Chapitre 4

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Les membres du Hellfire Club sont réunis à la table du self, et discute de la prochaine campagne de jeu. Eddie a l'esprit pleins de nouvelles aventures et les partage avec les membres de son club. Soudainement, Dustin le coupe et lui demande :
« - Alors, tu penses quoi de lui ?
- De qui ? Vecna ? lui répond bêtement Eddie.
- Non, de Steve. » Eddie s'arrête un instant et se tourne vers Dustin. Il lui lance un regard que le jeune homme a du mal à comprendre.
« - Désolé, je ne voulais pas t'énerver.
- Non Dustin, tu n'y es pas. Comme tu l'as dit il est... Imprévisible. »
Dustin se tourne vers Mike avec un visage illuminé de joie. Ils sont ravis de voir leurs deux amis bien s'entendre.
«  Il n'a pas des goûts musicaux si catastrophiques, bien que discutables » rajoute Eddie en rigolant, ce qui amuse toute la table. Ils finissent de manger tout en préparant la prochaine séance de jeu de rôle qui a lieu le soir même. Ils vont alors tous au prochain cours en espérant que les heures passent vite. 

Le temps défile et la sonnerie retentit. C'est l'heure pour le Hellfire Club de débuter. Ils sont tous dans la salle et bien sûr, Eddie est le premier arrivé. Ils jouent, discutent, lancent des dés, mettent en place des stratégies... Et il est déjà 20h, l'heure de rentrer. Ils remballent tous leurs affaires et se donnent rendez-vous pour la suite de la partie. En sortant, Eddie est surpris :
« - Harrington ?
- Salut Eddie, tiens je te la rends. » Évidemment, Steve était là pour lui rendre sa cassette, à quoi pensait-il.
« - Ah merci, encore un peu et je débarquais chez toi la prendre moi-même, dit Eddie en riant.
- En échange, monte. » Eddie s'arrête de rire et regarde Steve droit dans les yeux. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?
« - J'ai pas besoin de toi Harrington, je peux rentrer chez moi seul. J'ai pas besoin de nounou moi, dit-il en faisant comprendre qu'il parle de Dustin et Mike.
- Qui a dit que je te ramenais chez toi ? Monte, c'est tout.
- Et là, je dois te faire confiance ?
- Bon tu vas monter ? » 
Eddie ne se fait pas plus prier et monte dans la voiture. Il ne cherche même pas à discuter avec Steve pendant le trajet, il essaie juste de ne pas perdre ses moyens face à l'intérêt que Steve lui porte. Il a encore une fois la vitre ouverte, et tente de ne pas céder au garçon juste à côté.

Après plus d'un quart d'heure de route, Steve coupe le moteur et descend de la voiture. Eddie le suit, mais le silence est toujours présent. Ils se sont arrêtés au bord d'une autoroute, et commence à s'enfoncer dans la forêt. Steve a l'air de savoir où il va, alors Eddie le suit toujours. Ils arrivent alors face au Skull Rock.
« - J'ai l'habitude de venir ici quand j'ai envie de juste, tu sais, me poser.
- Pour faire quoi ? Réfléchir ? répond Eddie un sourire en coin.
- Bizarrement, oui, lui dit Steve sur un ton très rationnel. » 
Soudainement Eddie perçoit Steve comme une autre personne. Il n'est plus le harceleur qu'il a été au collège ou au lycée, il a pris en maturité, et Eddie s'en rend compte. Steve s'assoit sous le rocher et fait comprendre à Eddie de le rejoindre. Il vient alors s'asseoir à côté de lui et Steve a le nez vers le ciel, à observer les étoiles.
« - Tu ne trouves pas cela étrange ? demande Steve.
- Alors, il y a actuellement tellement d'éléments, qu'il faut que tu me précises de quoi tu parles.
- De cette situation. Qui aurait cru qu'on se rapprochait de la sorte ? Pas moi en tout cas.
- Écoute, t'es ami avec mes amis, donc je fais un effort, lui dit Eddie sur un ton qui n'est pas très amicale. Mais, il s'avère que tu n'es pas la personne que je pensais que tu serais, tu es bien plus intéressant, Steve. »

Surpris de se faire appeler par son prénom, Steve jette un regard vers Eddie, et il le voit le visage levé vers le ciel et malgré l'ombre de la nuit, il parvient à voir un sourire se dessiner sur ses lèvres.
« - Content de le savoir, dit Steve en riant légèrement. Moi non plus je ne pensais pas que tu serais, comme ça.
- Comment ? demande Eddie en se redressant et en se tournant vers Steve.
- Du genre à me conseiller de la musique et à vouloir me donner rendez-vous chez lui. D'habitude ce sont des filles qui me proposent ça.
- Quelle chance ! » Les deux garçons se regardent et rigolent en chœur. Eddie se retrouve néanmoins un peu intimidé, mais il demande quand même :
« - Tu n'es sortie qu'avec des filles ?
- Avec beaucoup de filles même ! J'aurai dû mal à me rappeler qui exactement. Et toi ?
- Plusieurs personnes aussi, mais euh... Comment expliquer ça... » Eddie s'arrête pour chercher ses mots, et fini par abandonner sa phrase. Il n'ose pas révéler à Steve que seuls les garçons l'intéresse.
« - Un problème ? demande Steve en posant sa main sur l'épaule d'Eddie.
- Non, aucun, répond Eddie en s'étonnant de sentir la main de Steve sur lui.
- T'as l'air un peu perdu, ma question était déplacée ?
- Non pas du tout, c'est juste que... Tout le monde n'est pas comme toi Harrington. Je n'ai pas le monde à mes pieds pour une belle chevelure. Au contraire, je fais fuir les filles, et puis elles ne me plaisent pas. » Eddie s'arrête subitement, mais de toute manière, Steve ne comprendra jamais les bafouillages de la sorte.
« - Les filles ne t'intéressent pas ? rétorque Steve avec étonnement.
- C'est compliqué.
- Tu sais, il n'y a pas de honte d'aimer d'autres genres de personnes. »

Eddie se tourne soudainement vers Steve avec des gros yeux. Que vient-il de dire ? Il vient clairement de sous-entendre que l'homosexualité n'est pas un problème, ou Eddie hallucine ?
« - Tu penses qu'un garçon peut aimer un garçon ? demande Eddie presque agressivement.
- C'est impossible peut-être ? répond Steve en haussant les épaules.
- Imprévisible ! s'exclame Eddie en éclatant de rire.
- Tu te moques de moi c'est ça ? » Eddie laisse un blanc avant de répondre. Il reprend son souffle, s'allonge par terre et regarde de nouveau vers le ciel.
« J'ai toujours été un petit différent des autres. Mes parents sont absents, je vis avec mon oncle dans un mobil home tout pourri. Je joue à D&D et on me considère comme une bête de foire. Tu rajoutes à ça mes goûts musicaux et mon obsession pour ma chérie. Je parle de ma guitare, dit-il en regardant Steve. Donc je ne suis pas à un détail près. J'ai jamais attiré les filles, et elles ne m'attiraient pas non plus. À mon entrée au lycée, j'ai rencontré un ami, qui est vite devenu plus qu'un ami. On se plaisait, comme toi toutes ces filles peuvent te plaire. Mais il avait trop peur d'être lui aussi une bête de foire. Alors il m'a laissé de côté. Je n'ai pas insisté, je préférai le voir loin de moi et heureux qu'apeuré à mes côtés. » Pendant tout le monologue d'Eddie, Steve le regardait en ressentant une certaine empathie et douleur. Avec la lumière de la lune, il voyait le regard humide d'Eddie, Steve pose alors sa main sur la joue d'Eddie pour essuyer ses yeux. Cependant, Eddie se relève d'un coup en ne comprenant pas ce qu'il se passe.
« - Désolé ! s'exclame Steve, je voulais juste être sympa, je ne pensais pas à mal.
- Ce n'est rien. Enfin maintenant, tu sais ce qu'il en est, dit-il en essuyant ses yeux.
- Il n'y a pas de mal à être toi-même Eddie, je suis même content que tu aies pu m'en parler. Je sens qu'on peut vraiment devenir pote, dit Steve en souriant.
- Oui, je suis content de voir que tu me comprends.
- Tu sais, ça m'arrive aussi de me poser la question. Il y a des garçons qui sont vraiment pas mal parfois.
- Tu penses à qui ? » Et la commença une discussion pleine de jugement sur les garçons du lycée. Les deux jeunes hommes s'amusaient à parler de cela. Eddie se sentait écouter et Steve pouvait explorer une facette de lui qu'il ne soupçonnait pas.

« - Si tu devais décrire ton type, tu le définirais comment ? demande Eddie à Steve.
- Tu me poses une colle ! Et puis je n'ai pas fait attention mais il se fait tard, rentrons.
- Je veux une réponse, lui dit Eddie en se rapprochant de lui tout en lui attrapant le visage avec ses mains pour que Steve le regarde dans les yeux.
- Je te le dirai la prochaine fois, répond Steve en se levant et puis en tendant la main à Eddie pour le relever.
- Il y aura donc une prochaine fois, rétorque Eddie avec un sourire en coin.
- Évidemment. »

Les deux jeunes hommes marchent vers la voiture de Steve. Ils discutent encore un peu pendant le trajet et finalement, ils arrivent devant chez Eddie. Ils se disent au revoir et se donne rendez-vous :
« Demain même heure, même endroit. » dit Eddie à Steve. Et sans même lui laisser le temps de répondre, il sort de la voiture et rentre chez lui. Une fois dans sa chambre, il a encore plus de mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. Il avoue à Steve qu'il est attiré par les hommes, et lui, il lui répond qu'il est ouvert à cela. Eddie a beau avoir un cœur de pierre, il en pince réellement pour Steve. Et ce moment où il a posé sa main sur son visage, Eddie eu l'impression de sentir toute la compassion de Steve par rapport à ce qu'il venait de raconter. Au final, il se permet de tomber un peu plus pour lui, en espérant ne pas se faire trop mal.
Quant à Steve, il parle pour la première fois de sa bisexualité à quelqu'un. Pourquoi il fallait que ce soit Eddie Munson ? Qu'est-ce qu'il a de si spécial ? Steve ne serait quand même pas attiré par un drogué comme lui ? Non, ce ne serait pas raisonnable. Bien que Steve ait réagit naturellement en voulant sécher les larmes d'Eddie. Avant de se remettre encore plus en question, Steve part se coucher et termine enfin cette journée.

In another world, we could love eachother (steddie FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant