Chapitre 33

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Alessio 

Cela faisait déjà trois jours complets que Galahad se trouvait dans cette nouvelle maison avec mes parents, ma sœur et moi. Il me répétait à longueur de journée qu'il ne partirait pas sans moi. Si il fallait qu'il vive ici un mois pour que mon père accepte, il le ferait. Il n'avait qu'à passer un coup de téléphone à Marco pour qu'il s'occupe de nourrir Carolina.

Malgré le temps qui passait, il ne s'était toujours pas séparé de cette maudite autruche qui ne faisait que le pincer à chaque occasion où elle voyait un bout de peau dépasser. Gal pouvait être très borné quand il le voulait. Pour lui, la dresser complètement n'était qu'une question de temps. J'avais l'impression qu'il avait oublié que ce gros oiseau vivait habituellement à l'état sauvage.

Il ne voulait pas qu'elle se sente mal ou qu'elle finisse par se donner la mort parce qu'elle ne se trouvait pas dans son élément naturel. Ce fou avait engagé des spécialistes pour l'acclimater tout doucement à l'espace qu'il lui était permis d'habiter.

– Elle se sent peut-être à l'étroit ou il lui faut un ami, suggéra Annabelle versant un jus d'orange pressé dans les verres face à nous.

Cette fameuse autruche était notre sujet de discussion autour de notre petit déjeuner. Elle se rassit et nous proposa de tartiner quelques morceaux de pain. J'ai refusé pour le faire moi-même et Gal n'en voulait pas.

– De l'espace, ça m'étonnerait. Elle a tout de même plusieurs hectares pour elle toute seule. Pour la compagnie, c'est peut-être ça, mais j'en ai assez d'une, non ?

– Et si tu faisais un combat entre Carolina l'animal et Carolina l'humaine slash l'ex enragée ? A la Mortal Kombat, tu vois. Si c'est clandestin, c'est encore mieux.

Gal me dévisagea comme si je venais de dire l'absurdité la plus grosse de ma vie.

C'est sûrement le cas, mais là n'est pas la question.

– On va rester sur la sécurité et non le possible meurtre, par une autruche, de mon ex qui n'a rien demandé.

– Elle est folle.

– Ce n'est pas une raison valable.

Pour moi, si.

Annabelle se moquait de nous en silence, mais j'avais vu clair dans son jeu. Les yeux rivés sur ma petite sœur, je continuai mon discours.

– Quoi ? Tu ne penses pas qu'un combat comme ça rapporterait de l'argent ?

– Parce qu'on en a besoin ?

– Non, mais c'est drôle.

– Tu me fais peur, affirma-t-elle.

– Et il n'est pas raisonnable, ajouta Gal.

Anna planta ses yeux clairs dans celui de mon meilleur ami. Elle laissa échapper un souffle.

– Pourquoi ce n'est pas toi mon frère ? Lui, il est cassé.

Elle n'avait pas tort. En plus de ça, elle l'avait prononcé au moment où j'avalais mes médicaments. Ce n'était qu'une simple coïncidence, et elle faisait de l'humour. Ce n'était qu'au fond des petites chamailleries entre nous qui ne me touchaient pas plus que ça.

Gal l'avait pris au pied de la lettre. Il se pencha vers moi, posa ses deux index sur mes joues et tira pour me forcer à sourire.

– Mais non regarde, il est en parfait état. Bon d'accord, il n'est pas bien grand, pas très musclé, ni très intelligent...

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