❝ pour me plaire il te faudra souffrir. ❞
À dix-huit ans seulement, Jungkook n'a plus rien à perdre. Persuadé qu'il a déjà vécu le pire, il fuit sa campagne isolée dont il est captif pour aller embrasser l'inconnu de la capitale. Loin de s'attendre...
❝ last night we made some midnight decisions, did i mess up ? oh god i hope i didn't. ❞
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❛ midnight decisions ▬ sia. ↺
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Il y était. Là, devant la porte du seul membre de sa famille encore en vie et pour lequel il avait de l'estime. Si l'envie de faire demi-tour gisait dans ses veines tel un poison corrosif, c'était la résignation qui l'incitait à frapper, incapable de se résoudre à renoncer.
Difficile de tenir en place, il tapait nerveusement du pied et épiait le décor luxueux du bâtiment, à l'antipode de la vieille grange délabrée dans laquelle ils avaient pu passer de nombreuses heures à se chamailler.
L'attente laissait s'insinuer le doute létal, peut-être n'était-il pas là, peut-être ne voulait-il pas le revoir et un peut-être plus tard, la porte s'ouvrait sur une silhouette élancée, les yeux à demi-clos et les cheveux désordonnés.
-Kook, c'est toi ? s'étonnait son cousin. -J'te dérange ?j'peux repasser plus tard. -Et t'irais dormir où, sur un banc ? sois pas bête, vas-y, rentre. -Merci.
Silencieux, il pénétrait l'appartement fastueux de son égal qui prenait soin de refermer derrière lui. La confusion était toujours palpable et logeait curieusement les traits de ce dernier alors, il invitait sa seule famille à aller s'asseoir sur le canapé.
Ses deux iris singuliers jaugeaient l'endroit, balayaient la pièce et s'imprégnaient de chaque détail pour combler l'absence de son cousin. Celui-là revenait l'instant d'après, une tasse de chocolat chaud entre les mains qu'il posait sur la table basse.
Jungkook le remerciait d'un signe de tête et notait, stupéfait, qu'après toutes ces années, il n'avait pas oublié leurs vieilles habitudes. La chaleur de la porcelaine venait finalement réchauffer ses paumes alors que d'un oeil attentif, il regardait son semblable allumer une cigarette.
-Qu'est-ce qui t'amène à Séoul ? Le questionnait-il, La dernière fois que je t'ai vu, t'avais douze ans et tu trayais des vaches. -J'en avais assez, rétorquait son cadet, j'ai eu envie de changer de paysage. -Je savais que tu viendrais frapper à ma porte un de ces quatre. -J'aurai dû le faire plus tôt, qu'il soupirait, las, dis Hoseok, ça t'embête si j'reste là cette nuit ?
Des années s'étaient écoulées sans s'être vu, cela dit, l'un comme l'autre savait pertinemment que ce trou béant qui les avait séparés portait un nom. Ils savaient qu'encore aujourd'hui, malgré la distance qui avait longtemps fait rempart, ils se connaissaient mieux que personne et cette délicate complicité fraternelle qui unissait leurs deux âmes, recollerait les morceaux du passé.
-T'es ici chez toi, souriait son cousin en écrasant son demi bâton dans le cendrier, viens, suis-moi.
Hoseok se levait le premier, son benjamin sur les talons lorsqu'il ouvrait la marche dans l'étendue vaste du corridor. Nombreuses étaient les portes, dont l'une ponctuée d'un cadenas massif, mais c'était la plus proche du salon qui lui était généreusement ouverte.
