soient de la vieille école.

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