Chapitre 9

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Le Hellfire Club est réuni au self une nouvelle fois, mais il manque une personne : Eddie. Ils n'ont aucune nouvelle de lui. Ils espèrent qu'il sera présent ce soir pour continuer la partie. Inquiets, Dustin et Mike se décident d'appeler Steve pour lui demander s'il sait comment va Eddie :
« - Bonjour, Family Video à l'appareil !
 - Salut Steve, c'est Dustin et Mike.
- Non, je ne vous ramènerai pas.
- Ce n'est pas pour ça qu'on t'appelle, c'est à propos d'Eddie.
- Pourquoi vous m'appelez moi, j'ai rien à voir avec lui.
- Tu sais ce qu'il lui arrive ? Parce qu'on ne l'a pas vu, et ce soir on a le club.
- C'est bizarre, normalement il ne raterait pas une séance.
- Justement, tu sais ce qu'il lui arrive ? » 
Hors de question de leur expliquer la situation.
« Non désolé, bonne chance les gars. » Steve raccroche et se tourne vers Robin.
« - Tu penses que je peux m'absenter cette après-midi ?
- C'est toi qui ne sera pas payé, pas moi. » Steve prend ses affaires et part.
« Dis au patron que j'avais mal au ventre et que j'ai vomi partout. » Robin n'a même pas le temps de répondre que Steve est déjà dans sa voiture pour aller chez Eddie. Il court jusqu'à son mobil home et toque comme un fou.
« Oh c'est quoi ce bordel ? dit Eddie en ouvrant la porte. Oh non, hors de question. » Il veut fermer la porte, mais Steve force le pas et rentre chez lui.
« - Dégage de chez moi ! dit Eddie en lui donnant un violent coup de poing au visage.
- Je te dois des excuses, répond Steve alors qu'il tombe sous la surprise et la violence de ce coup.
- Non tu crois ?
- Et tu ne peux pas les abandonner.
- Tu te prends pour mon père maintenant ? lui dit-il.
- Ils veulent te voir ce soir. Tu dois les faire jouer non ?
- Et si je n'en ai pas envie ? Tu crois que j'ai que ça à foutre que de me plier à leurs caprices ?
- Non, mais c'est pour ton bien. Tu adores ça, ne t'en prives pas.
- Arrête d'agir comme si tu me connaissais Harrington. » Les larmes lui montent aux yeux, il n'a même plus la force de le frapper.
« - Je devais jouer aussi, j'ai gardé ce que tu m'avais écrit.
- Mais je m'en fous Steve. La seule chose avec laquelle tu joues c'est moi, et ça ne m'amuse pas.
- Tu peux te calmer ? Je veux te dire un truc.
- Salut Eddie, t'es un jouet sympa au final, on recommence ? lui dit Eddie sur un ton sarcastique.
- Je t'ai dit de te calmer.
- Je ne reçois aucun ordre, et certainement pas de toi. » répond Eddie tout en se jetant sur Steve en l'attrapant par le col d'une main, et serrant le poing de l'autre, prêt à le frapper encore plus violemment, même s'il a les yeux brillants à cause des larmes qui s'imposent dans son regard.

« Je t'ai lamentablement fuit hier et j'essaie de t'éviter, mais la vérité c'est que j'ai peur de me rapprocher de toi. J'ai peur que les autres me dévisagent, parce que tu m'intéresses de plus en plus. Les autres se demanderaient : « mais qu'est-ce que Steve irait faire avec Eddie ? » Figure-toi que j'ai la réponse. » Eddie desserre son poing et écoute ce que Steve a à dire.
« Tu es bien mieux que toutes celles que j'ai pu rencontrer. Avec toi, je me sens différent, dans un bon sens. D'un côté, je découvre une facette de moi-même que je ne pensais pas connaître un jour, et de l'autre j'apprends à te connaître. Tu es bien plus qu'un dealer et tu n'es pas sataniste comme les autres le disent. La seule chose folle que je vois chez toi, c'est ton énergie quand tu fais quelque chose que tu aimes. Te voir jouer à D&D avec ces mioches ça me fait presque plaisir, et c'est d'ailleurs pour ça que tu dois revenir au lycée, au moins aujourd'hui. » Il ne finit pas son monologue car il sent des larmes couler sur ses joues, mais ce ne sont pas les siennes. Ce sont celles d'Eddie, qui se trouve au-dessus de lui, qui tombent à grosses gouttes sur son visage, et qui roulent ensuite sur les joues de Steve.
« Regarde la situation Steve, lui dit Eddie dépité. Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu reviens juste pour me dire que je dois faire maître du jeu ? J'ai l'air d'être en l'état ? Ils vont penser quoi de moi ? »
Steve ne répond pas, il pose juste sa main sur le visage d'Eddie pour essuyer les larmes qui coulent sur son visage. Il se relève, pose sa tête contre le torse d'Eddie et passe ses bras autour de lui. En somme, il le prend dans ses bras pour le réconforter.
« Je suis désolé Eddie. Ne sois pas un lâche comme moi, ne fuis pas et vas-y. S'il te plaît, fais le pour eux au moins. » Eddie a du mal à réaliser la situation actuelle mais il passe ses bras autour de la tête de Steve et le serre contre lui. Il sent toujours cette même odeur de shampooing ou d'après-shampooing, en bref, une odeur fruitée qui le réconforte. Il comprend que le comportement de Steve est sincère. Il ne viendrait pas jusqu'à chez lui et raterait une journée de travail juste pour quelqu'un de banal. Eddie se relève, aide Steve à se lever et prend une grande bouffée d'air.
« Bon, on y va ? » dit-il avec un sourire qui se dessine sur son visage, tout en essuyant ses yeux. Steve ouvre la porte et sort le premier. Ils montent dans sa voiture et s'en vont vers le lycée.
« - Désolé de t'avoir frappé, dit Eddie sans même regarder Steve.
- Ah, c'est rien. J'aurai réagis de la même manière.
- Tu m'étonnes. » Ils se lancent un regard rapide et rigolent. Eddie a encore une fois la fenêtre ouverte, cette fois c'est pour fumer, il faut qu'il se détende un peu avant de reprendre la partie, et surtout pour réaliser ce qu'il vient de se passer.

In another world, we could love eachother (steddie FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant