❝ pour me plaire il te faudra souffrir. ❞
À dix-huit ans seulement, Jungkook n'a plus rien à perdre. Persuadé qu'il a déjà vécu le pire, il fuit sa campagne isolée dont il est captif pour aller embrasser l'inconnu de la capitale. Loin de s'attendre...
❝ Don't say you're sorry one more time This time we crossed the line Now it's too late, this can't be saved. ❞
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❛ say goodbye - citizen soldier. ↺
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Destin, du latin fatum, puissance de l'univers aux pouvoirs écrasants. Énergie magnétique, volonté humaine, maîtresse des événements, dominatrice des conséquences.
Chimère à l'existence nébuleuse, fataliste et inéchangeable, inscrit dans l'adn du monde, il excelle là où quiconque échoue. Âmes marionnettes d'une force translucide, choix décisionnaires d'un acheminement déjà écrit dans la roche terrestre, nul ne pouvait rien contre ça.
Le destin n'avait ni dieux, ni maîtres, impitoyable et cruel, son insensibilité drapait les êtres touchés d'une profonde amertume. Collectionneur de défaites, amateur de chaos, concepteur des terreurs de demain, il emmagasinait ce qu'il dérobait impunément à l'univers.
Ce soir, influence supérieure grondait son impétueuse colère à travers les cieux, aboiement du ciel vociféré par l'orage belliqueux qui ravageait les rues depuis plusieurs heures.
Ce soir, les pions changeaient de poigne, le pouvoir amoindri, ce soir, Jungkook déjouait les plans du cynique destin.
Celui de Namjoon entre les mains de Seokjin, porte fermée sur l'incertitude unanime, seul le vacarme étourdissant des minutes jouait sa macabre mélodie. Tintement crispant des aiguilles de l'horloge, respirations muettes, la pensée identique assommait les esprits brumeux.
Silhouettes immobiles assises dans le séjour, la peur viscérale lézardait les murs, parfum d'espoir, embruns fragiles, ici bas, tout ne tenait plus qu'à un fil.
Vertige du peut-être, brouhaha des interrogations inaudibles, dans la tête juvénile le disque était rayé, épuisé de tourner, de tourner encore et toujours. Sur l'épaule, la tête de Charli reposait, la brume au bord des yeux. Les siens restaient inertes, figés sur ses deux paumes, peinte d'un écarlate qui le ramenait à l'instant où la réalité semblait lui avoir échappé.
Le cœur en sursaut permanent, il attrapait doucement les doigts de Taehyung, élan désarticulé, besoin irrépressible de se sentir vivre. Or, celui-ci balayait le geste d'une nonchalance déconcertante et s'en allait fumer sur la terrasse.
Hébété, il l'observait partir, instaurer une distance telle qu'il lui paraissait à un monde loin de lui. Sans l'ombre d'un mot, Yoongi se levait de son fauteuil et s'accaparait la place rendue libre. Aussitôt, il tendait la main à Jungkook qui, surpris, y scellait la sienne d'un sourire chétif.
Tic tac disloqué lorsqu'enfin, le claquement délicat d'une porte éveillait les consciences léthargiques. Pas feutrés sur le carrelage, Seokjin se dressait soudain dans le salon, ôtant ses gants en latex imbibés de sang. Immédiatement, les regards amorphes s'élevaient vers lui, pantelant dans l'attente imparable du verdict.
