Chapitre 14

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NDA: Pour ce chapitre, je vous conseille fortement d'aller lire le lexique quand vous ne comprenez pas un terme, parce qu'il y a de fortes chances que vous aillez votre réponse là-bas.

Malt

Il y a deux choses que je n'avais absolument pas remarquées la première fois que j'ai dormi dans le lit d'Alessio. Si je n'en avais pas fait l'expérience plus tôt, c'était sûrement dû au sommeil. Cette fois, à cause de la soirée et de ce qui en avait suivi, le stress et la fête foraine, mon cerveau était beaucoup moins apte à se plonger dans un sommeil profond d'un coup.

Au cours de ma nuit, j'ai pu observer qu'il ne tenait pas en place. Certes, il s'était endormi contre moi, mais quelques minutes plus tard, Alessio se retrouvait à l'autre bout du lit. Comme il s'était endormi sans mal et avant moi, j'ai eu le temps d'entendre tous les bruits de frottement de tissu, son corps se tourner dans tous les sens et ses coups de pieds accidentels.

La fois dernière, il n'y avait que peu de chances que je me sois endormi en dernier, parce que mes souvenirs ne ressemblaient pas du tout à ce que j'avais vécu cette nuit.

La deuxième chose que je n'avais pas remarquée était tout à fait normale parce que je n'avais pas dû y assister. Alessio parlait dans son sommeil. Il parlait au moment de s'endormir et un peu avant de se réveiller. Si il l'avait fait pendant la nuit, je devais dormir trop profondément pour en avoir le souvenir.

En tout cas, c'est ce qui m'avait réveillé. Mon cerveau à moitié endormi, revenant vers une pleine conscience captait les phrases du blondinet. De son côté du lit, à martyriser les draps blancs dans tous les sens, quelques phrases venaient se loger dans sa gorge. Il n'avait pas l'air de faire de cauchemar, plutôt de vivre une scène quotidienne, qui me donnait juste envie de rire.

Grâce à ce réveil assez atypique, je ne pensais plus à ce moment gênant, de me retrouver dans le même lit qu'un garçon légèrement insolent partageait avec moi. Si il ne se réveillait jamais, ça m'arrangerait. Histoire de pouvoir repousser une discussion gênante très loin.

Les mains sur le visage, dans le but de réveiller mon visage endormi, je n'osais même pas me lever pour ouvrir les rideaux. Le moindre mouvement me mettait mal à l'aise.

La seule chose qui me restait à faire, nécessitait de regarder Alessio se coller à sa nouvelle peluche jusqu'à ce qu'il daigne ouvrir les yeux.

Je n'avais aucune notion du temps. Naturellement quelqu'un d'assez matinal, même après une soirée pareille et une mauvaise nuit, je me réveillais assez tôt. Alessio avait l'air d'être encore bien endormi. Et sa maladie ne devait pas arranger le tout.

La dernière fois, c'était le téléphone qui nous avait réveillés. Et j'étais parti de manière précipitée. Cette fois, rien ne me retenait ailleurs. Alors, je me contentais d'attendre en le détaillant, trait après trait, pendant que mon ventre grondait de faim.

Le filet de lumière provenant de la fenêtre face au lit atterrissait finement sur son visage. Quelques mèches dorées et bouclées tombaient en cascade sur ses paupières closes. Ses joues rougies par la chaleur de la nuit lui donnaient un air de bagarreur, qui contrebalançait avec le léger souffle perceptible qui sortait de ses narines à un rythme régulier. L'une de ses mains se trouvait au-dessus de sa tête, le poing ouvert. Quelques spams lui faisaient bouger les doigts.

Tout comme la soirée d'hier, le voir comme ça aussi calme, me ramenait ce goût de framboise dans la bouche. Ma synesthésie ne me mentait pas quant aux effets qu'il pouvait avoir sur mon cerveau. Alessio ne se rendait sûrement pas compte de ce qu'il était en train de me faire subir, mais tout se modifiait dans ma tête, sans me laisser la chance d'avoir le moindre contrôle dessus.

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