Chapitre 2

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Lorsque Régulus revint pour sa septième année à Poudlard, il se sentit puissant, plus que jamais. Serpentard, excellent élève, membre du très fermé club de Slug et attrapeur star de l'équipe de Quidditch de Serpentard, il était en plus Mangemort, entré directement dans les rangs des favoris.

Ses parents lui avaient rappelé une fois de plus à quel point ils étaient fiers de lui et son frère avait fugué depuis près de deux ans désormais, quittant sa vie une bonne fois pour toutes. La prochaine fois qu'ils se verraient serait sur un champ de bataille, et Régulus ne comptait pas se laisser attendrir.
Sirius après tout avait trahi leur famille en premier. Il avait vu sa mère adorée pleurer par sa faute et son idiot de Gryffondor de frère avait insulté Kreattur, se déchaînant sur l'elfe familial sans hésiter.

Il trouvait écœurant de voir à quel point le camp de la lumière le mettait sur un piédestal alors qu'il n'était qu'un petit coq imbu de lui même, lui et sa bande. Il n'y avait rien de courageux dans son opposition constante, c'était un caprice d'enfant trop gâté. Et si leur oncle Alphard ne s'était pas laissé attendrir en lui donnant de l'argent, Régulus était certain que Sirius serait rapidement revenu la queue entre les jambes pour mendier de quoi vivre...

À Noël, il rentra chez lui assister au traditionnel bal donné par la Maison Black. Il se tint près de ses parents, droit et fier, comme se devait de l'être un héritier. Il ignora toutes les jeunes filles présentes, aucune ne trouvant grâce à ses yeux. Il s'en remettait à ses parents pour le choix éventuel d'une épouse lorsque le moment serait venu et il leur avait fait savoir qu'il n'était pas vraiment pressé. Après tout, avec la guerre en cours, il avait bien plus important à penser...

Il fut convoqué par lord Voldemort dès le lendemain, et comme toujours, l'homme l'accueillit avec une certaine forme de bienveillance. Contrairement à la majeure partie des Mangemorts, Régulus n'avait jamais eu à subir le Doloris de sa main. Il était de ceux qui n'avaient jamais déçu leur maître.
Ils parlèrent de la guerre en cours, et Régulus lui rapporta tout ce qu'il avait pu entendre dans les couloirs de Poudlard. Personne encore ne savait qu'il était mangemort et il avait une position parfaite pour obtenir des renseignements...

Cependant, Voldemort ne semblait pas se soucier de tout ça. Il paraissait même presque joyeux, et il écarta rapidement le sujet de Poudlard et de ce que préparait Dumbledore.
Il fixa longuement Régulus.
— Mon fidèle Mangemort... Tu es l'un de ceux sur qui je peux compter, je le sais...
Un peu surpris, Régulus hocha vivement la tête. Il ne souhaitait pas décevoir cet homme charismatique, il avait soif de faire ses preuves.


Voldemort hocha la tête et caressa le médaillon qu'il portait au cou. En l'observant, Régulus haleta presque de stupeur : il était certain d'avoir déjà vu cet objet dans l'histoire de Poudlard. Il était prêt à parier que c'était le médaillon de Serpentard.
Connaissant l'homme à qui il avait prêté allégeance, il devinait que ce n'était pas une vulgaire copie, mais bel et bien l'original.

Il resta silencieux : Voldemort n'aimait pas la curiosité. Cependant, il détailla l'objet discrètement, se demandant si cette relique si précieuse avait un rapport avec sa soudaine convocation.

Après un long silence, Voldemort reprit.
— J'ai entendu dire que tu avais un elfe de maison qui t'était entièrement dévoué. Au-delà des autres elfes, d'après la rumeur.

Régulus se crispa, répugnant à impliquer Kreattur dans les projets du seigneur des Ténèbres, mais il hocha la tête prudemment.
— Effectivement, mon elfe m'obéit.

Voldemort eut un rire grinçant.
— Une telle loyauté... C'est merveilleux, n'est-ce pas ? Avoir une vie sous ses ordres, savoir qu'on sera obéi...

Régulus trouva plus sage de rester silencieux. Même s'il était fidèle et convaincu par les idées de Voldemort, il n'était pas aveugle à ses travers, et notamment ses colères violentes. Il savait qu'il valait mieux garder ses réflexions pour soi pour éviter tout désagrément douloureux.

L'homme se perdit dans ses pensées, comme il le faisait de plus en plus souvent. Si Régulus avait eu des tendances suicidaires, il aurait supposé que Voldemort perdait l'esprit. Mais encore une fois, il garda ses pensées enfermées derrière ses boucliers mentaux, attendant patiemment et silencieusement.

Finalement, le mage noir se redressa, et hocha la tête, comme s'il suivait une conversation dans sa tête. Puis, il fixa Régulus et ce dernier nota que l'éclat rouge dans ses yeux était de plus en plus prononcé.
— Régulus, mon cher Mangemort, si précieux... J'ai besoin de ton elfe. Ordonne-lui de m'obéir en tout point, et tu en seras grandement récompensé.

Régulus cligna des yeux, puis hocha la tête, un peu raide. Il n'aimait pas cette idée, mais il obéirait.
— Quand désirez-vous que je vous l'envoie, Maître ?

Voldemort se tapota la bouche de ses doigts pâles, réfléchissant. Puis, il haussa les épaules.
— Je suppose que Dumbledore sera particulièrement occupé le jour de la rentrée scolaire, n'est-ce pas ? Et bien, dis-lui de me rejoindre ce jour-là. Crois-moi, il participera à une mission d'une importance capitale et sois assuré que je ne lèverai pas ma baguette sur lui.

Les derniers mots de l'homme rassurèrent Régulus bien qu'il soit encore mal à l'aise à l'idée de confier la créature qu'il considérait comme un ami au seigneur des Ténèbres. Il hocha la tête et s'inclina légèrement, avant de prendre congé, laissant un lord Voldemort de nouveau perdu dans ses pensées.

Un bref instant, Régulus se demanda si prendre la marque n'avait pas été une terrible erreur. Cependant, il rejeta bien vite cette pensée, et il haussa les épaules. Il était juste... un peu fatigué. Il n'aimait pas les regards de Dumbledore sur lui, et il ne savait pas ce qu'il ferait à la sortie de Poudlard.
Sans compter qu'une fois libéré des obligations scolaires, il se doutait qu'il serait amené à participer à plus de raids organisés par le seigneur des Ténèbres, et qu'il n'était pas vraiment impatient de devoir se battre sur le terrain.

Il rentra chez lui pensivement, et salua ses parents, enlaçant affectueusement sa mère. Wallburga caressa sa joue, comme elle le faisait lorsqu'il était petit et lui sourit, tendrement.
Régulus oublia tous ses soucis pour profiter de ses derniers jours de vacances auprès de ses parents.

R. A. B.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant