Chapitre 38

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Les semaines et les mois passent, et Max parvient à jouer presque à la perfection sa chanson préférée, tandis qu'Eddie maîtrise enfin la planche à roulette. Il est tellement confiant qu'il invite Steve à le rejoindre au skate parc. Steve ne se pose pas trop de questions, il se dit que c'est sûrement plus pratique. En somme, il ne se doute pas une seule seconde de ce qu'Eddie a pu faire. Alors, en cette belle journée de printemps, les deux garçons se sont donnés rendez-vous un samedi en début d'après-midi. Au loin, Steve voit les affaires d'Eddie poser sur un banc, notamment sa guitare, ainsi qu'une personne qui ne fait que passer de gauche à droite, en sautant de plus en plus haut sur sa planche. C'est seulement en s'approchant qu'il reconnaît Eddie. Lorsqu'Eddie le remarque, il pose le pied au sol et retire son casque. Ses cheveux tombent sur son visage tandis qu'il se rapproche de Steve. D'ailleurs, Eddie portait un pantacourt qui dépassait à peine de ses genoux, ce qui laissait voir les cicatrices qu'il s'est faites avec ses entrainements de skate. En haut, il portait un pull assez large, noir avec des patchs de D&D et de ses groupes de métal préférés qu'il avait lui-même confectionné. Steve reste bouche bée tant par la prestation qu'Eddie venait de faire que par sa tenue qu'il lui allait à ravir.
« - Attention tu baves, lui dit Eddie en lui caressant le visage.
- Non mais t'abuse ! répond Steve en se frottant les joues. C'est juste que...
- Tu ne t'y attendais pas hein ?
- Ça c'est clair ! » Eddie lui lance un regard satisfait, c'est exactement ce qu'il voulait entendre. 
« - Depuis janvier j'apprends.
- Mais on est en avril ! En si peu de temps t'as réussi à faire que ça ?
- Tu crois que j'ai seulement appris à tenir debout dessus ? »
Avant que Steve ne puisse répondre, Eddie remet son casque et prend de l'élan pour se laisser entrainer par la pente. Il enchaîne les ollies et les différents flip que lui a appris Max depuis tout ce temps. Pour des skateurs ce n'est pas très impressionnant, mais aux yeux de Steve, c'est un exploit. Eddie finit par revenir vers Steve en s'arrêtant juste devant lui.
« - Oui, je n'ai appris que ça, comme tu le dis si bien, lui fait remarquer Eddie avec déception.
- J'ai été méprisant, désolé. Tu es incroyable.
- Merci, je dirai ça à la rouquine.
- Max ? Pourquoi elle ?
- C'est grâce à elle. Ça m'emmerde de l'avouer, mais elle m'a tout appris. C'est aussi pour ça que j'ai ma guitare, je lui apprends à en jouer en échange.
- Alors, Eddie Munson demande à une gamine, qui plus est, sa voisine, de lui apprendre à faire du skate ?
- Tu oublies de préciser : « pour plaire à son copain qui est déjà parfait et donc difficilement impressionnable ». Et puis t'es vraiment mal placé pour dire ça, n'est-ce pas « mama Steve » ? répond Eddie en lui faisait des yeux doux tout en s'accrochant à lui.
- Quoi ? Mais non, je ne suis pas comme ça ! Tu n'as pas à décrocher la lune non plus.
- Et pourtant c'est ce qu'il faut pour te plaire.
- J'insiste, mais non. Tu crois vraiment que je tombe aussi rapidement amoureux pour quelqu'un ? Surtout une personne comme toi ? Ça veut bien dire que tu es déjà exceptionnel comme tu es. »
Eddie détourne le regard pour cacher son visage rouge de gêne. Cela le flattait et le rassurait que Steve le voit de cette manière. Eddie n'a toujours pas une grande confiance en lui et a toujours l'impression de ne pas être assez pour les autres. Donc il essaie toujours de faire mieux pour paraître exceptionnel et incroyable, et si cela ne fonctionne pas, il se sent pitoyable. Pour le moment, avec Steve, il n'a pas connu de moment violemment fort. Du moins, pas au point de totalement vriller. 

Steve s'est assis par terre et observait son copain enchaîner les figures. Parfois il tombait, et lorsque ça arrivait, Steve courait vers lui pour savoir si ça allait. Cela amusait Eddie plus qu'autre chose. Au final, ils reprennent leurs affaires et s'enfoncent dans la forêt pour être à l'abri des regards. Une fois au beau milieu de nulle part, Eddie sent une goutte tomber sur lui, et lorsqu'il lève les yeux au ciel, il aperçoit un énorme nuage noir s'approcher d'eux. Il se rappelle alors d'une église abandonnée qui n'est pas très loin d'ici. Ils s'y rendent, et ils ont bien fait car il se met à pleuvoir des cordes.
« - Comment tu connais cet endroit ? demande Steve.
- Avec mes potes on avait l'habitude de faire des excursions nocturnes, et pour se faire bien peur on venait ici.
- C'est hanté ? demande Steve avec effroi.
- Peut-être bien. » Au moment où Eddie prononce ces mots, la foudre frappe le sol et le tonnerre gronde, ce qui effraie Steve au point de le faire hurler. Eddie se moque de lui en le voyant autant paniquer.
« Je plaisante, tout va bien mon amour. » lui dit-il sur un ton moqueur.
Cependant, bien qu'il le dise pour se moquer, lorsque Steve entend cela, il ne peut pas s'empêcher de virer au rouge et de craquer un peu plus pour Eddie. Alors avant que cela ne se remarque de trop, il s'avance dans cette église pour admirer la vitrail qui était sublime. Avec l'orage dehors, il faisait trop sombre pour distinguer la splendeur de ces vitres, mais elles étaient suffisamment visibles pour être admirables. Steve a toujours le regard posé sur les vitres lorsqu'il entend de la guitare. Il ne reconnait pas le morceau mais il écoute et fait attention aux paroles parce qu'Eddie ne chante jamais au hasard, en tout cas, en ce qui concerne Steve. C'était « There Is A Light That Never Goes Out » par The Smith. Eddie était assis par terre, devant l'autel de l'église entrain de jouer et chanter une chanson qui parlait clairement d'amour pour celui qu'il aimait. C'est à ce moment que Steve réalise que leur relation a vraiment évoluer. Quand il pense qu'au début ils auraient pu se détester, cela l'amuse, car maintenant il est éperdument amoureux de ce garçon.
Steve le rejoint et s'assoit à côté de lui. Ils restent tous les deux dans cette église abandonnée, seuls pour s'abriter de cet orage et en attendant qu'il passe, Eddie jouait de la guitare et Steve chantait. Eddie passait en revu les musiques pop du moment comme Madonna, Prince, David Bowie etc... Après une trentaine de minutes, le temps s'éclaircit et les garçons sortent de l'église pour rentrer chez eux. Ils se quittent en s'embrassant, mais ils se reverront très vite, au moins pour jouer à Donjons et Dragons.

In another world, we could love eachother (steddie FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant