11 juillet 1992, l'été s'est installé doucement dans la ville, le soleil rayonne sur l'herbe fraîche d'Hawkins, le vent souffle entre les branches et les cloches sonnent harmonieusement. Eddie est élégamment habillé, ce qui est assez rare pour le remarquer. Sa tenue est entièrement noire. C'est un tailleur en queue de pie, avec dans la poche de la veste une belle fleur rouge, une orchidée plus précisément. Aussi, les manches de sa veste ont des dentelles qui forment des ailes de chauve-souris quand il tend les bras. En dessous, il porte une chemise blanche avec un nœud papillon noir, ce qui lui donne une allure très chic. Pour le bas, il porte un pantalon noire avec des chaussures de la même couleur, rien d'exceptionnel. Cependant, sa tête était plus que marquant. Il s'est lissé les cheveux et les a coiffé pour en faire un beau chignon avec des fleurs ce qui laisse paraître un visage beaucoup plus doux et gentil. En dehors de ses cheveux, son visage était encore plus éblouissant. Son teint est plus clair que d'habitude, grâce au maquillage qu'il s'était mis. Ses yeux sont plus perçants avec le trait de crayon qu'il s'est dessiné et son smokey est plus qu'élégant.
En cette belle après-midi d'été, Eddie était entrain de marcher sur le gravier. Il se rapproche pas à pas de celle qu'il aime. Elle qui rêvait de le voir. Il s'assoit face à elle et, comme à son habitude, lui raconte ses plus belles histoires.
« Désolé d'être parti si longtemps, dit Eddie en s'asseyant en tailleur. Je ne suis pas venu depuis pas mal de temps, j'en suis désolé ma belle. Pour me rattraper, je vais te faire un long discours. » Eddie tousse pour s'éclaircir la gorge afin de raconter son histoire, et il reprend :
« Je ne sais même pas par quoi commencer exactement. Je vais tout te dire depuis le début, enfin en résumé, je n'ai pas toute la vie devant moi non plus. Alors... J'aurai du mal à être exact, mais ça fait presque 5 ans que je l'ai rencontré. Je t'en ai souvent parlé. Tu sais ce garçon. Ce beau brun au regard envoûtant et à la crinière indomptable. Oui je te parle de Harrington. Je suis sûr que tu l'aurais trouvé charmant, un espèce de gendre idéal, même si ramener une petite femme aurait été plus approprié. Cependant, je ne pense pas que ça t'aurait posé problème, tu me l'avais déjà dit. Mais ce n'est pas le plus important. À propos de ce Steve, j'ai toujours pensé qu'on était trop différent pour s'entendre, mais au final, Henderson m'a convaincu pour le rencontrer. Évidemment je ne voulais pas. Ce gars n'avait rien d'attirant. Il était un cliché sur pattes, un vrai connard de première qui se permet d'harceler ceux qui sont un peu différent. Et c'est pour ça que j'avais peur de le voir. Il était... intimidant. Puis ça a vite changé. Il s'est mis à jouer à D&D ! Tu y crois toi ? On dirait vraiment une blague... mais c'est bien vrai, et j'en suis assez content. À l'époque, je me mettais en scène pour lui faire passer des messages, et quand j'y repense aujourd'hui, je me sens tellement ridicule c'est terrible. » Eddie se couvre le visage, mais dès lors qu'il réalise qu'il va ruiner son maquillage, il se reprend et retire ses mains de ses joues immédiatement.
« Je suis un peu stressé aujourd'hui, désolé. Du coup, où en étais-je... Ah oui ! Harrington ! Ce mec qui aurait tout fait pour moi alors que je ne suis qu'un pauvre type. Ah mais faut qu'on se le dise, je n'ai jamais été le mec super classe dont tout le monde rêve, et c'est aussi pour ça que je ne pensais pas le mériter. Depuis quand, un gars comme Steve Harrington tombe amoureux d'un tocard comme moi ? J'ai eu beaucoup de mal à y croire, mais je ne veux pas le perdre, et je ne peux plus me passer de lui. » Eddie s'arrête dans son récit et se penche en arrière pour regarder vers le ciel. Il ferme les yeux et reprend :
« Je l'ai emmené partout où je pouvais. J'ai tellement de bons souvenirs avec lui. On a fait beaucoup de campagne de D&D, ce qui veut dire que j'ai dû tout lui apprendre. Ce n'était pas facile, mais il était très attentif, c'était super mignon, t'aurai dû voir sa tête ! Et puis en dehors de ça, il est venu me voir en concert. Corroded Coffin, tu te souviens ? Je n'y joue pas le genre de musique que tu aimes, et le plus surprenant, c'est qu'il n'est pas fan non plus, mais il vient quand même. La première fois que je l'avais vu, j'ai cru que mon cœur allait exploser. J'étais entrain de chanter « I was made for loving you », donc c'était vraiment LE moment pour venir. En plus il a toujours le chic pour venir avec mes fringues quand je fais un concert, comme s'il faisait tout pour que je le remarque. Enfin bref... il venait aussi souvent chez moi pour parler. Ça à l'air chiant dit comme ça, mais avant lui, je ne parlais qu'avec toi. Et je ne veux pas être méchant, mais parfois ça fait du bien d'avoir une réponse. Quoique, Steve n'est pas très bavard, il est plus entreprenant. C'était Skull Rock. Il m'a embrassé là-bas pour ma première fois. Bon, il y a aussi cette fois, chez oncle Wayne où on s'est frôlé très vite fait, mais ça ne compte pas. Ce n'était pas pareil. Ce n'était pas aussi intense et fort émotionnellement qu'au Skull Rock. Puis le temps passe, on s'est encore plus rapproché, mais il a eu peur. C'est vrai, qui n'aurait pas peur de moi ? Ou encore pire ! Avoir une relation avec moi. Bref, Harrington s'était enfuit à l'autre bout du pays, et n'est revenu qu'après 8 mois d'absence, sans aucune nouvelle. Tout ce que cela m'a aidé à faire, c'est écrire une nouvelle chanson pour le groupe. Ah, parce que j'ai oublié de le dire, mais je suis devenu compositeur et interprète aujourd'hui. Tu as face à toi un artiste confirmé ! Mais bon, la première chanson que j'avais écrite, je ne l'ai joué qu'une fois sur scène, et ce n'était pas voulu. Cette chanson lui appartient, à lui et à moi. Comme si c'était notre hymne. Un peu notre ABBA. D'ailleurs, lui aussi adore ABBA. Quand je dis que tu l'aurais adoré, je ne mens pas. » Eddie voulait continuer sa phrase, mais les mots se nouent dans sa gorge et l'empêche d'en dire plus. Les larmes lui montent aux yeux mais il s'empêche d'être trop émotif, au risque de faire dégouliner ce qu'il a sur le visage.
« - Cette année ça va presque faire 5 ans... Ça fait longtemps ! Je ne pensais pas que j'irai aussi loin un jour avec quelqu'un, et regarde où j'en suis.
- Eddie ! s'exclame une voix masculine, on va être en retard !
- Oui j'arrive ! répond-il en criant avant de reprendre une voix plus douce pour reparler à cette femme. Je te revois pour Noël, comme d'habitude. Salut maman, je t'aime. »Eddie se relève et marche en direction de la personne qui l'appelait. C'est son oncle, qui lui aussi est habillé de manière élégante. D'ailleurs cela lui faisait bizarre de voir son neveu aussi bien apprêté, il n'était pas habitué à cela. Ça le change des jeans troués et des t-shirts à l'effigie de groupe de métal ou de rock qui empestent la cigarette. Aujourd'hui Eddie a arrêté de fumer, donc l'odeur a disparu, mais il a gardé ces t-shirts qu'il affectionne tant. Eddie le rejoint et le prend dans ses bras. Son oncle a les larmes qui lui montent aux yeux.
« - Ça va aller, dit Eddie pour le rassurer. Ça va bien se passer.
- On y va alors ? »
Eddie et son oncle sorte du cimetière et s'avance pour rentrer dans la voiture qui les attendait dehors. Ils sont amenés jusqu'au centre d'Hawkins, devant la mairie. Eddie rentre dans le bâtiment avec son oncle et avance jusqu'à s'installer à côté du maire. Il y a le maire qui les attendait pour le début de la cérémonie. Sur les bancs, il y a la famille d'Eddie mais aussi ses amis. Il y a les membres de son groupe, mais aussi ses amis du lycée : Mike, Lucas, Max mais surtout Dustin. Celui qu'il avait pris sous son aile, comme un frère ou fils. Et de l'autre côté, il y a les proches de Steve. Sa mère est au premier rang, avec à côté d'elle Joyce et Jim avec leurs enfants. Il y a même Nancy et Jonathan qui sont présents. Tout le monde est là, sauf une personne. Celui que tout le monde attendait, mais surtout qu'Eddie voulait voir.Soudainement, la musique mythique d'une cérémonie de ce genre se lance et les portes s'ouvrent. Au loin, une silhouette blanche se dessine à travers les rayons du soleil qui pénètrent dans la salle. Cette silhouette se rapproche et laisse deviner les traits physiques qui définissent Steve. Ses cheveux ont poussé en cinq ans, mais il préfère les avoir jusqu'au-dessus des épaules. Pour l'occasion, il en a fait des tresses qui forment une couronne autour de sa tête. Il y a même des fleurs qui ornent sa coiffe, ce qui le rend presque divin. Pour sa tenue, Steve n'avait jamais porté une tenue de la sorte, mais c'est l'occasion pour lui de s'habiller différemment. Steve porte une robe ample avec un corset qui met en valeur sa taille et son buste. La robe qu'il porte laisse apparaître ses épaules et se compose d'une multitude de dentelles qui partent des hanches pour tomber jusqu'au sol au point de former un voile qui traine derrière lui sur tout le long du chemin qu'il marche pour rejoindre Eddie. Sur son buste, il y a des perles qui le rend encore plus étincelant, mais le plus éblouissant, c'est son visage à lui aussi. Ce n'est pas lui qui s'est maquillé, c'est Nancy qui s'en est chargée. Elle a sublimé ses yeux avec un eye liner qui rend son regard. Elle lui a aussi mis du rouge à lèvre d'une couleur vive. Un rouge vermeil à en tomber par terre. Son teint était à peine retravailler car il ne voulait pas être trop superficiel alors qu'il allait s'engager avec celui qu'il aime.
Plus Steve avance, plus il remarque que des traces noires se dessinent sur les joues d'Eddie. C'est son maquillage qui malheureusement s'efface lorsqu'il voit son copain s'avancer. Il est magnifique au point de l'émouvoir. Il l'a toujours été, mais aujourd'hui, Steve est un cran au-dessus. Steve a entre les mains un bouquet d'orchidées, pour faire échos à la fleur sur la veste d'Eddie. Steve est maintenant face à Eddie, à quelques centimètres de lui, et c'est à cet instant que le maire à côté d'eux commence son discours d'amour, de fidélité et d'honneur. Le discours s'éternise, mais vient la phrase tant attendue :
« - Monsieur Steve Harrington, souhaitez-vous prendre Monsieur Edward Munson pour époux ?
- Oui, je le veux, répond Steve en fixant Eddie droit dans les yeux.
- Monsieur Edward Munson, souhaitez-vous, à votre tour, prendre Monsieur Steve Harrington pour époux ?
- Évidemment ! s'exclame Eddie avec un immense sourire aux lèvres.
- Vous pouvez...
- Oh on sait le tous ! » rajoute Eddie pour couper le maire et en attrapant Steve par la taille pour l'embrasser.
Dans la salle, il n'y avait que les applaudissements et les sifflements qui sont audibles. C'est un moment de joie, les festivités ne faisaient que commencer. Steve sort de la mairie en portant Eddie dans ses bras, il n'avait pas perdu sa masse musculaire. Ils étaient ensuite suivi par tous les invités et rejoignent la fête qu'avait organisée les mariés pour cette journée dans une salle de fête.Steve et Eddie ont trouvé leur monde. Le monde dans lequel ils s'aiment sans se soucier de ce qui les entoure. Ce n'est pas un monde parfait, mais c'est leur maison, leur famille, leur amis. Personne n'a le choix en amour : on ne choisit pas de qui l'on tombe amoureux. C'est pour cela qu'il a fallu, qu'il faut, et qu'il faudra toujours se battre pour aimer librement. Après des années de luttes, Steve s'assume enfin et se lie à jamais à Eddie qui n'est rien d'autre que son âme sœur. Rien n'était inscrit, et pourtant, l'avenir s'est construit. Des regards, des mots, des sons, des mélodies, des contacts physiques, des sourires, des larmes, des caresses, tout ce langage pour signifier un simple « je t'aime ».
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In another world, we could love eachother (steddie FR)
FanfictionUne bête de foire et un baby-sitter malgré eux se retrouvent confrontés l'un à l'autre. Une relation intense se développe pour laisser naitre des sentiments divers mais qui, toutefois, se rejoignent. Une rencontre organisée laisse finalement place à...