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Je passe la soirée avec Jaden, on danse comme des fous dans la foule. Au milieu de gens que nous ne connaissons pas, des gens qui ne nous jugent pas non plus. Contrairement à mes amis, ou mes supposés amis. J'ai croisé Payton alors que j'allais aux toilettes et vu son regard, il est énervé contre moi. Pourquoi? Je n'en sais rien, il n'a pas vraiment de raisons personnelles de m'en vouloir. Mais les garçons sont plus compliqués que je ne le pensais.

Moi: je ne sais pas si je devrais aller dormir chez Payton, t'aurais vu comment il m'a dévisagé
Jaden: tu devrais aller lui parler

J'hausse les épaules, j'en ai marre de me disputer avec tout le monde et de devoir m'excuser pour un rien.

Jaden: tu te sentiras plus légère après avoir régler tes problèmes

C'est vrai que ça me tracasse, ça me ronge même. Je ne pense plus qu'à ça depuis que j'ai croisé mon ami. Je pense aussi à Mattia, certes il n'a pas été gentil avec Jaden. Mais je crois bien qu'il m'aimait et je lui ai fait du mal. Je laisse donc Jaden rejoindre ses potes et je me fraie un chemin dans la foule pour trouver Payton.

Il n'est pas compliqué à trouver puisque celui-ci est juste à côté de la nourriture comme toujours. Je me pose à côté de lui et attrape un mini sandwich.

Moi: tu aurais un moment?
Payton: pourquoi?

Son ton d'agacement me fait penser que je devrais juste faire demi-tour, que c'est plus raisonnable. Pourtant je reste face à lui.

Moi: j'aimerai qu'on discute
Payton: je ne suis pas sûr qu'on est grand chose à se dire
Moi: je pense le contraire

Je le prends par le bras et l'entraîne dehors pour être plus au calme. Bon, il y a toujours du bruit et du monde, mais c'est déjà mieux.

Payton: quoi?
Moi: qu'est ce que j'ai fait pour mériter ta colère?

Il soupire puis il se met à rire. Je fronce des sourcils en me demandant ce qu'il y a de drôle.

Payton: Lucie, tu es tellement obnubilé par toi même que tu ne te rends pas compte du mal que tu fais autour de toi. Sérieusement, si tu savais depuis toujours que tu ne ressentais rien pour Mattia alors pourquoi l'avoir fait espérer?

Même moi, je ne sais pas vraiment. Au fond de moi, je savais qu'il n'y aurait rien entre moi et Mattia. Mais une petite voix dans ma tête me disait d'être proche de lui surtout quand nous étions face à Jaden.

Payton: depuis le premier jour tu n'as que d'œil pour Jaden et tu le sais. Je le sais parce que je peux le voir mais toi, tu n'as pas voulu accepté la vérité et donc tu as tout jeté en l'air. Premièrement, tu lui as fait du mal à lui, à Zoé mais aussi à Mattia! Tu ne pense qu'à ton propre être et à ton état alors tu te crois permise de faire du mal aux autres. Tu veux savoir ce que tu es Lucie? Une égoïste, est ce qu'à un moment, une fois dans ta vie, tu t'es demandée comment allaient les autres? Non, tu ramènes toujours tout à toi et à tes problèmes. Tu t'apitoies sur son sort et t'en sers comme excuse à tout bout de champs. À cause de toi, notre groupe est détruit, tout était bien mieux avant que tu n'arrives dans cette ville. Tu aurais du mourir comme tes parents

Mes émotions remontent toutes en même temps: de la tristesse, parce que d'une part, Payton a raison. Oui, j'ai détruit leur groupe, détruit les sentiments de Mattia et oui je fais du mal à mon entourage. Mais je ressens aussi de la colère, Payton est allé bien trop loin dans ces dernières phrases. Il n'a pas le droit de parler de mes parents, de les dénigrer. Mais surtout, je ressens de l'étonnement, parce que ce qu'à dit Payton, c'est sûrement la vérité que j'essaye de me cacher depuis longtemps. J'ai toujours rejeter la faute sur ma tristesse, sur ma dépression. Mais le seul problème, c'est juste moi. Moi, Lucie Johnson.

Je sens les larmes coulées le long de mes joues alors que Payton termine son discours.

Moi: tu as raison, c'est de ma faute. Tout est de ma faute depuis le début de mon existence. Pas la faute de mes sentiments, ma faute à moi Lucie. Je devrais juste disparaître de ce monde, ce serait mieux pour tout le monde

J'efface les dernières larmes qui coulent le long de mes joues et regarde une dernière fois Payton avant de m'en aller. Son regard de colère a changé suite à mes mots, remplacé par de la culpabilité. Pourtant il a eu raison sur chaque lettre qu'il a dit. Je sais ce qu'il me reste à faire. Ce que j'ai toujours voulu faire depuis si longtemps. J'y pensais déjà avant d'arriver à Atlanta et j'aurais du le faire avant, je n'aurais pas blesser d'autres personnes.

Je marche jusqu'à chez moi, le chemin est long certes mais tellement de souvenirs, d'éclaircissements se font dans ma tête que le trajet se passe rapidement. Saul n'est pas à la maison comme il l'avait prévenu. Je monte dans ma chambre et m'assois sur le rebord de la fenêtre. Je réfléchis sans bouger, je dois écrire des lettres. Aux êtres qui me sont chers, mais qui seront sûrement mieux sans moi. Au moins, je ne risquerai pas de leur faire du mal comme je le fais à chaque fois.

Je m'active, 4 lettres, 4 prénoms et de nombreux mots pour décrire mon amour pour ces personnes. Je les pose sur mon bureau une fois finie, bien visible pour que la personne qui me trouvera, les trouvera aussi. Je mets ensuite ma musique préférée, Not About Angels de Birdy, elle résonne dans ma chambre.

Je sors de mon lit, plusieurs sachets de poudre blanche. Je sais exactement la dose qu'il me faut pour m'endormir pour l'éternité sans souffrir.

Birdy: if you heart was full of love, could you give it up ? (si ton cœur était rempli d'amour, pourrais-tu l'abandonner)

Je fais des petits tas avec une règle, soigneusement.

Birdy: how unfair it's just our luck, found something real that's out of touch (Le hasard est si injuste, trouver quelque chose de véritable qui est hors de portée)

Je roule la feuille en forme de tube, bouche l'une de mes narines et aspire le premier rail. Puis un deuxième, et encore un autre.

Birdy: But if you'd searched the whole wide world, would you dare to let it go ? (Mais si tu avais fouillé le monde entier, Aurais-tu osé le laisser partir?)

Je profite d'un instant en pleine extase, pour me rappeler de cette sensation. La dernière que j'aurais ressenti, alors que j'allais aspirer de nouveau les dernières lignes restantes, j'entends du bruit venant d'en bas.

Avec le stress et la peur, je n'ose pas bouger et rapidement, j'aperçois des pieds à l'entrée de ma chambre. Je ne sais quoi faire, quoi dire. Alors je ne bouge pas, je ne relève pas la tête pour voir qui se trouve devant moi. Je reste immobile. Mais je sais très bien ce qu'il se passe, j'ai reconnu sa voix, son parfum. Jaden me prend la tête pour que je le regarde dans les yeux. Mais tout semble flou, j'entends vaguement ce qu'il dit sans pouvoir répondre. Je plonge dans un immense lac obscure avec dans le fond, la voix de Jaden.

Jaden: Lucie? Oh putain Lucie, dis moi que tu vas bien? Reste avec moi ok? J'ai besoin de toi..

WaltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant