Cour d'Épines et de Roses

Chap 2: La fille de...Lucifer

Jessenia

En me réveillant ce matin, la première chose que je fis c'est de prendre un bain bien moussant à l'eau chaude. J'en avais besoin. J'avais besoin de cet eau chaude pénétrer jusqu'à mes os, détendre mes muscles...!

Un verre à la main, les glaçons s'entrechoquent avec celui-ci. J'aime ce bruit plus ou moins assourdissant. Ça me détend! Je ne pouvais pas bien réfléchir dans le silence, soit j'écoutais ce bruit ou soit j'humais des chansons me plongeant loin dans mes pensées.

Un cœur brisé,
Un passé douloureux,
Un faux sourire,
Et je me comporte toujours comme si de rien n'était. Une routine ?
Pas vraiment. Parfois je perds les pédales. Et croyez-moi ce n'est pas des bobards.

À gauche, j'étais très fière de qui j'étais devenu ces derniers années. Je travaille, je gagne bien ma vie, mon ange ne manque de rien, au contraire il vit sur l'opulence. A un moment donné j'allais abandonner les études, mais je me suis battue pour lui, il ne devait manquer de rien. J'étais désormais sa seule famille et vice-versa. Je l'ai éduqué depuis qu'il était bébé. Je suis devenue sa maman en quelques sorte. A déjà quinze ans j'avais de grandes responsabilités. Gérer les frais de scolarité de Isaac et de moi même. Malgré que Nonno était là pour nous c'était pas suffisant. On allait toujours pas dépendre de lui voyons. Je m'étais décidé d'être son garde légale. Il ne devrait pas grandir dans un milieu aussi merdeux que celui de Nonno. Non j'allais pas le voir devenir comme ces vieux pervers qui fument à longueur de journée à s'en déchirer les poumons.
Malgré que nous ne partagions pas le même père il reste quand même le fils de ma mère. Elle s'est remariée des années après que son "ex mari" nous ais abandonné elle et moi. Et elle est juste morte avant que Isaac n'atteigne ses 2 ans. J'avais déjà treize ans à ce moment.
A mes quinze ans, les choses ont commencé à se dégénérer. Ils nous ont pris notre maison, y'avait plus d'argent parce que tout simplement le père de mon frère est venu nous rendre visite en Italie et nous a tout pris, nos biens, la maison et tout. Nous étions désormais dans la rue. On a failli en mourrir. Pour assouvir à notre faim, j'avais presque sombré dans la prostitution. J'avais voulu essayé...et dés la première nuit je me suis enfuie. Je ne me pouvais voir des hommes répugnants me toucher le corps...! Comme ils l'ont fait à elle.

Heureusement que y'avait des personnes sur qui compter quand rien n'aller.

...: Il est là

Entendis-je au bout de la porte de la sdb la voix de Ahmad qui me sortit de ma rêverie. Il entra et me scruta. Je lui souris et fini mon verre tout en plongeant mon regard sur le sien. Je pose le verre et me lève de la baignoire. Par reflexe il mis sa main sur ses yeux et se tourna.

Ahmad: T'es nue putain

J'éclate de rire en m'enroulant du peignoir inscrit sur le dos "maléfique" parce que je suis maléfique ? Hmm ?

Moi: Et alors ? Je dirai pas non à une partie de jambe à l'air...là tout de suite.

Il s'enfuit comme une flèche en me laissant hilare. S'il y'a bien une chose que j'aime chez Ahmad c'est qu'il est aussi terrible et froid que moi mais innocent au fond. J'aime me foutre de sa gueule, le voir rougir comme une tomate. Lui et moi on a le même teint claire pris de nos mamans qui étaient meilleurs amies à l'époque...plus maintenant malheureusement...! Sûrement au paradis, oui. Et suffit juste une seconde qu'on rougis.
On a beaucoup de points en commun enfaite, les mêmes habitudes, les mêmes objectifs...et on partage les mêmes douleurs. A mon arrivé en Italie c'était la première personne avec qui j'ai compatis. Je suis trop introvertie et antisociable, tout son contraire. Il m'a abordé en premier lors des funérailles de ma mère, il était là-bas avec sa mère. Au début je le fuyais parce que il était toujours derrière moi à quémander mon amitié. Fatiguée de sa belle gueule, je cède et commença à le fréquenté. Tout les grands joints, on les a fumé ensemble.