Chapitre 9

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NDA: Un lieu déjà existant, a été légèrement modifié pour coller à l'histoire. La musique que je vous ai mise dans l'encart au dessus est conseillée à lire pendant votre lecture, à partir du coup de téléphone. 

Galahad

Ibiza, deux ans plus tôt...

Depuis deux semaines, mon frère Simon et moi avons rejoint les Makrofovos à Ibiza. Ils vivent sur cette charmante île depuis un an. C'est le dernier mois, en tant que résidence principale, avant leur départ pour le Minnesota.

Ce n'était pas Alessio qui nous avait invités, mais sa mère. Trivia Makrofovos m'avait demandé de surveiller son fils pendant l'un des week-ends les plus festifs de l'île à cette période de l'année. En plein milieu du mois d'août, les soirées pullulaient partout dans toutes les boîtes mais aussi en plein air. C'était moi qui l'avais initié à ce genre de soirée en France il y a quelque temps, avec de fausses cartes d'identité. Ici, à Ibiza, même si il n'avait que dix-sept ans, Alessio pouvait entrer n'importe rien qu'avec son nom.

Si j'étais en charge de ce morveux et j'avais accepté de le surveiller, ce n'était que pour deux choses: d'une part, l'argent de poche que j'allais me faire et les vacances gratuites. J'avais emmené avec moi, Simon, parce qu'il voulait fêter dignement l'obtention de son diplôme. Quoi de mieux qu'Ibiza, le royaume de la déchéance, pour le faire ?

Dans la ville, Alessio avait des contacts que je lui avais passés. Il trainait avec des gens plus âgés que lui de trois ou quatre ans. La supercherie fonctionnait à merveille pour qu'il entre dans les fêtes sans problème. A ce moment, je ne savais pas encore que je n'aurais jamais dû lui offrir l'opportunité de traîner avec ces deux personnes.

Bastian Surray et Umi Stunring étaient à mes yeux des simples connaissances, dont j'avais le numéro dans mes contacts. Je me souvenais très bien de la façon dont je les avais rencontrés. Un an et demi plus tôt, lors d'un rallye organisé en Angleterre, les plus beaux partis de la haute société entre quinze et vingt-deux ans, nous nous étions retrouvés tous les trois dans la cave à vins à s'échanger nos salives. Je n'avais pas énormément de souvenirs de ce moment, car nous en avions pour piquer dans la collection personnelle du maître de maison.

Alessio avait l'habitude de passer ses soirées avec eux quand je n'étais pas là, mais depuis que Simon et moi étions arrivés, il n'avait d'yeux que pour mon frère comme d'habitude. Il avait ce crush malsain pour lui. Des années que ça durait et mon frère ne voyait absolument rien. Malheureusement pour Alessio, ce n'était pas réciproque. Simon n'avait rien d'une personne pouvant aimer quelqu'un du même sexe. Ça se saurait dans le cas contraire. Il ne savait pas garder un seul secret pour lui.

Alors nous étions tous attablés dehors juste après le dîner. Alessio fixait Simon comme si il allait s'apprêter à lui lécher le visage. Mon frère était trop concentré à lire son magazine pour capter les regards de l'adolescent.

– On sort ce soir, finit par dire Simon qui avait levé les yeux de son activité.

Il posa son journal sur la table de la terrasse et croisa une jambe en équerre tout en me fixant. J'avais un énorme coup de barre à cause de tout ce qu'on avait ingurgité. Du guacamole, des moules, des frites, une mousse de saumon, un œuf poché et plusieurs desserts.

– Je suis d'accord, ajouta Alessio.

Merde. Je suis censé le surveiller.

Je n'avais aucune envie de sortir pour le moment, mais plutôt faire une longue sieste. Je ne pouvais pas confier Alessio à Simon. Autant le retrouver mort tout de suite. Il n'allait pas du tout s'occuper de lui, c'était certain. Une fois qu'il aurait trouvé de l'alcool et une meuf pour la soirée, il allait donner un billet de cent à Alessio pour qu'il le laisse tranquille.

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